Une page d’évangile qui nous est offerte comme un beau bouquet avec plein d’images et de couleurs : regardez les oiseaux du ciel, la beauté de leurs plumages, la diversité des herbes, des semailles, les lys des champs…. A croire que Jésus avait lui-même cela sous les yeux, lors d’un beau printemps de Palestine. Regardez ce dont tout cela est le signe : le formidable souffle de vie qui anime la nature, cette nature dont nous sommes nous-mêmes partie prenante.
Si Jésus parle ainsi c’est pour nous conforter dans le choix initial de la foi, l’élan de la confiance. C’est déjà ce que disait le prophète Isaïe aux exilés de Babylone, alors que l’ensemble du peuple connaissait une terrible épreuve. Vous n’êtes pas abandonnés par Dieu. L’Alliance est là : « Une mère pourrait-elle abandonner son enfant ? »
En face de lui, Jésus a des pharisiens amis de l’argent. Dans le groupe des apôtres l’un d’eux est lui-même ami de l’argent et c’est pour de l’argent qu’il le trahira. Il y a donc une mise en garde sévère, l’invitation à un choix radical : Dieu ou l’argent. Ce n’est pas une invitation à l’insouciance, ce qui serait aller à l’encontre des premières paroles de Dieu dans l’Écriture, quand il établit l’homme comme gérant de la création : « emplissez la terre soumettez là..».
Ce qui est demandé c’est de ne pas se laisser aller à l’inquiétude. L’homme ne parvient jamais à y échapper totalement, au point pour certains de leur gâcher la vie. Les raisons, pour y céder ne manquent pas. Elle se traduit souvent par une exaspération des besoins matériels. Nous avons l’impression que l’accumulation des biens nous donnera la sécurité dont nous rêvons, mais il n’en est rien. Les conflits résultant de cette poursuite redoublent le mal. Cercle sans fin auquel l’on cherche d’échapper par des tranquillisants, des conduites de fuite. Que reste-t-il d’autre quand on a perdu le sens de ce qui seul importe, cette certitude que nous ne sommes pas abandonnés par Dieu ?
C’est dans le regard que Dieu porte sur nous,
dans l’écoute de sa Parole
que nous pouvons retrouver la source de la paix.
C’était déjà la leçon que Jésus donnait à Marthe quand elle perdait de vue l’essentiel. Dans la seconde lecture, une parole de saint Paul peut nous éclairer, quand il déclare que, comme serviteurs, nous devons mériter confiance. Par serviteurs de l’évangile il entend en premier lieu les apôtres, en particulier à propos de ceux qui se déclaraient pour lui alors que d’autres se déclaraient pour Apollos, mais il en va aussi de nous tous, disciples du Christ, que le Pape François aime nommer disciples missionnaires.
Mériter confiance, c’est d’abord offrir un point d’appui,
une parole sûre, une amitié fidèle, un savoir faire,
une loyauté dans ce que l’on peut attendre de nous.
Ce n’est pas se laisser aller à l’insouciance ni à l’inquiétude.
Dans l’évangile, le serviteur qui mérite confiance, c’est celui que le maître à son retour, trouve en tenue de service, faisant simplement ce qu’il a à faire. Dans toutes les situations de crise ils existent ces hommes et ces femmes qui ne se laissent pas aller à l’inquiétude.
A nous de les rejoindre, dans la force et la paix que Dieu nous donne. Cette eucharistie que nous célébrons est le don par excellence, qui nous établit dans la sérénité parce qu’il nous assure de l’amour divin.
26.2.17
Prière universelle
Ce dimanche, un appel nous est adressé : faire confiance à Celui qui nous a créés.
Qu’elle que soit notre situation, il ne nous abandonne jamais.
Laissons monter vers lui nos prières pour notre monde.
I 36 : Dieu, notre Père, prends pitié de nous
•Pour tous ceux et celles qui sont devenus esclaves de l’argent ou du pouvoir et se sont détournés des chemins de Dieu,
ensemble, prions notre Père céleste lui qui nous appelle au partage et au service de tous. R /
•Pour que la contemplation de la nature et des oiseaux du ciel nous enseigne de quelle sollicitude le Père nous entoure.
Ensemble, prions notre Père céleste lui qui nous appelle à recevoir et à donner la vie comme lui, en toute gratuité. R/
•Pour tous ceux et celles qui affrontent la peur du lendemain dans les conflits, la précarité ou l’exil,
ensemble, prions notre Père céleste lui qui connait les besoins de ses enfants
pour qu’il aplanisse les barrières qui freinent la solidarité et la fraternité entre les êtres. R /
•Pour qu’au long de cette semaine nous nous entraidions à vivre pleinement l’instant présent,
à chercher d’abord le Royaume de Dieu et sa justice,
ensemble prions notre Père céleste lui qui prend soin de nous et nous donne par surcroit …. R /
Père du ciel, toi qui nous promets la vie en abondance,
reçois avec bonté notre prière en union avec toute l’Église,
soutenue par Jésus, ton Fils, notre Seigneur. Amen.