Dans l’histoire il y eut bien des périodes d’affrontements religieux, plus ou moins tendus, parfois violents. Il en est toujours ainsi dans certaines régions. Aujourd’hui chez nous la tendance est plutôt à l’indifférence, à classer la religion comme affaire privée: « Tu es juif, chrétien, musulman, c’est ton problème ». Ceux qui affirment leur foi sont facilement qualifiés de sectaires.
L’évangile d’aujourd’hui ne nous invite pas au silence, mais à prendre la parole. Il est par nature annonce, proclamation, bonne nouvelle, ce qui suppose de notre part de vaincre la timidité, la crainte, tout en assumant notre condition de pêcheurs humiliés par nos propres fautes.
La persécution peut se manifester de bien des manières, par des paroles, par l’exclusion du corps social. Je vois encore un petit garçon rentrer de l’école en pleurant, parce qu’il s’était fait traiter d’hérétique.
Ce qui doit alors dominer,
c’est la confiance.
En annonçant les valeurs du Royaume, les envoyés ont un rôle de prophètes et doivent s’attendre aux persécutions comme leurs devanciers, comme Jérémie que nous venons d’entendre en première lecture : « ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ». Dieu seul dispose de la vie éternelle, mais nous savons que bien des pressions peuvent agir sur nos façons de penser ou de vouloir. Il y a des tortures psychologiques. Elles sont souvent cachées et redoutables.
Les envoyés savent qu’ils se placent sous l’horizon d’un jugement final dont le Christ sera l’avocat ou le procureur selon qu’on l’aura confessé avec courage ou renié. Annoncer le Christ implique des renoncements puisqu’il s’agit de suivre le crucifié. On acceptera donc de perdre ses sécurités familiales, d’assumer l’humiliation, en communauté de destin avec Jésus qui a donné sa vie. Or nous sommes lâches et Jésus le sait. Il le savait pour Pierre et les autres qui vont l’abandonner. Il avait déjà dit : « N’ayez pas peur ! » quand il nous invitait à ne pas mettre notre sécurité dans l’argent. Maintenant à propos de la répression, il ajoute : « si vous ne pouvez pas vous débarrasser de votre peur, regardez d’où vient le plus grand danger, de Dieu ou des hommes ? » Non pas que Dieu soit présenté comme celui qui va nous envoyer en enfer, mais si nous le perdons, nous nous perdons nous-mêmes.
« Celui qui me reconnaîtra », Jésus ne parle pas seulement de l’accepter lui, c’est-à-dire de ne pas renier notre foi chrétienne devant les autres ; ce qu’il dit vaut pour nos actions journalières. Nous ne devons pas avoir honte de parler ou d’agir en tant que croyants ; nous ne devons pas hésiter à dire nos convictions chrétiennes en public.
Apprends-nous Seigneur à parler vrai !
Prière universelle
Dieu veille sur chacun de ses enfants.
Prions-le pour notre monde en désarroi
Pour le Pape et tous les ministres qui annoncent l’Évangile:
afin qu’ils sachent communiquer leur foi et leur espérance
à tous les hommes leurs frères,
prions Dieu notre Père.
R/ I 27a Sois béni ô notre Père prend pitié de nous.
Pour tous ceux qui ne craignent pas ceux qui tuent le corps :
afin qu’ils osent se prononcer pour le Christ
malgré les menaces et les persécutions,
prions Dieu notre Père.
Pour tous ceux qui œuvrent pour le pardon et la réconciliation
partout où règnent violences et guerres fratricides :
afin qu’ils témoignent que le Royaume de Dieu est déjà là,
prions Dieu notre Père.
Pour nous tous ici rassemblés pour cette eucharistie
afin que nous tenions bon dans l’espérance
malgré les incertitudes de notre monde,
prions Dieu notre Père.
Dieu qui écoute la prière des pauvres,
Exauce ton peuple réuni devant Toi
Par Jésus Christ notre seigneur. Amen.