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Homélie

Sur Mt 3/13.17

Il y a quelques semaines, sœur Luc a eu la possibilité de se rendre au lieu même où s’est déroulé cet événement du baptême de Jésus. Ce récit que nous en a laissé saint Matthieu est l’occasion de nous partager sa joie.
Le mot baptême signifie plongée, dans l’eau du Jourdain pour ceux que baptisait Jean Baptiste, désir de purification, de changement de vie.
Entrer dans un monastère, surtout si c’est la première fois, ne laisse pas indifférent. Il y a comme une sorte de plongée dans un lieu inhabituel, dans le silence, la rencontre de ces hommes ou de ces femmes dont le genre de vie est si particulier.
Il y a surtout, ce qui n’apparait pas d’emblée, une plongée dans la Parole de Dieu, lue, chantée, méditée, tout au long de la journée, depuis très tôt le matin ou dans la nuit jusqu’à la nuit tombée. Elle est comme l’écho d’une Parole mystérieuse, voix profonde, celle qui planait sur les eaux primordiales à l’origine, qui retentit  tout au long de l’histoire par la voix des prophètes, qui prend corps en la Vierge Marie.

Pour la religieuse qui entre ici, cette présence de la Parole se traduit par les rassemblements au chœur, par le chant, par tout ce qui va rythmer sa journée, y compris les activités les plus matérielles.
Peu à peu cette Parole prend corps en nous, pénètre l’esprit le cœur, infléchit la pensée.

Pour Jésus, à la différence du baptême de Jean Baptiste, il ne s’agissait pas d’un baptême de conversion, impliquant le regret des péchés, mais d’une sorte d’investiture dans une mission, un envoi dans le monde

« Nul n’a jamais vu Dieu, le Fils unique qui est dans le sein du Père, nous l’a dévoilé » Jn 1
«  Voici qu’une voix venant des cieux disait : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, celui qu’il m’a plu de choisir » Mt 3/17

Jésus ne devient pas Fils à l’heure du baptême. Il l’est de toute éternité, mais il est appelé à le devenir pour nous dans les multiples rencontres de la vie. Nous de même, nous ne cessons jamais de devenir ce que nous sommes déjà.
C’est dire aussi qu’une vocation se prépare de loin. La profession solennelle en marque une étape, mais Dieu agit par de multiples influences, des rencontres. L’amour de Dieu est inventif pour nous conduire, tout pardonner, tout excuser, nous apprendre à aimer et à être aimé. St Paul nous l’a rappelé dans la première lecture. Au jour de son baptême c’est ce que Jésus entend dire par la voix du Père :

« Tu es mon Fils bien aimé »

Il en va de même pour tout chrétien, toute religieuse qui se souvient de son baptême. Là est la source même si elle coule de nuit : l’amour du Père. Il fait toutes choses nouvelles.

Nous vous souhaitons, sœur Luc, un heureux jubilé, non pas l’ouverture d’une dernière étape, tout au contraire, avec la rencontre de Celui qui nous renouvelle de jour en jour.

 

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre