Homélie
Prière universelle
Librement...
(Mt 16/21-27)

 

Dimanche dernier, nous avons appris comment, sur la route de Césarée, Jésus avait donné un nouveau nom, Pierre, à l’un des Douze, Simon fils de Jonas, non sans raison. Celui-ci venait de le nommer Christ Fils de Dieu. Or il ne pouvait pas le faire de lui-même en vérité. Seul Dieu le Père pouvait le faire, car lui seul connait le Fils. Le Père avait donc parlé en lui.
Pour Pierre, cette identité nouvelle était celle de la pierre angulaire à partir de laquelle on peut construire solidement avec d’autres pierres vivantes formant le Corps du Christ.

Désormais lui et ses amis savent d’où vient Jésus. Il vient du Père, de Dieu lui-même. Il va leur dire où il va, à Jérusalem.

Pour Pierre, c’est impossible. Partout ailleurs, même chez les samaritains, les cananéens, mais pas à Jérusalem où les scribes et les pharisiens ont décrété sa mort. Pierre s’oppose vigoureusement, mais il s’attire une réponse tout aussi cinglante : « Arrière ! Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute. Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes !  » A lui qui venait de parler au nom du Père !…

Jésus peut se douter de ce qui va lui arriver, ce qui lui fera dire dans sa prière : « Père que ce calice s’éloigne de moi ! » (Lc 22/42). Luc dit aussi qu’à partir de ce moment-là Jésus se mit résolument en route pour Jérusalem (9/51). On traduit parfois « résolument » par « durcit sa face ». C’est dire comment Jésus dans ces quelques lignes nous apparait dans toute son humanité, celle d’un homme habité par une mission dont il découvre peu à peu toutes les difficultés, dans les oppositions qu’elle suscite, même auprès de ses proches. Il sait ce que va coûter la décision de marcher au sud. Il n’est pas un robot, un être insensible. Il sait admirer, discerner, se méfier, tous ces sentiments sont en lui.

Il s’agit maintenant de suivre, librement : « Passe derrière-moi » avait dit Jésus à Pierre. Pour les apôtres comme pour nous, c’est « Si quelqu’un veut me suivre, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive ». Il fait appel à notre liberté, en déclarant qu’il va falloir mourir à soi-même.

Seul vaut ce qui est accompli librement,

en premier lieu ce que nous sommes capables de donner et en quoi nous mettons trop souvent notre confiance. Mais aussi ce qui a plus de valeur, la confiance que les autres peuvent nous faire, même si elle n’est pas toujours reconnue. Donner sa vie peut aller beaucoup plus loin, dans un geste d’une totale gratuité.

Porter sa croix et suivre le Christ comporte aussi la façon dont nous surmontons les catastrophes. Pensons à ceux que le virus a ruinés, à ceux qui sont sur le chemin de l’émigration.
Pensons aussi à ce qui accompagne le vieillissement, quand les forces nous abandonnent, avec notre agilité, le bon fonctionnement de nos organes. Tout cela pour faire exister les autres. Seul l’Esprit de Celui qui nous a laissé sa vie et nous la donne tous les jours peut nous l’enseigner. Amen !

30.8.20

Prière Universelle 

Rassemblés en ce premier jour de la semaine,
faisons monter notre prière vers le Christ Sauveur :

Pour les chrétiens de notre diocèse,
pour tous ceux qui ont participé aux pèlerinages sur les pas des saints cette semaine:
Prions le Christ de renouveler son appel à marcher à sa suite.

I 67 : O Christ ressuscité exauce-nous !

Pour les gouvernants et tous ceux qui sont engagés dans la politique :
Prions le Christ Jésus d’éclairer leurs décisions
en vue du bien de tous et de la paix des peuples.

Pour tous ceux qui reprennent le travail en ces jours en particulier :
les enseignants, les jeunes…, et tous ceux pour qui l’année s’ouvre sur de lourdes difficultés :
Prions le Christ de fortifier leur espérance et de montrer à tous le chemin de la vie.

Pour nous tous ici rassemblés,
Pour ceux que nous portons dans notre prière,
Prions le Christ de nous apprendre
l’adoration véritable et de chercher en toute chose ce qui plait à Dieu.

Nous t’en prions,
O Christ, toi le Messie, le Fils du Dieu vivant
accueille notre prière pour tous les hommes
Toi qui règnes pour les siècles des siècles.
Amen

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre