Homélie
Prière universelle
Croire... ?!
(Jean 20/19-31)

N’allons pas croire que Jésus passe à travers les portes. Si ses disciples le voient tout à coup dans la pièce où ils étaient enfermés, c’est qu’il était déjà là, d’une présence invisible, mais non moins vraie. Peu à peu ils se souviendront de ce qu’il leur avait dit lors de leur dernier repas : « Moi en eux et Toi, le Père en moi, pour qu’ils soient parfaitement un » Jn 17/20.

Le Christ se trouve partout où nous sommes. Les portes sont fermées, non pour permettre d’entrer, mais pour que nous puissions sortir « Je vous envoie » dit Jésus. Il a dit qu’il ferait des croyants réunis sa demeure. Donc là où se trouve le disciple se trouve le Christ. C’est chacun de nous qui devient sa demeure, chacun de nous dans la mesure où il est comme Lui, tourné vers le Père et vers les autres.

Et Thomas, si proche de nous, patron des mauvais croyants que nous sommes, il n’était pas là quand Jésus est apparu. Deux d’entre eux sont repartis vers leur village, eux sont restés, peut être avec le secret espoir que quelque chose va se passer. Lui Thomas, ne les a pas abandonnés, puisque « huit jours plus tard » il est avec eux. Huit jours pendant lesquels ils ont pu parler des événements, essayer de comprendre, de croire, de se souvenir de telle ou telle parole de Jésus, de l’Écriture. Huit jours après c’est le signe qu’après les six jours de la création et le septième consacré au repos de Dieu, voici le jour d’une ère nouvelle, d’une nouvelle création.

Les disciples rassemblés croient parce qu’ils ont vu Jésus. Ils n’ont pas cru simplement en écoutant Marie Madeleine et ses compagnes leur parler du tombeau vide et des anges. Ils ont choisi le même chemin que Thomas : pour croire, il fallait qu’ils voient.. Et voir Jésus ressuscité ne suffit pas, il faut encore vérifier que c’est bien lui qui est là. Et c’est pourquoi Jésus leur montre ses mains percées et son côté ouvert. Comme il est dit dans la première lettre de Jean :

« Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons vu de nos yeux,
ce que nous avons contemplé, ce que nous avons touché de nos mains du Verbe de vie… »

Cela dit, le regard nous laisse extérieurs à celui que nous voyons en face de nous. Au contraire la parole de l’autre nous pénètre, nous communique ce qu’il est. Au commencement, le Verbe, la relation, voilà ce qui nous fait exister. Même physiquement nous naissons de la relation. La parole est relation, même si elle peut se détériorer en insignifiance ou mensonge ou même en arme. Il y a des paroles qui tuent.

Croire sans voir,
c’est accueillir sans réserve celui qui nous parle.

Il ne s’agit plus de savoir, mais de croire. Nous en sommes là, et c’est le seul moyen de faire nôtre celui qui nous parle, le Verbe de Dieu par lequel tout existe. La seule visibilité qui subsiste est celle de la communion de ceux qui se rassemblent et agissent au nom du Christ :

« A ceci on reconnaîtra que vous êtes mes disciples à l’amour que vous avez les uns pour les autres ».

17.4.20

Prière universelle

Jésus a traversé la mort. Il est le Vivant. Présentons-lui notre prière pour tous les hommes.

En ce temps d'épreuve, beaucoup prêtent l'oreille à la parole du Pape François.
Que l'Esprit Saint lui inspire ainsi qu'à tous nos pasteurs,
les mots qui réconfortent et font tenir dans l'espérance.

R/ I 68 Jésus ressuscité, toi qui montes vers le Père,
porte-lui notre prière.

Prions pour que le Seigneur répande sa grande Miséricorde sur toute la terre.
Qu'il exauce toutes les prières et les supplications qui montent vers lui.
Qu'il touche les cœurs de tous ceux qui ont des responsabilités dans la société,
de ceux qui détiennent le pouvoir et qu'ils décident enfin de parler de paix.

Les apôtres étaient confinés dans le Cénacle à Jérusalem et ils avaient peur.
Et Jésus est venu au milieu d'eux le soir de Pâques et aussi le dimanche suivant.
Demandons-lui de venir dans nos maisons,
dans tous les lieux où les hommes sont enfermés
et de leur apporter la paix.

Les disciples mettaient tout en commun et partageaient leurs biens.
Aujourd'hui nous savons que beaucoup donnent non seulement leurs biens,
mais leur vie même, pour soigner, aider, consoler ceux qui souffrent.
Demandons au Seigneur d'être avec eux, de les remplir
de force,de courage et de joie dans leur don généreux .

En ce dimanche où les églises sont désertes,
prions pour que tous les chrétiens découvrent à quel point,
par la foi qui les relie au Christ ressuscité,
ils sont véritablement en communion et présence d'Eglise là où ils se trouvent.

Seigneur Jésus dans ta grande miséricorde aie pitié de nous tous et exauce nos prières

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre