« Pauvre saint Thomas ! ». Le refrain est bien connu. Il est devenu comme le symbole du doute. Tant de tableaux, dont certains chefs d’œuvre, nous le montrent plaçant les doigts dans les plaies du Christ : un esprit fort, contraint de se rendre à l’évidence et de s’incliner.
Or sa difficulté de croire n’est pas celle d’un personnage unique. C’est aussi celle des disciples eux-mêmes, montrant qu’ils n’ont pas affaire à une supercherie, mais à une réalité qui les dépasse.
Leur histoire n’est-elle pas la nôtre ?
N’avons-nous pas mille difficultés à croire, d’autant plus que, dans notre monde sécularisé, les supports religieux ont largement disparu. Il ne suffit pas de l’incendie de Notre Dame pour donner la foi, même s’il donne à réfléchir. Nous sommes confrontés en Occident à une crise de la foi sans précédent, celle de l’athéisme des foules. On a justement fait remarquer que cet athéisme n’est pas né dans les pays musulmans ou de religions bouddhistes ou hindoues, mais dans les pays chrétiens. Un phénomène étonnant.
A nous de nous souvenir que le christianisme n’est pas une religion comme les autres.
Notre foi ne tient pas aux rites, aux pratiques religieuses. La foi chrétienne c’est Dieu venu libérer les hommes de leurs servitudes, de l’esclavage de la haine. Cette libération il ne l’a pas voulue sans nous. Dans quelle religion trouve-t-on à ce point un Dieu de l’Alliance aussi respectueux de la liberté de l’homme ?
Proposer aux hommes un salut, une libération par leurs propres mains, c’était courir un risque, celui de ne plus être reconnu comme source première de l’action. « Si le Christ vous libère, vous serez vraiment libres » déclare saint Paul. L’athéisme contemporain a sans doute puisé là sa force. On ne croit plus que le tonnerre, les catastrophes naturelles manifestent la colère de Dieu. Il nous a fait savoir que par l’Esprit Saint, nous devions faire de grandes œuvres, « soumettre la terre » Gen 1/18, faire les œuvres de Jésus « et de plus grandes encore » Jean 14/12. Mais l’homme ne cite pas souvent ses sources !
On a dit que monté au troisième étage d’un immeuble il détruisait l’escalier qui lui avait permis de monter et se trouvait alors incapable d’aller plus haut. L’athéisme contemporain vient d’un monde christianisé qui ne reconnait pas Dieu dans sa propre libération.
Mais l’histoire de Thomas nous apprend qu’on peut aller plus loin que le doute. Dieu donne les signes nécessaires, au bon moment, à l’occasion d’un baptême, d’un enterrement, d’un événement ordinaire. « Viens pose ta main sur mon évangile ! »
Les apôtres avaient fermé les portes, mais Jésus entra.
A nous de l’identifier, de le reconnaître,
Il le fait maintenant dans un signe charnel, le pain et le vin, son corps et son sang,
provisions pour la route après avoir dit comme Thomas :
« mon Seigneur et mon Dieu » !
28.4.19
Prière Universelle
Aujourd’hui, Jésus Ressuscité se tient au milieu de nous
Et sa Pâque est à l’œuvre en notre monde.
En Lui, prions Dieu notre Père.
I42/ Vienne sur nous ta miséricorde
Pour notre Pape François qui proclame à travers le monde,
le message de l’Evangile de la Paix et de la Vérité,
Et avec tous ceux, croyants et non croyants,
qui y reconnaissent une force de transformation pour notre monde
confions nous à la miséricorde de notre Père. R/
Pour les nouveaux baptisés de Pâques par qui le Seigneur vient renouveler son Église
Et avec les communautés chrétiennes convoquées à les accueillir d’un cœur ouvert et fraternel
confions nous à la miséricorde de notre Père. R/
Pour le Sri Lanka et tant d’autres lieux de notre terre,
endeuillés et meurtris par une violence haineuse et meurtrière
Et avec tous ceux qui en ces lieux mêmes donnent corps,
à la Paix de Jésus ressuscité par leur regards, leurs paroles et leurs gestes,
confions nous à la miséricorde de notre Père. R/
Pour nous tous rassemblés ce matin pour célébrer Jésus Ressuscité,
et appelés à rayonner sa paix,
Et avec tous ceux qui nous sont donnés comme compagnon de route,
et nous appelle toujours un peu plus loin des frontières de nos cœurs,
Confions nous à la miséricorde de notre Père.
Dieu de Vie,
Reste au milieu de ton peuple
Qui ne désespère jamais de ta miséricorde.
Nous t’en prions
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.