Homélie
Prière universelle
Vers la vie
(sur St Luc 7)

Deux cortèges vont se croiser. L’un va vers la vie, l’autre vers la mort.
A la tête du premier Jésus, suivi par toute  une foule. Habituellement, c’est la foule qui vient à lui, pour l’écouter, se faire guérir. Ils vont vers une ville, Naïm. En face vient un autre cortège, funèbre celui là. Tous les cortèges funèbres ne le sont pas au même titre. Celui-ci soulève l’émotion. Cette femme qui porte son enfant en terre a tout perdu. Elle est veuve et son fils était son seul enfant. La païenne de la première lecture est logée à la même enseigne, l’évidence pour elles c’est la victoire de la mort sur la vie.

Que se passe-t-il quand la source de la vie rencontre la mort aux portes de la ville ?

Nous avons eu récemment assez de morts tragiques en ville ou aux portes de la ville pour ne pas considérer cela comme une pure hypothèse. Le Seigneur la voit. Il est pris par la douleur de cette femme, douleur qui le prend aux entrailles. Peut-être voit-il en elle la douleur de Marie, sa propre mère. C’est semble-t-il la première fois qu’il sent monter en lui cette émotion profonde. La femme ne lui demande rien. Que peut-elle attendre ? Que peut-elle croire, si ce n’est à la réalité présente qui l’accable. Dans une situation semblable le centurion avait laissé jaillir sa foi : « Seigneur je crois, augmente ma foi… »
Mais cette femme pleure et cela suffit : « Heureux ceux qui pleurent, ils seront consolés, ils riront ! ». C’était une promesse, encore jamais réalisée. « Ne pleure pas ! » Jésus va l’accomplir. Il s’avance vers le cercueil, imposant l’arrêt au cortège. « Jeune homme, je te le dis, éveille-toi ! »  Puissance d’une parole qui vient traverser la mort et rendre la vie en ce jeune qui se redresse et se met à parler. Jésus ne le rend pas à sa mère. A la lettre il lui donne un fils, signe d’une nouvelle naissance, préfiguration de la résurrection. Jésus sera lui-même le premier né à s’éveiller au terme de l’histoire. 

Tous alors, nous dit saint Marc, sont saisis de crainte « Un grand prophète a visité son peuple ! » Sa renommée se répand alors partout, suscitant à la fois l’enthousiasme mais aussi les doutes et les refus. Nous venons d’apprendre à la fois l’humanité de Jésus, sa profonde communion à nos souffrances, mais aussi toute la puissance de résurrection qui l’anime.

Ce combat contre la mort, nous avons à le mener chacun à notre place avec l’esprit de force et d’espérance qui nous est donné.
Seigneur apprends-nous à combattre sans souci des blessures.

Prière universelle

Frères et sœurs,
notre Dieu est un Père plein de tendresse et d’amour.
Avec confiance, tournons-nous vers Lui
pour présenter nos demandes.

R /1 SOUVIENS-TOI, SEIGNEUR, DE TON AMOUR. 

Par son prophète Elie Dieu a suscité  la vie chez une veuve qui n’avait pas hésité à partager le peu qui lui restait.
Pour que l’Eglise ne cesse pas de rejoindre les personnes les plus démunies, prions Dieu d’ouvrir nos cœurs et nos mains à toute demande.

En son apôtre Paul, Dieu manifeste la puissance de son amour et de sa grâce.
Pour que la joie de l’Évangile soit annoncée en tout lieu prions Dieu d’ouvrir nos oreilles et nos lèvres pour proclamer ses merveilles.

Dans le village de Naïm, Jésus fut saisi de pitié.
Pour les personnes affrontées aux inondations, pour toutes les personnes que nous connaissons qui sont en difficulté et celles qui partout dans le monde souffrent et pleurent, demandons au Seigneur de leur porter secours et d’ouvrir nos yeux et notre prière à leurs détresses.

Durant cette semaine, Dieu nous a soutenus et guidés ;
Demandons Lui sa grâce pour que nous menions dès maintenant une vie renouvelée et fortifiée par la foi en son amour.

Dieu, notre Père,
tu veux que chacun puisse être accueilli dans ton Royaume :
Rends nous capables de partager avec tous
la joie que tu nous donnes.
Par Jésus Christ notre Seigneur.
Amen

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre