Homélie
Prière universelle
Es-tu celui qui doit venir ?
(Mt 11/2.11)

Deux questions : Qui est Jésus ? Qui est Jean Baptiste ?
La première, venant de Jean Baptiste est surprenante. Il connait Jésus, on l’a vu le baptiser au c.5 du même évangile, il a dû entendre la voix du Père le déclarer son Fils bien-aimé. Ne devrait-il pas être le premier à le connaître ?
La réponse est sans doute dans ce qui lui arrive, sa situation de captif dans les prisons d’Hérode. Celui-ci n’a pas supporté ses reproches au sujet de sa conduite conjugale. Il avait pris la femme de son frère. Mais est-ce là le Royaume de justice et de paix annoncé par Jésus ? En homme de l’ancienne Alliance, partisan de la rigueur et du droit ce n’est pas ce que Jean Baptiste attendait. Il n’avait pas encore appris de Jésus qu’il était doux et humble de cœur.

Ce n’était pas le genre de messie qu’il espérait. Au fond de lui la foi demeure, mais il ne peut pas fermer les yeux sur l’adultère d’Hérode, tout comme Jonas sur les crimes des Ninivites. Il va en mourir. Mais il va envoyer des disciples auprès de Jésus pour savoir s’il est bien celui qui doit venir ou s’il faut en attendre un autre.

La réponse de Jésus est claire. Il n’annonce pas un triomphe politique ou militaire, mais il révèle que Dieu est tout entier miséricorde, uni à toutes les victimes du mal qui empoisonne le monde. La Croix est inévitable. Jésus le sait.

Nous en sommes tous là, comme Jean Baptiste, à nous demander qui est Jésus. Nous aimerions tellement parfois qu’ il fasse entendre la colère de Dieu et qu’il disperse les méchants... Avec quel plaisir chantons nous à Pâques : il a jeté à l’eau cheval et cavalier !

Qui est Jésus vraiment, nous n’avons jamais fini de l’apprendre, car seul l’Esprit peut emplir nos cœurs et nous le faire connaître. Tant de controverses encore aujourd’hui à ce sujet ! Qui n’a jamais éprouvé doute et scandale devant le silence de Dieu devant le mal ! 

Et Jean Baptiste ? Qui est-il ?
Au catéchisme on le connait surtout par les poils de chameau et le miel sauvage. On voit sa tête sur un plateau entre les mains de Salomé. Dans les œuvres peintes nous le voyons souvent comme une main désignant quelqu’un d’autre vers lequel on tourne instinctivement son regard. Lui-même dit qu’il n’est là que pour être dépassé, un peu comme Moïse qui, sur le point de mourir sur le mont Nebo désigne la Terre Promise où le peuple entre sans lui. D’un certain point de vue, c’est toute la Bible qui converge vers Jean Baptiste. Le Livre entier prépare la venue de Celui qui est là. Jean ne se contente pas de l’annoncer, il le désigne. C’est pourquoi Jésus l’a déclaré « le plus grand des enfants nés de la femme ».

Une autre humanité va renaître, celle de celui que saint Paul nomme le « dernier Adam », le Christ. Cette nouvelle humanité est celle du Royaume des cieux qui prend naissance dans la Pâque. Cette seconde naissance ne supprimera pas la première, mais elle viendra l’épouser, s’incarner en elle pour l’élever vers un avenir que l’on ne pouvait pas imaginer, cette face cachée de notre vie à laquelle nous avons tant de mal à croire, alors qu’elle est notre condition de baptisés. Essayons de suivre le mouvement de la main de Jean Baptiste sur les bords du Jourdain, désignant Jésus qui passe, de faire un pas pour le connaître d’entrer avec lui où il demeure.

« Parle Seigneur, ton serviteur écoute ! » 

11.12.16

Prière universelle

Aujourd’hui la liturgie nous invite à la joie
car le Seigneur est proche.
Présentons-lui l’espérance des hommes.

R/ : Viens, Seigneur, viens nous sauver ! (I 18)

Annoncer la joie de l’Évangile dans un monde de violence
est la mission de l’Église.
Prions pour qu’elle trouve les mots et les gestes
qui touchent les cœurs et font naître l’espérance.

Jean-Baptiste a payé de sa vie sa parole courageuse.
Prions pour les gouvernants, les responsables à tous les niveaux de la société :
qu’ils aient le courage d’une parole vraie
qui permettra de construire la paix.

De partout montent des cris d’angoisse, de peur, de douleur.
Pourquoi tant de souffrance ?
Prions avec insistance pour hâter la venue du jour
où Dieu essuiera les larmes sur tous les visages.

Ce matin Isaïe nous annonce la joie qui vient de Dieu.
Prions pour que chacun de nous accueille ce don merveilleux
et le partage avec ses proches.

 

Seigneur Jésus qui ne cesses de venir,
écoute nos prières et exauce-les,
toi qui règnes pour les siècles des siècles.
AMEN !

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre