Retrouvez ci-dessous les homélies et prières universelles des messes de Noël :
celle célébrée au milieu de la nuit du 24 au 25,
et celle du jour de Noël !
Belle fête de la Nativité à chacun !
Messe de la Nuit de Noël
Comment ne pas nous laisser prendre par le merveilleux de ce récit, par ce moment de bonheur qui parcourt tant de peuples, même s’il y a la nuit, le froid, les portes qui se ferment ?… L’enfant est là…
Cependant nous savons que le christianisme ne naît pas dans le merveilleux comme on aurait tendance à le croire. La preuve, c’est que deux évangélistes sur quatre ne racontent pas la nativité. Seuls Luc et Matthieu le font, chacun à leur façon. C’est le signe que la première prédication chrétienne n’a pas tourné autour de Noël, mais de Pâques. Au centre, il y a le Christ, mort et ressuscité. Ce n’est qu’ensuite que les évangélistes vont se demander : « ce Jésus, d’où vient-il ? »
Ces récits viennent après une réflexion sur la résurrection et l’ascension de Jésus. C’est la fin de son histoire qui pose la question de son commencement.
Dans ces récits on voit le ciel qui s’ouvre, les anges qui parlent aux bergers, les étoiles aux mages, mais on ne vient pas à la foi par le merveilleux, mais au pied de la croix. Tout ce merveilleux veut dire : voici ce qu’on attendait, l’accomplissement des prophéties.
Ceci ne diminue en rien l’importance de ces récits. Si nous sommes capables de les déchiffrer, ils nous disent que cet enfant ne vient pas des hommes, mais de Dieu. Pour comprendre la nativité, il faut voir l’enfant dans la crèche et entendre saint Paul nous dire :
« Lui, qui est de condition divine n’a pas revendiqué son droit d’être traité à l’égal de Dieu… »
La crèche montre jusqu’où va l’abaissement de Dieu. A Noël il est annoncé comme l’Emmanuel, Dieu avec nous. Déjà les juifs disaient : « Notre Dieu est un Dieu qui s’approche » Mais une question demeurait : « jusqu’où s’approche-t-il ? »
Pour vivre Noël en vérité, il faut se tenir en communion avec ceux qui ont faim et soif, les sans logis, les peuples qui se déchirent. C’est dans ce monde que Jésus est venu et que nous avons à le suivre. Déjà de tout temps Dieu habite l’histoire des hommes, mais avec Jésus il fait corps avec elle. Il n’est pas le Dieu du ciel infiniment éloigné de nous ; il est pour nous, se montre capable de se faire homme, de se laisser faire par l’homme, de souffrir par l’homme.
La grandeur de Dieu n’est pas de se tenir au-delà de nos limites, mais de se poser en elles et de les faire éclater. En nous donnant son Fils Dieu nous permet de devenir ses enfants, c’est à dire de participer à sa vie éternelle. Voilà ce que révèle le ciel qui s’ouvre dans les récits de la nativité. Dieu traverse le voile qui nous séparait de lui. Noël ne change rien au cours des événements, mais le sens de l’histoire est inversé. Jusqu’alors la vie qui venait de Dieu était déviée vers la mort, désormais elle s’écoule en Dieu.
Mais Noël ne change pas tout comme par magie. En recevant cette possibilité de devenir fils de Dieu, nous avons tout reçu. « Reconnais, ô chrétien, ta dignité » A nous de travailler avec lui à son avènement.
24.12.16
Prière universelle
Après avoir reçu le Pain de la Parole,
nous sommes invités à sa table.
En cette nuit de Noël, en préparant l’autel,
nous prenons dans notre prière la vie des hommes.
R/ I 54 : En toi notre salut, Seigneur Emmanuel.
Souvenons-nous des chrétiens du monde entier réunis autour de l'autel en cette nuit,
et des chrétiens persécutés qui vivront Noël dans la clandestinité, la peur.
Pour tous demandons au Christ Jésus, sa miséricorde et sa paix,
lui qui est né pour nous afin de nous faire vivre de sa vie !
Souvenons-nous de tous ceux qui se retrouveront autour d'une table de fête,
de tous ceux qui iront à la rencontre de leur frères...
et de tous ceux qui passeront Noël dans la solitude, la souffrance, le deuil.
Pour tous demandons au Christ Jésus, son amour et son soutien
lui qui s’est assis à nos tables humaines pour nous inviter au banquet de son Royaume !
Souvenons-nous des peuples en guerre, des migrants loin de leur famille, des enfants abandonnés,
de tous ceux qui pleurent en cette nuit dans les hôpitaux, les prisons, dans les rues de nos villes.
Pour tous demandons au Christ Jésus, Lumière, consolation et réconfort.
lui qui est entré dans les ténèbres du monde pour les éclairer de son amour.
Souvenons-nous de tous ceux qui nous entourent,nos familles, nos amis, nos voisins,
les membres de notre assemblée et tous ceux qui comptent sur notre prière.
Pour tous demandons au Christ Jésus, sa paix et sa joie.
Lui qui est venu partager notre condition humaine pour nous donner part à sa divinité.
Maintenant la table est prête pour t' accueillir, Seigneur,
mais c’est toi qui nous accueilles.
O merveilleux échange !
