Ce sont les apôtres qui interviennent en faveur d’un supplément de foi. Les chapitres précédents traitaient des problèmes qui survenaient au sein de la communauté des disciples, les rivalités, le besoin d’être reconnu, les scandales, le besoin de patience de pardon. Tout ce groupe ne formait pas une communauté angélique !
Les apôtres dont nous parle S.Luc représentent les responsables des communautés chrétiennes. Ils sont particulièrement concernés par ce besoin de vigilance, de confiance : Ajoute-nous de la foi !
La foi ? Il n’est pas nécessaire d’en ajouter. Il suffirait d’une dose minuscule comme un grain de sénevé pour oser dire à un sycomore : « sois déraciné et va te planter dans la mer, et il obéirait ». L’image n’est pas à prendre au pied de la lettre bien sûr !
Elle veut dire que ce qui semble complètement impossible à nos yeux,
Dieu peut le réaliser en eux.
Telle est la foi de l’apôtre.
Elle ouvre à l’action toute puissante de Dieu, maître de l’impossible.
Suit une leçon de vie. Chacun est invité par Jésus à considérer la manière dont il traite son serviteur. Il trouve normal de lui donner des ordres, de se faire servir. Et lorsqu’il aura terminé va-t-il lui adresser à chaque fois des félicitations ? La question reste sans réponse. Elle est évidente dans le contexte de l’époque. Le serviteur a simplement fait ce qu’il devait faire, son devoir. Les apôtres sont alors invités à se conformer non pas au maître mais au serviteur.
Cette parabole n’est pas une histoire anodine. Elle va loin et touche les responsables au cœur de leur responsabilité.
Nous pourrions prolonger cela par ce qui s’est passé autour de nous, il y a une trentaine d’années dans notre diocèse comme en d’autres, lorsqu’une bonne partie de la charge paroissiale, dans certains secteurs, a été confiée à des laïcs. Cela a changé pas mal de choses dans les relations entre prêtres et laïcs. C’était un pas dans la lutte contre le cléricalisme. Nous avons alors entendu des chrétiens responsables de la répartition des célébrations nous dire à nous prêtres : « Pouvez-vous nous rendre le service de venir célébrer tel ou tel dimanche ? » alors que nous avions l’habitude de décider seuls, par nous-mêmes du calendrier des célébrations.
Agir dans l’esprit du serviteur ne dévalorise en rien une fonction, au contraire. En servant à table, en lavant les pieds de Pierre, Jésus ne cesse pas d’être le Maître. Souvenons-nous que cela rend service de savoir qui commande.
Il faudrait encore dire que dans les paraboles, tout n’est pas à interpréter comme dans une allégorie où chaque mot a une signification qui lui est propre. Ici par exemple le personnage du maître sert seulement à mettre en relief le thème du service. Il correspond à l’image spontanée que nous avons d’un patron. Il ne représente pas l’idéal du maître. Il faut compléter ici par l’autre parabole du maître de Luc 12/35 qui fait le contraire, en faisant asseoir ses serviteurs et en les servant à table. Il s’agit alors évidemment de Jésus lui-même qui va jusqu’à se donner en nourriture.
« Prenez et mangez, ceci est mon corps, prenez et buvez, ceci est mon sang »
6.10.19
Prière universelle
Avec confiance, faisons monter vers le Christ,
notre prière pour tous les hommes nos frères.
Pour le Pape et tous les pasteurs de l’Église :
afin que le Seigneur leur inspire les mots justes
pour aider leurs frères à grandir dans la foi,
prions ensemble
R/ I 21 Exauce-nous, sauveur des hommes.
Pour les chefs d’état, les dirigeants des partis politiques :
afin qu’ils soient toujours conduits par le respect,
l’amour de la vérité et un sens réel de l’éthique,
prions ensemble.
Pour tous les pays du tiers monde et leurs populations en souffrance :
afin que le travail de ceux qui luttent pour un partage équitable des biens porte du fruit,
prions ensemble.
Pour nous tous ici rassemblés,
en communion avec tous ceux dont nous portons le souci :
afin qu’il nous donné la grâce de réveiller en nous la foi vive de notre baptême,
prions ensemble.
Seigneur Jésus, tu nous appelles à vivre en frères,
reçois notre prière et daigne l’exaucer.
Toi qui règnes pour les siècles des siècles, amen.