A la Pentecôte, ceux qui sont à Jérusalem viennent de tous les coins du monde connu. Ils ne sont ni meilleurs ni pires que nous. Ils ont entendu parler de résurrection. Quand ils entendent Pierre et les autres chanter les merveilles de Dieu et proclamer la Bonne Nouvelle ils sont rejoints dans ce coin d’eux-mêmes qui aspire à autre chose, qui attend qu’enfin advienne un monde nouveau. Et le miracle se produit.
Ils comprennent et se comprennent. C’est l’étonnement : « comment se fait-il que chacun de nous entende ces Galiléens dans sa langue maternelle ? ». La vérité se révèle.
Nous savons qu’il y a bien des manières de l’approcher
Elle est le plus souvent appréhendée sous le mode de l’expérience pour découvrir les lois de la vie et du monde afin d’en tirer des applications concrètes. C’est le point de vue du scientifique doublé du technicien.
Le philosophe que nous sommes tous plus ou moins dira que cette façon d’aborder la vérité a contribué à laisser de côté les grandes interrogations sur la vérité en elle-même, son universalité, son origine. Nous en arrivons à ne voir que ce qui se fait sous nos yeux, quand la vérité se fait sous la forme d’un accord dans le vivre ensemble. Est vrai ce qui relève du consensus du plus grand nombre, un minimum acceptable par tous. En parallèle se développe la formule :« à chacun sa vérité ». Mais comment est-il possible de vivre ensemble en évitant les communautarismes, les ghettos de toute sorte ? C’est là que nous retrouvons nos textes de Pentecôte.
Les apôtres ont fait l’expérience que le vivre ensemble, le fait de se comprendre les uns les autres était quelque chose de foncièrement donné, un don de l’Esprit Saint. Là où l’histoire avait contribué à séparer les hommes avec des langues qui les divisent, ils accueillent en ce jour l’Esprit Saint comme la présence divine qui unifie et ouvre à nouveau les voies de la communion.
Comme l’avait noté S.Paul,
l’Esprit ne vient pas niveler tout selon un dénominateur commun.
Non il permet à chacun d’être lui-même,
pleinement en étant au service de tous,
pleinement galiléen au service de tous les étrangers qui sont à Jérusalem ou, pour reprendre l’image du corps, être pleinement main ou tête au service de tout le corps.
Si ce mystère d’unité est à l’œuvre dans l’Église des croyants, il l’est aussi dans le monde, comme un ferment qui ne demande qu’à être activé, reconnu et accueilli. C’est la contribution que les chrétiens peuvent apporter à notre monde. Nous ne sommes pas destinés à nous replier dans un communautarisme chrétien, mais
à être pleinement ce que nous sommes
dans le désir de servir tous les hommes
en sachant écouter et accueillir ce qu’ils sont.
En cette Eucharistie accueillons en nous la vie de l’Esprit, son énergie de communion.
20.5.18
Prière universelle
Tout ce que vous demanderez à mon Père en invoquant mon nom, vous l’obtiendrez.
Par le Christ ressuscité, appelons la venue de l’Esprit qu’il nous a promis.
O Christ, mets sur nous ton Esprit. I 23
Pour l’Église : le pape François, les évêques, les prêtres, et tous les baptisés,
Demandons l’Esprit Saint qui peut, seul, nous donner
de proclamer le salut jusqu’aux extrémités de la terre et nous rassembler dans la vérité.
Pour notre monde ébranlé, secoué par les guerres, la famine, les scandales…
Demandons l’Esprit de conseil et de sagesse
sur les responsables politiques pour discerner les voies de la justice et de la paix.
Pour toutes les familles,
celles qui sont éprouvées par la maladie, le chômage, les divisions… les familles de migrants….
Demandons l’Esprit Saint Consolateur et la force d’espérer dans la confiance.
Pour notre assemblée, pour ceux qui ont reçu le sacrement de confirmation en ces jours…
Demandons l’Esprit d’amour et de sainteté
pour vivre notre quotidien dans la lumière de l’Évangile.
O Christ, toi qui intercèdes pour nous auprès du Père :
Envoie l’Esprit en une nouvelle Pentecôte
Toi le Vivant pour les siècles des siècles. Amen