« Pour eux, s’étant prosternés devant lui, ils revinrent à Jérusalem en grande joie »
Ne plus pouvoir entendre, voir, toucher quelqu’un que l’on aime, c’est une dure épreuve. Comment expliquer cette joie dont parle St Luc ?
Au mieux il arrive qu’un sentiment nouveau apparaisse, la certitude d’une autre forme de présence de l’absent. Au souvenir du passé, l’on comprend mieux des attitudes, des paroles, le sens profond d’une vie. On s’engage alors à poursuivre une œuvre, à prolonger un engagement.
C’est une approche très humaine de ce qu’ont vécu les apôtres après l’Ascension et la Pentecôte, mais il y a bien plus que cela : Jésus les a quittés, mais soudain il est là, plus visible, plus réel que jamais. Disparu à leurs yeux, il est entré dans un ordre de réalité jusque là inconnu, celui que, faute de mieux, nous nommons celui des corps glorieux
Ils peuvent alors partir dans le monde dire que Dieu est avec nous jusqu’à la fin des temps.
Essayons d’approfondir un peu…
Qu’est donc ce ciel qui reçoit Jésus en ce jour de l’Ascension ? Le haut de l’espace ? Bien sûr que non ! Nous ne serons pas plus près du ciel de l’évangile en montant dans le soleil qu’en restant sur terre.
Il faut aller à l’essentiel : le ciel dont il est question ici est l’intimité même de Dieu, la manière d’être de Dieu vis à vis de lui-même, ce que St Paul appelle la lumière inaccessible.
Quand on rencontre quelqu’un, on peut l’observer, le décrire, mais il y a toujours en lui un coin réservé, une intimité que nul ne peut violer. Elle seule peut s’ouvrir, ce qui arrive quand deux êtres forment une communauté de vie.
Ce qui est nouveau et extraordinaire, c’est que Dieu accueille la créature dans son intimité divine. L’amour de Dieu ne s’adresse pas seulement à l’âme, mais à toute la réalité humaine. Cette humanité sainte de Jésus modèle de la nôtre, commencée à l’Annonciation, s’accomplit à l’Ascension. Le Christ n’est l’Homme Dieu parfait qu’après avoir pénétré dans la vie même de Dieu.
Ainsi Jésus s’en est allé, mais il revient à nous d’une autre manière. Il est entré dans la réalité absolue, celle de l’amour en Dieu.
Après la Pentecôte, les apôtres pourront parler du Christ en nous. C’est un nouvel espace chrétien, la vie intime du croyant et de l’Église, se conditionnant l’un l’autre, proclamant que le Christ est avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde.
C’est ce dont nous sommes tous témoins,
en vivant dans ce monde bien réel, le nôtre,
citoyens du ciel et de la terre.
30.5.19
Prière universelle
Dans la joyeuse espérance du Royaume où Jésus nous précède,
faisons monter vers Dieu notre Père notre prière pour tous nos frères
Ref : DIEU D’AMOUR, ENTENDS NOTRE PRIÈRE
« Il est fidèle, celui qui a promis… »
Prions pour tous les disciples du Christ.
Puissent-ils témoigner par toute leur vie
que nous sommes attendus au-delà de la mort
par un Père qui nous aime depuis le premier jour.
Nous avons en Jésus « le prêtre par excellence ».
Prions pour tous ceux qui crient leur souffrance vers le ciel
et ont l’impression que Dieu est sourd à leurs appels.
Qu’ils découvrent auprès d’eux la présence
de Celui qui nous a promis d’être avec nous jusqu’à la fin des temps.
Jésus par sa Pâque nous a tracé « un chemin nouveau et vivant »
Prions pour ceux qui ont perdu un être cher.
Que l’Esprit de Dieu leur souffle la force
de continuer le combat quotidien
dans une espérance plus forte que la mort.
« Pourquoi restez-vous là, à regarder le ciel ? »
Prions les uns avec les autres, les uns pour les autres,
afin que grandisse notre confiance
en la force de résurrection à l’œuvre en nos vies,
dans l’attente du retour du Christ.
Dieu notre Père, accueille la prière que nous t’adressons en ce jour de fête,
toi qui règnes…