Deux hommes qui marchent dans la même direction, vers le Temple.
Tous deux commencent leur prière de la même manière : Dieu…
Mais la ressemblance s’arrête là.
Le pharisien se tient debout comme pour s’élever à la hauteur de Dieu, traiter d’égal à égal avec lui. Le publicain lui, multiplie les gestes qui maintiennent l’écart entre le Seigneur et lui : il se tient à distance, n’ose même pas lever les yeux au ciel, se frappe la poitrine en signe de repentir. Devant Dieu, l’un se grandit, l’autre s’abaisse.
Le pharisien prie comme s’il se parlait en lui-même. Il part de lui et va vers Dieu : je te rends grâce parce que je…
Le publicain lui parle à Dieu, il lui dit sa requête, le suppliant de venir vers lui dans une demande de faveur toute gratuite : sois-moi favorable. Il s’en remet totalement à la miséricorde de celui qu’il prie.
Suit un long discours du pharisien : il commence par dire ce qu’il n’est pas, il ne dira jamais ce qu’il est, mais il se compare aux autres les rabaissant pour se mettre en valeur. C’est assez contradictoire : il ne se grandit pas beaucoup en dépréciant les autres à ce point. Il se compare même à ce publicain qui est dans le temple avec lui. En contraste, seulement trois mots de ce dernier : il ne se compare à personne, ne juge personne ; il est tout entier dans un cri à Dieu, une prière qui jaillit du cœur.
Le pharisien se définit par ce qu’il fait, il en rajoute même par rapport aux prescriptions de la Loi, invite Dieu à l’admirer. Mais on ne sait pas ce que le publicain a fait. Il se désigne seulement d’un mot : pêcheur.
On assiste alors à un renversement. Jusqu’alors le pharisien était au centre de la scène ; désormais c’est le publicain : il descendit dans sa maison justifié. Dieu a répondu à sa demande, il l’a rétabli dans son alliance. Il est autre quand il rentre chez lui, justifié par Dieu, sauvé. Dieu lui a fait justice comme à la veuve de dimanche dernier, dont les demandes ont fini par être exaucées.
Et le pharisien ? St Luc dit : plutôt que celui-là. C’est donc différent pour lui. Il repart comme il était venu, confiant dan sa propre justice. On ne dit pas qu’il n’est pas justifié, qu’il est condamné. Il y a peut-être une ouverture possible ?
En conclusion une sentence déjà venue lors de la visite de Jésus chez un pharisien : Quiconque s’élève sera abaissé, et quiconque s’abaisse sera élevé (Lc 14/11), de quoi réfléchir à ce que nous entendons lorsque nous parlons « d’être à la hauteur » ! Il est bon d’en lire le commentaire au ch.VII de la Règle de saint Benoit !
29.10.16
Prière universelle
Avec le publicain de l’Évangile
prions le Seigneur en toute confiance et dans l'humilité du cœur.
R/ O Seigneur écoute et prends pitié !
Unissons notre prière à celle de chrétiens de toutes les confessions qui se rassembleront ce dimanche
demandons au Seigneur la grâce de marcher ensemble vers une plus grande communion.
Présentons au Seigneur tous ceux qui ont en charge le destin des peuples :
demandons pour eux la grâce d'un cœur compatissant et des prises de décisions efficaces
pour répondre aux détresses du monde.
Portons dans notre prière tous ceux qui souffrent du mépris des autres, de l'exclusion
demandons pour eux la grâce de se découvrir enfant de Dieu, aimé par le Père
Prions les uns pour les autres, pour les membres de notre paroisse,
demandons au Seigneur la grâce de la prière du cœur : qu'à l'exemple du publicain
nous ne cessions de redire : « Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis »
Seigneur, tu écoutes la prière du pauvre,
la supplication de l'orphelin,
la plainte de la veuve,
entends monter vers toi notre prière et exauce-la,
toi es béni pour les siècles des siècles. Amen