Homélie
Prière universelle
Regards

 

Comment bien parler de sa maman ? Dans les textes que nous venons d’entendre, il y a comme deux regards très différents qui sont posés sur Marie.

Il y a le regard qui nous est plus familier. Marie qui vient d’accueillir le Message : elle sera la maman du Sauveur. Elle court chez sa cousine Élisabeth qui, elle aussi, va devenir maman malgré son grand âge. Marie n’écoute que son cœur et veut aider Élisabeth. Dans cette demande d’Amour, Dieu se manifeste. Ce n’est pas étonnant : là où est l’Amour, là est Dieu.

Et voilà qu’Élisabeth devient prophète, remplie d’Esprit Saint. Elle reconnait la visite de son Seigneur à travers la visite de Marie. Et Marie développe le Oui qu’elle avait dit au messager à Nazareth pour exprimer le merci, la louange à Dieu qui manifeste – par cette naissance – la vie nouvelle qui remet le monde à l’endroit.

« Il élève les humbles, renverse les puissants de leurs trônes, comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. »

Il y a un deuxième regard. C’est la vision de Jean qui, dans sa prière, voit un grand signe dans le ciel.

Une femme. Le soleil pour manteau, la lune sous ses pieds et sur la tête une couronne d’étoiles. C’est à la fois l’image de l’Eglise et l’image de Marie. Triomphant du Mal. Il nous fait donner du prix à cette parole entendue de Jean :

« Maintenant voici le salut, la puissance et le règne de notre Dieu. Voici le pouvoir du Christ. »

Ce pouvoir du Christ, c’est l’action du Ressuscité qui associe sa mère à sa victoire sur la mort, qui l’accueille avec toute son humanité dans la vie, dans la lumière de Dieu. Marie nous est montrée pour que nous ne doutions pas que l’Alliance est à jamais scellée. Marie en est la première bénéficiaire. En cette fête de l’Assomption, nous le contemplons rayonnante de l’Amour, pleinement irradiée par cette Amour de Dieu : c’est cela sa gloire.

Faut-il pour autant privilégier tel ou tel regard ? Non, il nous fait unir profondément ces deux faits. Nous avons là la trajectoire de la vie de Marie de Nazareth. Et elle est parvenue au terme. Comment ? Pourquoi ? La réponse nous est donnée par Élisabeth:

« Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

Marie a cheminé tout au long de sa vie dans la confiance, dans la foi. A travers les vicissitudes de la vie d’une maman. La foi ne l’a pas empêché de dire comme nous des « Pourquoi ». Souvenons-nous : le 1er mot entre Marie et Jésus que nous trouvons dans l’Évangile, c’est ce pourquoi. Jésus a quitté ses parents, et quand ils le retrouvent au Temple : « Pourquoi nous as-tu fait cela ? Ton père et moi, nous te cherchions tout angoissés. » Dans la foi, Marie a cherché Jésus. Elle était debout au pied de la croix. Y a-t-il une souffrance plus grande pour une mère ? Elle a tenu bon… Au point de continuer sa présence auprès de Jean qu’elle reçoit comme un fils, au point de continuer à porter le souci de l’Église.

Oui, au cœur de notre monde difficile, nous avons le droit et le devoir de nous réjouir, de faire la fête. La foi, la confiance, la conviction que Jésus est la lumière, le sauveur de notre vie, nous conduit, comme Marie, à la joie définitive.

Notre joie, ce n’est pas la joie des enfants qui sont contents pour leur mère. Nous ne sommes pas seulement heureux parce que Marie a réussi sa vie, mais parce que, à cause de Jésus, sa joie c’est la nôtre. Son avenir, c’est le nôtre. Nous sommes concernés ! Nous contemplons en Marie ce que nous sommes tous appelés à devenir grâce à Jésus le Ressuscité. Sa gloire est pour nous.

Marie a tout reçu de Jésus, parce qu’elle a tout donné. « Que votre oui soit oui » avait dit Jésus. Elle a tenu bon.

A nous aujourd’hui de marcher sur ses traces par une foi humble et persévérante.

Que notre Oui soit Oui à l’Amour, Oui à la confiance.

Prière universelle

En ce jour, nous célébrons l’Alliance du Ciel et de la terre,
à travers l’Assomption de Marie,
patronne de notre monastère et patronne de la France.

Prions Dieu d’être présent à tous nos chemins d’humanité,
ceux de notre communauté, ceux de notre pays et ceux du monde.

I-40  Souviens-Toi de Ton Amour !

Dans une église déserte, une chambre d’hôpital, ou tout simplement dans le secret de leur cœur,
tant de nos contemporains contemplent Dieu leur Sauveur à travers la prière du chapelet.
Et le chant de Marie devient le leur…
Prions le Seigneur afin qu’aujourd’hui encore
Il étende son Amour d’âge en âge sur ceux qui le cherchent.

Quand des proches sont pris dans les filets du désespoir, de la misère, de la haine, ou de la peur,
tant de nos contemporains se bougent pour leur donner envie, force et soutien jusqu’à ouvrir des chemins de liberté,
Et la hâte de Marie devient la leur…
Prions le Seigneur afin qu’aujourd’hui encore
Il relève les humbles et comble ceux qui ont soif de vivre.

Pour un traité de paix, un « oui » dans le mariage, un « fiat » à être consacré(e), ou une parole de réconciliation,
tant de nos contemporains œuvrent au quotidien pour croire à l’accomplissement de ce qui a été dit, et le réaliser.
Et la joie de Marie devient la leur…
Prions le Seigneur afin qu’aujourd’hui encore
Il disperse les superbes et se souvienne des promesses faites à jamais.

S'accueillir les uns les autres, Entendre la Parole de Dieu, Recevoir le Christ en notre humanité, Etre rempli d’Esprit Saint.
Voici comment notre Sauveur nous fait le bonheur de venir à nous, ici, maintenant, ensemble,
Et la foi de Marie devient la nôtre…
Prions le Seigneur afin qu’aujourd’hui encore
Il fasse pour nous des merveilles,
et que nous les chantions par toute notre vie.

 

Toi qui déploies la force de Ton bras en faisant miséricorde,
Souviens-Toi de Ton Amour, et exauce-nous,
Par Jésus le Christ, notre Seigneur.

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre