Enracinés dans le diocèse

Pèlerinage de Pentecôte

Tous les ans, au lundi de Pentecôte, a lieu à Jouarre un « pèlerinage ». Un pèlerinage est l’acte de prière d’un peuple et d'une région qui croit et se réunit pour vivre sa foi. Des générations de pèlerins sont venues demander l'intercession des saints et nombreux sont ceux qui en ont reçu force et réconfort. Aujourd'hui encore nous reprenons la même démarche.

D’où vient ce pèlerinage ?
Il remonte au 9e siècle, c'est-à-dire à l’époque carolingienne.
Son histoire est liée à la population de la région et au rayonnement de notre monastère de Jouarre. Au 9e siècle, Jouarre souffrait famine et misère. Ermentrude, abbesse de l'époque, demanda le secours du ciel. Elle fit venir des reliques de saints ; elle voulait implorer leur intercession auprès de Dieu pour le bien-être des habitants de Jouarre.
Insigne faveur, elle obtint une relique de Potention, saint évêque de Sens, qui succéda à Saint Savinien, martyre au 3e siècle. Ainsi, nous trouvons en 847 la toute première mention du pèlerinage jotrancien. On relate la procession des moines et des moniales de Rebais et de Jouarre. Ils se rencontrent à la Croix Saint Aile, limite entre les deux propriétés pour implorer la miséricorde de Dieu.
Le pèlerinage croît au cours des siècles... Félix Bourquelot avance le chiffre de 10 000 pèlerins au 19e siècle ! Heu... n'est-il pas un peu "généreux" ?
 
Depuis longtemps déjà, Jouarre était un haut-lieu de la foi et de la vie de l’Eglise locale. Ainsi, dès le haut Moyen-Âge, les dons de reliques affluent. Les reliques de Sainte Pélagie sont apportées au 12e siècle au moment des croisades. Fin 12e siècle, l’abbesse Eustachie ordonne la réalisation d'une châsse pour sauvegarder les précieuses reliques.
Au 13e siècle, viennent de Troyes les reliques de Saint Claudien, martyr. La châsse visible actuellement a été rénovée au 16e siècle. Au 17e siècle, le 13 Octobre 1627, Madame Jeanne de Lorraine abbesse, fit lever les corps de Sainte Telchilde, de Sainte Aguilberte et de Saint Ebrégésile qui avaient été inhumés dans les tombeaux de la crypte. En 1632 on retrouva les restes de Saint Agilbert. C’est la reine Marie de Médicis qui offrit les châsses de bois doré qui devaient renfermer les corps des Saints Evêques et des Saintes Abbesses.
La châsse de cristal est constituée au moment de la Révolution par Madame de Montmorin, abbesse du monastère, avec des reliques dont les coffrets sont réquisitionnés pour être envoyés à la refonte pour les armées. L'apport le plus récent de reliques date de 150 ans environ. Mgr Allou, évêque de Meaux (1839-1884), demande à Rome d'envoyer à Jouarre quelques reliques des apôtres. Pendant la tourmente révolutionnaire, lorsque les sœurs furent chassées du monastère et l'abbaye vendue, les châsses qui y étaient depuis toujours furent transportées à l'église paroissiale. Elles y sont depuis la fin du 18e siècle.
 
Comment cela se passe-t-il aujourd’hui ?  
Pour avoir plus de précisions sur le pèlerinage de cette année, consulter l’agenda. Cependant, la journée se déroule souvent ainsi : pèlerinage dans Jouarre avec chants et prières, derrière les châsses, Eucharistie à l’abbaye, pique-nique dans les jardins,  partages, visites, diverses animations spirituelles.
Alors … rendez-vous ce prochain Lundi de Pentecôte à Jouarre !

Pour en savoir plus
Afin de mieux cerner les enjeux de ce pèlerinage, un petit groupe de personnes, habituellement impliquées dans l’organisation du pèlerinage, s’est réuni entre septembre 2018 et février 2019, en lien avec les responsables pastoraux. Leur recherche s'est orientée en trois directions : historique, théologique et pastorale. Sans prétention exagérée, leur travail se voulait d’abord un outil au service de la vie de foi d’une Église locale, au service du rayonnement culturel d’un bourg et d’une région dont les racines plongent dans cette longue et riche tradition.
Merci à eux ! Et merci aussi de mettre à disposition la synthèse de leur travail : cliquer ici.

Messe des peuples

La pastorale des migrants nous donne parfois la joie de partager une journée festive avec eux. Les célébrations prennent des airs de fête au rythme des djumbe ou des chants de tous horizons.

Joie !