Nous allons apporter le pain et le vin fruit de la terre et du travail des hommes
et nous recevrons ton Corps et ton Sang !
Garde-nous dans l’action de grâce,
et répand ta bénédiction sur tous les hommes pour qui tu es né.
Toi qui les aimes aux siècles des siècles. AMEN
Messe du jour de Noël
Noël est devenu de plus en plus la fête de l’enfance. Une même poésie, une même nostalgie s’infiltrent dans les cœurs d’adultes, quelle que soit leur foi d’ailleurs, en l’événement de Noël.
Pourquoi cet étrange attrait pour nos débuts ?
Est-ce dommage de grandir ?
Ce qui nous attire chez les enfants est assez difficile à définir.
Il y a d’abord leur gentillesse et leur fraîcheur. C’est ensuite l’innocence qui attire chez l’enfant. Il ne connait point les souillures de la vie, sa faiblesse est une protection contre le mal. Ici, je me sens partagé dans l’admiration : N’admirons-nous pas trop facilement le « petit ange » dans l’enfant ? Des caprices, des passions anarchiques l’habitent aussi bien que les plus pures spontanéités. L’innocence vraie se trouvera au-delà du combat de la vie.
Plus profondément peut-être, ce qui fait la séduction de l’enfance, c’est sa confiance, son abandon, sa faculté d’accueil, son incapacité à intriguer. Celui qui vit dans le bluff, la triche, celui qui se pousse, fait le malin et joue au puissant se trouve accusé par l’enfant, car il a perdu la radicale pureté qui fait de l’homme à tous les âges un homme. Jésus nous dit :
« Si vous ne redevenez petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux » Mt 18/3
On fait dire bien des choses à cette parole. Le sens est pourtant clair. Celui qui fait le malin, celui qui veut dominer au lieu de servir, celui qui refuse de s’abandonner entre les bras puissants de Dieu, celui-là tourne le dos à la vraie vie. Jésus prend ici l’enfant comme le type du candidat à l’Évangile : ce qui lui importe, ce n’est pas la poésie et la facile innocence de l’enfant, mais l’ouverture de son cœur. Jésus ne dit pas « restez enfants », mais « redevenez – vous qui êtes désormais adultes – semblables à de petits enfants.
Donc pas de lyrisme, de sentimentalisme, il s’agit de nous, quel que soit notre âge.
Grandir est un risque, mais un vrai travail. Le véritable adulte, selon le Christ c’est celui qui, peut-être plein de responsabilités ou blessé par l’expérience de la vie, sait qu’on n’est jamais qu’un gosse en face de Dieu. Saint Paul nous en avertit :
« Ne vous montrez pas enfants en matière de jugement : des petits enfants pour la malice, soit, mais pour le jugement montrez vous des hommes »
1 Cor14/20.
Pouvons-nous dire avec lui :
« lorsque j’étais enfant, je parlais en enfant, je pensais en enfant, je raisonnais en enfant ; une fois devenu homme, je me suis défait de ce qui était de l’enfant »
1 Cor 13/11
N’y a-t-il pas parmi nous trop de faux adultes et faux enfants ? La grâce de Noël, c’est que Dieu s’est fait homme pour nous faire véritablement grandir. Noël s’adresse aux hommes en qui la vie a creusé l’attente de l’amour de Dieu. Il faut avoir compris, ce que l’enfant ne peut comprendre, que la vie humaine la plus comblée est vide et terriblement fragile pour accueillir Dieu sous les traits de l’Enfant Dieu.
Noël n’est encore que la première naissance de Jésus. Sa naissance d’enfant devait le conduire à sa naissance d’adulte, la résurrection d’entre les morts. Ceux qui le reçoivent comme de petits enfants, le Christ fera d’eux des vivants dans le Royaume. Il les fera naître avec lui à la vie éternelle.
25.12.16
Prière universelle
Dans l’émerveillement faisons monter en toute confiance
Nos prières vers Jésus, Rédempteur du monde.
R/ 58 Que naissent dans le monde ta douceur et ta paix.
Pour l’Église, afin qu’unis autour de son pasteur François,
ses membres marchent courageusement vers la sainteté
et sachent dire au monde Dieu est Amour et Miséricorde
Prions Jésus Verbe de Dieu fait chair.
Pour les dirigeants politiques de tous les pays spécialement ceux où dominent la violence
afin qu’ils arrêtent les conflits qui détruisent terre, hommes et bêtes
et qu’ils aient à cœur de favoriser toute vie.
Prions Jésus, Prince de la paix.
Pour ceux qui passent ce 25 Décembre dans des réjouissances uniquement profanes
et pour ceux qui le malheur et les persécutions empêchent de célébrer Noël,
afin qu’ils entendent l’Enfant de Bethléem leur parler au profond,
prions Jésus dans les bras de Marie.
Pour nous tous ici présents qui pouvons célébrer dans l’action de grâce
la naissance inouïe du Dieu fait Homme
afin que nous grandissions pas à pas dans l’esprit d’Adoration et d’attention véritable à nos frères,
prions Jésus sauveur du monde.
Jésus, Toi le Fils de la Vierge Marie,
tu vois nos désirs les plus profonds.
Veuille dans ta tendresse les exaucer.
Toi qui règnes…