« Ayant aimé les siens qui étaient en ce monde, il les aima jusqu’au bout… »
Jean 13/1
C’est en laissant cette parole du jeudi saint prolonger son écho en nous qu’il faudrait méditer les trois lectures que nous venons d’entendre. Elles ont un but : nous aider à mieux comprendre ce qui suit, l’eucharistie au cours de laquelle Jésus nous donne sa vie en nourriture. Ces paroles sont des paroles créatrices qui nous permettent de nous construire à l’image et à la ressemblance de Dieu, d’exister vraiment, en libérant ce qui demeure en nous plus ou moins en germe.
Saint Paul, dans la seconde lecture l’expose parfaitement en rappelant le rôle de la Loi. Elle balise notre route, précise les limites à ne pas franchir. Mais nous en savons l’insuffisance si ce n’est pas l’amour qui l’inspire. Il est, lui, l’accomplissement de la Loi, la seule façon d’exister pour de bon. Au terme, Jésus nous dit qu’aimer en perfection consiste à donner, comme lui, son corps et son sang, notre propre vie. « Ma vie nul ne la prend, c’est moi qui la donne »
C’est un pouvoir qui nous est donné, que les saints, non seulement les saints patentés mais combien d’autres plus ou moins anonymes savent comment mettre en œuvre.
Revenons à l’évangile du jour. Il nous dit qu’aimer ne consiste pas, comme dans la chanson, à écouter seulement des choses tendres, faciles à entendre.
C’est surtout choisir ce qui fait vivre les autres,
ce qui peut les aider à parvenir à leur vérité.
Cela ne consiste pas forcément à ce que nous voudrions pour eux, ni à ce qu’ils souhaitent. Pas facile de dire à son frère qu’il s’est fourvoyé ! Jérémie, Jean Baptiste, bien des prophètes d’hier et d’aujourd’hui l’ont payé cher.
Nous voyons que déjà au temps de St Matthieu une procédure avait été mise en place, pour reprendre le coupable d’abord seul à seul, discrètement, puis s’il doute de votre jugement, avec le concours de deux ou trois personnes, toujours dans le secret. Il s’agit toujours non pas d’avoir raison contre quelqu’un mais de l’aider à retrouver le sens profond de sa vie. Il peut aussi arriver qu’il s’obstine, s’enferme dans son refus. Alors il s’exclue lui-même de l’Église. Ce ministère de la réconciliation, c’est le pouvoir que Jésus donne à ses apôtres, un pouvoir qui ne peut s’exercer que dans la charité, celle qui est capable de « gagner son frère », c’est à dire de le sauver. Même celui qui s’éloigne ainsi de l’Église n’est pas oublié par Dieu. Jésus dit bien qu’il est venu non pas pour les justes, mais pour les pêcheurs.
C’est dans cette foi que nous pouvons nous approcher maintenant de Celui qui nous présente son corps, livré pour nous, son sang, versé pour la multitude.
6.9.20
Prière universelle
« Si deux d'entre vous se mettent d'accord pour demander quelque chose, ils l'obtiendront. »
Confiants dans la parole de Jésus, prions pour tous les hommes.
Seigneur, tu nous confies les uns aux autres :
aussi nous te prions pour les équipes pastorales, les catéchistes,
les mouvements d’Église et tous ceux qui commencent une nouvelle année pastorale.
R/ : Jésus Sauveur, exauce-nous ! (I 56)
Seigneur, tu nous confies les uns aux autres :
aussi nous te prions pour tous ceux que la vie a blessés
et qui ne savent pas ce qu'est l'amour reçu et l'amour donné,
et pour tous ceux qui travaillent à la réconciliation dans les familles ou entre les peuples.
Seigneur, tu nous confies les uns aux autres :
aussi nous te prions pour toutes les victimes de la violence humaine,
et pour les cœurs compatissants qui gardent la flamme de l'espérance.
Seigneur, tu nous confies les uns aux autres :
aussi nous te prions pour notre assemblée et pour tous ceux qui nous sont chers
et pour tous ceux qui nous encouragent par leurs exemples et leur paroles
sur le chemin de la prière et de la patience.
Jésus Sauveur, Dieu de bonté,
tu es la source de la vie et du bonheur :
entends la supplication de tes frères
et exauce-la,
toi qui règnes pour les siècles des siècles.AMEN !