L'église
L'église abbatiale a été complètement rénovée en 2004. C'est que c'est un lieu important pour nous, central même. Plusieurs fois par jour nous nous y réunissons pour répondre à l'invitation du Seigneur. La grande respiration de notre prière est la louange, émerveillement devant l'amour de Dieu et l'intercession pour le monde.
A travers la prière des psaumes, qui nous fait entendre les cris de l'homme de tous les temps, nous accueillons pour les présenter à Dieu, les révoltes et les angoisses des hommes d'aujourd'hui et leurs joies et leurs espoirs.
Pour découvrir notre église, nous vous invitons à vous laisser guider, pas à pas… Jésus, n’a t-il pas dit : « Je suis le chemin » ?
La porte
Franchir un seuil. C'est important. Il y a un "dedans" et un "dehors"...
"Je suis la porte. Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé" Évangile selon saint Jean, chapitre 10
J'entre dans l'église... En réalité je laisse le Seigneur entrer en moi... "De même que tu entres dans cette église, Dieu veut entrer dans ton âme." dit Saint Césaire, évêque d'Arles au 6e siècle. Vous êtes entré par le fond de la nef, plus exactement par le narthex.
Une très belle Vierge accueille les visiteurs dans le Narthex. Vous pouvez déposer vos intentions de prière sur un livre d'or déposé à cet effet. Ces intentions sont portées par la prière de la communauté.
Au fond de la nef...
Juste à l'entrée, vous trouverez le bénitier avec de l'eau bénite. L'eau donne la Vie. Elle est bonne pour le cœur et pour le corps. Elle nous rappelle notre baptême.
Prendre le temps de "se signer" - c'est-à-dire tracer un grand signe de la Croix sur son corps.
Au Nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit, AMEN !
Prendre le temps...
Voici quelques lignes de la bienheureuse Edith Stein, (1891-1942), ou Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix sur le baptême :
« J'arrivai enfin devant la porte de l’Église. Elle s'ouvrit. Je demandai à entrer. Ta bénédiction m'accueille par la bouche de ton prêtre. Je crois, je confesse ma foi ! Le prêtre me conduit aux marches de l'autel, j'incline le front, l'eau sainte coule sur ma tête. Seigneur, est-il possible à quelqu'un de renaître une fois écoulée la moitié de sa vie ? Debout, j'ai reçu le manteau blanc placé sur mes épaules, symbole lumineux de la pureté ! J'ai porté à la main le cierge dont la flamme annonce qu'en moi brûle ta vie sainte. Mon cœur est désormais devenu la crèche qui attend ta présence. Oh ! nul cœur humain ne peut concevoir ce que tu prépares à ceux qui t'aiment. Tu es à moi désormais et jamais plus je ne te quitterai. Où que puisse aller la route de ma vie, tu es auprès de moi. Rien jamais ne pourra me séparer de ton amour.»
N.B. Vous avez peut-être remarqué qu'il n'y a pas de fonts baptismaux dans notre église. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'une abbaye n'est pas une paroisse !
La nef
Et maintenant avancez tranquillement par l'allée centrale, remontez la nef en pèlerin...
Un espace attire votre regard, marqué d'une croix de lumière.
Jésus a donné sa Vie par amour pour nous. La croix est vide: Christ est ressuscité, Il est Vivant ! Ne le cherchons plus parmi les morts. Il nous appelle à vivre !
En remontant vers l'abside, vous marchez vers l'orient, vers le soleil levant, Symbole du Christ Ressuscité. Le chrétien passe des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie. En marchant on accomplit ce déplacement intérieur.
L'autel
Au milieu de l'abside, solidement planté, voilà l'autel.
Il symbolise le Christ présent au milieu de nous. Il est notre rocher, la pierre angulaire, notre appui et notre soutien qui ne fait jamais défaut.
Le même motif décoratif se retrouve sur la pierre de l'autel et sur les plaques de verres de la croix de lumière. Nous l'avons repris du sarcophage de Sainte Aguilberte, qui se trouve dans la crypte mérovingienne.
