Homélie
Prière universelle
STUPÉFACTION...
(Luc 4/21-30)

Mettons-nous un instant à la place des gens de Nazareth, réunis comme chaque samedi dans leur synagogue, comme nous le faisons ici chaque dimanche. L’un d’eux, qu’ils connaissent bien, un dénommé Jésus, est invité à faire la lecture comme nous le faisons ici. Quelqu’un qui sait lire. Il vient de lire un passage du prophète Isaïe, rend le livre au servant, s’assied, et observe un temps de silence.

Tout le monde réfléchit à partir de ce texte bien connu depuis au moins cinq siècles, écrit lors d’une période douloureuse, après l’exil, où il fallait reconstruire sur des bases plus solides qu’autrefois. On attendait, un peu comme chez tous les peuples en situation difficile, quelqu’un qui viendrait remettre les choses en ordre. On l’attendait comme un sauveur, un messie. Certains profitaient même de cette attente pour se présenter comme le messie. D’autres se demandaient pourquoi il mettait tant de temps à venir.
Alors survient l’événement, quand Jésus déclare brusquement :

« ce que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui que cela se réalise »,

autrement dit : « ce Messie c’est moi. ».

C’est la stupéfaction. Que vont-ils comprendre alors ?

Pour les uns, c’est l’émerveillement. Ce qu’il dit est vrai. C’est lui le Messie à venir. C’est l’enthousiasme.

Pour d’autres serait-il le grand prophète comme Isaïe, qui disait déjà : « L’Esprit du Seigneur est sur moi. Il m’a envoyé porter de bonnes nouvelles…. »

Mais d’autres pensaient : « Il déraisonne, nous le connaissons trop bien, il est le fils de Joseph. Il a bien fait quelques miracles à Capharnaüm, mais ici il n’a jamais rien fait de ce genre. De toute façon l’Écriture dit bien qu’il ne pourrait rien sortir de bon de Nazareth. Le Messie, quand il viendra se révélera à Jérusalem. Il faut arrêter ce scandale » Nous connaissons la suite : leur cœur s’endurcit, ils le prennent pour le jeter hors de la ville, une expression qui signifie qu’ils veulent sa mort, mais lui passe au milieu d’eux, allant son chemin. Une formule inattendue qui nous fait penser à la Pâque, à la résurrection.

Tout ceci s’est donc passé après la lecture dans la synagogue.

Mais 2.000 ans après, comment recevons nous la même lecture ? Comment comprenons-nous le premier verset : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, il m’a consacré par l’onction… » ? En une ligne, c’est tout le mystère de Dieu qui nous est révélé...

L’Esprit, nous savons que c’est lui qui a fait prendre corps au Verbe dans le sein de la Vierge Marie, c’est lui qui l’accompagne tout au long de sa croissance humaine. Il est présent au baptême, quand se fait entendre la voix du Père : « Tu es mon Fils bien aimé… ». C’est l’Esprit qui le conduit au désert pour y affronter l’esprit du mal, tout comme il le fait ici dans la synagogue de Nazareth et aujourd’hui dans notre Église, en ce que vit chacun de ses membres.
Il faudra longtemps, deux ou trois siècles, pour que l’on puisse peu à peu résumer cette foi des chrétiens en une formule, avec des mots, ceux du Credo, que nous allons proclamer maintenant.

Combien de temps faut-il pour que la vieille prophétie d’Isaïe prenne vie pour chacun de nous ?
Le temps de croire,
de poser un acte de foi
et de communier non seulement à la Parole,
mais aussi au Corps et au Sang

de Jésus Christ qui vient à nous.

04/02/2019

 

Prière universelle

Tournons-nous vers Dieu, Ami des hommes
et prions-le en toute confiance.

R/ Dieu notre Père, prends pitié de nous !

1-Pour les familles chrétiennes afin qu’elles deviennent de plus en plus un terreau favorable
où germent de nombreuses vocation sacerdotales et religieuses.
Prions ensemble.

2-Pour la France en cette période difficile, afin que ses habitants se laissent guider
par l’Esprit d’unité et de sagesse en vue du bonheur de tous.
Prions ensemble.

3-Pour tous ceux qui fuient leur pays au péril de leur vie
afin qu’ils rencontrent des frères accueillants qui leur redonnent courage et espérance.
Prions ensemble.

4-Pour nous tous qui venons d’entendre l’hymne à la Charité de saint Paul,
afin que cette parole ne reste pas lettre morte mais pénètre notre cœur et toutes nos journées.
Prions ensemble.

Dieu notre Père, toi qui nous aimes
entends notre prière et veuille l’exaucer.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Amen

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre