Un même désir de vie
Le Prologue de la Règle de St Benoît nous dit :
Le Seigneur cherche pour lui un ouvrier, c'est pourquoi il lance cet appel à la foule
Il dit : « Qui veut la vie ? Qui désire le bonheur ? »
Si tu entends cet appel et si tu réponds : « Moi » …
C’est donc en réponse à un appel que nous nous sommes lancées les unes et les autres, les unes après les autres, les unes avec les autres, dans l’aventure de la vie monastique bénédictine. Ce qui nous lie, c’est cet appel, ce désir que chacune a entendu en elle, et auquel chacune a choisi de donner corps par son oui.
Un désir... Lequel ?
Notre désir de vie avec le Christ se tisse :
d’écoute de la Parole dans le silence et l’émerveillement devant l’œuvre de l’Esprit,
de persévérance dans la vie communautaire et la solitude,
de combat dans la prière au service d’une compassion ouverte aux dimensions du monde,
d’humanité dans l’accueil vécu tant entre nous qu’avec ceux qui viennent au monastère,
de solidarité aux réalités du monde du travail,
de miséricorde et de grâce !
Être sœur ?
« Sœur », nous le sommes car nous nous reconnaissons enfants d’un même Père. Et c’est cela – et cela seul – qui est le socle de notre vie fraternelle. C’est vrai, une communauté monastique est une communion un peu particulière. Nous sommes d’âges différents, de milieux sociaux différents, de parcours professionnels différents, de chemins de foi différents, et pourtant… nous sommes ‘sœurs’. Nous essayons de le devenir pas à pas, entre nous, et avec tous.
Ni un club d’amies ni une association de ‘randonneurs de Dieu’, une communauté est comme un mystère. Peut-être aussi comme un miracle certains jours !
Ce même désir de vie va nous entraîner à apprendre à aimer, à construire jour après jour une communion fraternelle qui pousse chacune à sortir d’elle-même. Avant-goût, peut-être, de ce que sera le Festin des Noces, là où nous nous retrouverons non pas avec ceux que l’on a choisis, mais avec ceux que Dieu choisit, là où Dieu dilatera notre cœur au point d’en briser toutes les barrières d’exclusion que nous y mettons.
Pour oser cette aventure, deux clés :
et
Jésus vit, en passant, un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de collecteur d’impôts.
Il lui dit : « Suis-moi. » L’homme se leva et le suivit.
Comme Jésus était à table à la maison, voici que beaucoup de pécheurs vinrent prendre place avec lui et ses disciples. Voyant cela, les pharisiens disaient à ses disciples : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? »
Jésus, qui avait entendu, déclara : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Allez apprendre ce que signifie : Je veux la miséricorde, non le sacrifice. En effet, je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. »
(Évangile selon St Matthieu, Chapitre 9)