L'ambon
Le pupitre ou ambon est à mi-chemin entre l'autel et le cierge pascal (en temps pascal !). C'est le lieu d'où sont proclamées les lectures de l’Écriture Sainte, et surtout l'Évangile, Parole vivante, Bonne Nouvelle.
L'ambon vient du mot grec ambôn, "bosse" ou "petit sommet". Dans la Bible, Dieu parle à son peuple sur une montagne. Moïse a reçu les Tables de la Loi sur le Mont Sinaï.
Les stalles de la communauté
De chaque côté de l'ambon se trouvent les stalles où la communauté s'in-stallent !
Les sœurs sont réparties en deux chœurs pour psalmodier (ou chanter les psaumes) en alternance.
La chapelle
La chapelle du Saint Sacrement se trouve sur la droite. C'est là qu'Il nous attend toujours. Saint Benoît invite les moines à une grande disponibilité dans la prière. "Qu'il entre simplement et qu'il prie" Oui, nous croyons Dieu présent dans le tabernacle. Une petite flamme nous le rappelle.
Déposons joies et peines. Notre Père les accueille et nous étreint dans son amour indéfectible.
Le Christ est présent dans l'assemblée qui célèbre, dans l'autel, comme rappelé ci-dessus et dans l'Eucharistie. Depuis le Concile de Vatican II, pour donner sa valeur à chaque élément, on place volontiers le tabernacle dans une chapelle latérale.
Comment PRIER ?
Voici une prière de Grégoire de Narak moine poète arménien (+ 1010)
"Ce n'est pas tant par les liens de l'espérance que par les liens de l'amour que je suis attiré.
Ce n'est pas des dons, mais du Donateur (Dieu lui-même) dont j'ai toujours la nostalgie.
Ce n'est pas à la gloire que j'aspire, mais c'est le Seigneur glorifié que je veux embrasser.
Ce n'est pas la soif de la vie en qui toujours je me consume, mais le souvenir de Celui qui donne la vie.
Ce n'est pas après le désir du bonheur que je soupire, mais c'est par désir de Celui qui l'apprête.
Ce n'est pas le repos que je cherche, mais le visage de Celui qui apaisera mon cœur suppliant.
Dans l'attente certaine de sa puissance malgré le fardeau de mes péchés, je crois avec une espérance inébranlable, que non seulement j'obtiendrai le pardon mais que je Le verrai, Lui, en personne"
Les vitraux
N'oubliez pas les vitraux. Notre église date du 19e siècle. Les deux vitraux de l'abside sont des "grisailles" contemporaines. Deux rosaces dans le transept :
au nord, le Christ enseignant les enfants, rosace destinée aux élèves du pensionnat.
au sud, Saint Benoît et Sainte Scholastique tenant la Règle (de Benoît) surmontée de la colombe, l'Esprit Saint ; avec en-dessous, la "sainte colline de Jouarre"
"Les fenêtres vitrées sont comme les écritures divines, qui versent la clarté du vrai Soleil (=Dieu), dans l’Église, c’est-à-dire dans le cœur des fidèles, tout en les illuminant", écrit au XIIIe siècle le liturgiste Durand de Mende.
A la croisée du transept
Notre Dame de Jouarre accueille les prières de ses enfants.
Voici une belle prière attribuée à Saint Bernard (+1153)
Souvenez-vous, ô très miséricordieuse Vierge Marie, qu'on a jamais entendu dire qu'aucun de ceux qui avaient eu recours à votre protection, imploré votre assistance, réclamé votre secours, ait été abandonné. Animé d'une pareille confiance, ô Vierge des vierges, ô ma Mère, je cours gémissant sous le poids de mes péchés devant vous, je viens à vous. Ô Mère du Verbe, ne méprisez pas mes prières, mais accueillez-les favorablement et daignez les exaucer. AMEN