Dans l’histoire, on n’a pas toujours rendu service aux saints. Non seulement en martelant leurs visages aux portails des cathédrales, mais sans doute pire, en écrivant, avec les meilleures intentions du monde, leur vie dans un style bien pensant, souvent affligeant de fadeur et de mollesse.
Ici il n’y a pas de statues de saints, à part celle, fort belle, de la Vierge Marie. On ne les voit pas affublés d’habits de parade qui les rendraient bien incapables de faire le ménage ou de scier une planche. Même St Benoit et Ste Scholastique n’ont droit qu’à un petit vitrail bien caché que les sœurs autrefois ne pouvaient pas voir.
On leur a vissé sur la tête des couronnes de crainte qu’ils ne passent inaperçus.
Bref on les a souvent déshumanisés, oubliant qu’ils ont eu mal aux dents, des cors aux pieds, de l’arthrose comme tout le monde.
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Deux hommes qui marchent dans la même direction, vers le Temple. Tous deux commencent leur prière de la même manière : Dieu…
Mais la ressemblance s’arrête là.
Le pharisien se tient debout comme pour s’élever à la hauteur de Dieu, traiter d’égal à égal avec lui. Le publicain lui, multiplie les gestes qui maintiennent l’écart entre le Seigneur et lui : il se tient à distance, n’ose même pas lever les yeux au ciel, se frappe la poitrine en signe de repentir. Devant Dieu, l’un se grandit, l’autre s’abaisse.
Le pharisien prie comme s’il se parlait en lui-même. Il part de lui et va vers Dieu : je te rends grâce parce que je…Le publicain lui parle à Dieu, il lui dit sa requête, le suppliant de venir vers lui dans une demande de faveur toute gratuite : sois-moi favorable Il s’en remet totalement à la miséricorde de celui qu’il prie.
Ce matin notre Pape François nous appelle à vivre intensément notre vocation de baptisés, à être plus que jamais des disciples missionnaires.
La mission c’est d’avoir envie de faire connaître,
faire aimer Dieu tel qu’il est,
un Dieu d’Amour et de tendresse.
Que ton nom soit connu et aimé. Être missionnaire c’est être passionné par le désir de faire avancer son règne d’amour, de justice et de paix sur la terre comme au ciel, d’instaurer sa civilisation de l’Amour. N’oublions pas la lettre pastorale 2018 de Mgr Nahmias : Aimons comme le Père, développons la délicatesse pastorale, la bienveillance fraternelle, la proximité missionnaire.
Ce matin Jésus met le doigt sur trois freins à notre élan missionnaire.