Homélie
Prière universelle
Don de Vie
(Jn 6,51-58)

Avec ces paroles, nous voici à la source de cette fête qui, comme la plupart de nos fêtes, a une longue histoire. Les premiers siècles ne l’ont pas connue, mais en tout temps, nous avons été invités à reprendre conscience de ce qui se passe lorsque nous célébrons l’Eucharistie. Il s’agit d’un sacrement, un acte du Christ qui, dans l’Église, par des paroles et des gestes nous rend présents à ce qu’il a accompli lors de son passage de ce monde à son Père.

Que fait-il ?
Il nous fait exister
et prend en charge nos désirs comme nos fautes,
pour nous faire accéder à sa propre vie.

« Celui qui vivra par moi… », dit-il à plusieurs reprises. Vivre par quelqu’un, c’est avoir ses pensées, son cœur, être pris par lui, passionné, se sentir attiré, avoir un but dans la vie. Comme le ressort est ce qui fait mouvoir une montre, la passion est ce qui nous fait vivre. Ceux qui vivaient avec Jésus, qui le voyaient l’écoutaient, savaient qu’il était passionné. Il le disait : « Il faut que le monde le sache : j’aime le Père.. »

Nous revivons ce dernier repas de Jésus où il donne le sens de tout ce qui va se passer : « Prenez et mangez…prenez et buvez..  » Comprenons que le Saint Sacrement n’est pas d’abord les hosties que nous conservons dans nos tabernacles, mais notre participation à la reconstitution du dernier repas de Jésus. La « réserve » n’est là que pour permettre aux absents, en particulier aux malades, de participer à nos célébrations. Nous y faisons appel que trop peu. Je suis toujours surpris de constater que seulement ou deux personnes parmi vous vont porter la communion aux malades ou aux personnes âgées. Certes il y a la télé, mais il est si facile de faire autre chose en même temps !

L’Eucharistie n’est pas seulement là pour nous mettre en présence du Christ. Elle le fait, mais le don de la chair et du sang, donc de la vie, est premier dans son intention : « Je vous donne ma vie ! ».
De cette vie que les hommes ont voulu lui arracher, Il nous en fait le don. L’adoration du Saint Sacrement n’a de sens que par la Messe.

Le Christ est d’ailleurs présent  de toute façon, de bien des manières, en particulier par les autres, même inconnus, qui viennent à moi. Sinon pourquoi saint Benoit demanderait-il dans la Règle d’accueillir les hôtes comme le Christ ?

Dans l’offertoire, le pain et le vin sont reconnus comme dons de Dieu, mais dons qui passent par le travail de la nature et celui des hommes. Dieu nous donne de créer, et ce pain et ce vin représentent tout ce que l’homme produit. Puis nous passons d’une forme de prière d’offrande à une autre forme, que nous pouvons dire de consécration , car c’est alors le Christ lui-même qui par le ministère du prêtre offre toute sa vie. Tout cela pour aboutir à la communion qui fait de nous, tous ensemble le Corps du Christ.
C’est le rôle de l’Esprit qui fait de nous les membres de ce corps dont le Christ est la tête, pour être finalement envoyés dans la paix du Christ.

« Faites ceci en mémoire de moi »,
ne signifie pas seulement refaites le rite,
mais comme je vous donne ma chair et mon sang,
faites de même en donnant la vie.

Prière universelle

Le Père nous a envoyé son Fils, le pain venu du ciel, vraie nourriture du cœur.
En toute confiance, présentons-lui les faims et les soifs de notre monde.

I 29b Exauce nous Dieu notre Père

– Présentons à Dieu les pasteurs de l’Église;
qu’ils reçoivent  en Jésus, pain de vie, la vraie nourriture
dont ils ont besoin pour témoigner de la Bonne Nouvelle

– Présentons à Dieu les peuples en quête de justice et de paix;
que Jésus, don de Dieu, puisse y être accueilli comme nourriture pour la vie de tous.

– Présentons à Dieu les pères de famille dont c’est aujourd’hui la fête;
qu’ils aient le bonheur de recevoir des marques d’affection de leur entourage tout au cours de la journée.

– Présentons nous les uns les autres à Dieu notre Père ;
que la fête du Saint-Sacrement célébrée aujourd’hui soit pour chacun de nous 
un moment de communion et de joie avec Jésus, dans le mystère de l’eucharistie.

Dieu très bon, toi qui as fait jaillir l’eau du rocher dans le désert
et qui nous fais don du pain venu du ciel,
daigne accueillir nos humbles demandes et les exaucer,
par Jésus, ton Fils, notre Seigneur. Amen.

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre