Homélie
Prière universelle
Appuyé(e) sur Ton Amour
(Mt 3/12.16)

Il y a bien des figures du baptême dans la Bible. Il y a d’abord le chapitre 1 de la Gen. où nous voyons l’abîme primordial, masse d’eau sans rivage, figurer le néant. Nous pouvons pressentir que notre baptême comportera un aspect de création : avec lui surgira une réalité qui n’était pas encore là.
Avec le déluge nous apprenons que le péché, c’est à dire le refus de grandir à l’image de Dieu, provoque le retour au néant initial. De fait nous ne pouvons être autres qu’images de Dieu…Cependant, ce néant est en quelque sorte traversé par une humanité nouvelle surgie à la sortie des eaux. Voici maintenant la traversée de la mer rouge et du Jourdain : passage de l’esclavage à la liberté, création d’un peuple nouveau sur une terre nouvelle. « l’ancien a disparu, un être nouveau est là » dit St Paul. Nous sommes alors dans le thème omniprésent dans le nouveau testament de la création nouvelle dans le Christ.

A priori nous pourrions penser que Jésus n’avait aucune raison de se soumettre au baptême de Jean. Il n’a pas besoin de se laver, de traverser les eaux mortelles, de renaître dans un baptême pratiqué pour la rémission des péchés. En lui il n’y a pas de division entre les hommes et Dieu.

Jean dit bien qu’il n’est pas digne de se courber pour défaire la courroie de ses sandales, un geste qui ne se fait qu’à la fin d’un parcours. Ne pouvons-nous pas voir ici une évocation de ce qui achève le parcours terrestre du Christ, sa mort et sa résurrection ? Le récit de son baptême est une sorte d’anticipation pascale, sa vie publique prenant place entre ces deux récits du passage à travers la mort, symbolique pour le premier, réel pour le second.. Jésus lui-même parle de sa passion comme du baptême dont il doit être baptisé.

Jésus est venu faire un avec nous
dans la détresse où nous ont plongé nos violences,
pour que nous fassions un avec lui dans l’humanité nouvelle
.
Lui n’avait nul besoin d’être baptisé,
mais bel et bien nous-mêmes qui naissons avec lui comme membres de son corps.

A ce baptême fait suite le récit des tentations au désert. Dans ce contexte les paroles entendues du ciel : "Tu es mon fils, moi aujourdhui, je t’ai engendré" prennent tout leur relief.
Elles donnent une sorte de clef pour tout ce qui va se passer. Ne nous méprenons pas sur le sens de cet aujourd’hui. Jésus ne devient pas Fils de Dieu au moment où il entend la voix du Père. Il l’est depuis toujours en particulier sa conception. Mais comme chacun de nous il a encore à le devenir dans les multiples rencontres de sa vie. La Parole reçue du Père signifie que son heure est désormais venue de marcher à la tête de son peuple. Elle donne la marque indélébile de l’assurance avec laquelle Jésus va affronter les épreuves qui l’attendent.

Nous le savons tous :
tout change pour nous lorsque nous nous savons estimés, aimés.
Quoiqu’il arrive, Jésus sera toujours le bien-aimé du Père
et en lui se révélera tout l’amour de Dieu pour les hommes, cet amour plus fort que la mort.

N’oublions pas que ce qui est dit du baptême du Christ vaut aussi pour nous. St Paul dit bien que c’est dans sa mort que nous avons été baptisés

« Nous sommes devenus un même être avec lui par une mort semblable à la sienne et nous le serons aussi par une semblable résurrection »
Rom 6/5

12.1.20

Prière universelle

Aujourd’hui le ciel s’est entrouvert et la voix du Père a retenti :
Voici mon Fils, mon Bien-Aimé, sur qui repose l’Esprit.
Écoutons-le et invoquons-le :

Prions pour le Pape, les évêques, les prêtres, les diacres
qui baptisent « au Nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit »
et nous font entrer dans cette alliance avec Dieu.

I 128 b – « Sauve-nous, Seigneur Emmanuel ! »

Prions pour toutes les personnes plongées dans les souffrances
de la guerre, de la maladie, du deuil, de la solitude,
à la recherche de soutien et de lumière.

Prions pour les catéchumènes qui cheminent vers le Baptême
et découvrent la grâce et l’exigence d’être enfants bien-aimés du Père.

Prions pour notre assemblée
afin que cette eucharistie renouvelle en nous la joie d’être sauvés
et d’être baignés dans « le flux de l’amour de Dieu ».

Dieu notre Père, toi qui as fait de nous tes fils adoptifs,
exauce nos prières.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur.

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre