Homélie
Prière universelle
DIEU A TANT AIME LE MONDE…
(Jean 3/14-21)

Avec saint Jean aujourd’hui, nous sommes au seuil de la vie publique de Jésus. Voici qu’un pharisien vient le trouver, de nuit, pour lui parler personnellement, tout comme le scribe dont il était question vendredi dernier. C’est déjà une première invitation à ne pas mettre tout le monde sous la même étiquette. Tous ne s’alignent pas forcément sur l’opinion commune.

Jésus lui parle d’une nouvelle vie,
avec une nouvelle naissance,
ce qui suppose de quitter l’ancienne.

C’est dans ce contexte que Jésus lui dit que le Fils de l’homme doit être élevé, comme Moïse a élevé le serpent d’airain dans le désert. C’était le rappel d’un moment difficile de l’exode dans le désert alors que des serpents venimeux, décimaient le peuple. Il suffisait de regarder ce serpent que Moïse, sur l’ordre de Dieu avait cloué sur un arbre pour être guéri. Le serpent et l’arbre faisaient penser à celui de la tentation, quand l’arbre est devenu signe du mal, de la défiance de l’homme vis à vis de Dieu.
Mais l’arbre aujourd’hui nous fait penser à celui de la croix, ce trait d’union entre la terre où il plonge ses racines et le ciel vers lequel s’élèvent ses branches. C’est le Christ qui va être cloué sur cet arbre. Il est celui qui prend en charge le mal qui nous affecte, que nous soyons coupables ou non, et aussi le signe du mal surmonté, c’est bien pour cela que nous sommes invités à « regarder celui que nos mains ont transpercé ». Il n’est pas seulement planté sur le Golgotha, mais au cœur de nos vies pour que nous apprenions à le découvrir comme Celui qui donne la vie.

La perspective d’un jugement final peut nous inquiéter : qui peut se prétendre sans faute ? Mais puisqu’il nous est dit que le Christ est venu non pas pour juger mais pour sauver, c’est peut-être que nous avons à modifier l’idée que nous nous faisons du jugement. Reprenons notre texte. Il nous donne une définition du jugement quand il nous dit que « la lumière est venue dans ce monde, mais que les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière ». Le jugement c’est d’abord nous qui le portons dans les choix que nous faisons. D’autres textes nous disent que la lumière, c’est le Christ venu en ce monde. C’est en sa présence que se joue l’acte de foi ou de rejet. Ils nous disent aussi que la raison de ce rejet, c’est le refus de considérer que nos œuvres sont mauvaises, c’est à dire d’ériger notre propre jugement à la place de celui de Dieu.

N’oublions pas que ces textes nous concernent
et que nous avons à y trouver l’invitation pressante
à considérer au cœur de nos vies
celui qui seul peut nous sauver, éclairer notre route.

10.3.18

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre