Homélie
Prière universelle
Homélie du P. Michel

« Ils étaient choqués à son sujet »

Tant que Dieu est loin de nous, il ne nous dérange pas, pas plus qu’un orage quand il tonne au loin, ou une guerre au Mali.

On allait visiter Dieu au temple de Jérusalem tous les ans. Entre temps il ne dérangeait pas trop les gens de Nazareth. Mais quand l’un d’eux se met à parler en public comme  jamais personne ne l’a fait et même accomplit des actions étonnantes, alors on ne comprend plus. Or Dieu n’est il pas au milieu de nous ? Ne sommes-nous pas réunis en son Nom ?

Ne nous invite-t-il pas à tendre l’oreille,
et à regarder de plus près
où nous en sommes
avec nos frères et sœurs, nos proches, nos voisins,
si nous sommes vraiment bons, aimables, justes ?

 Tout ce que fait Jésus, ce qu’il dit, c’est pour nous aider à répondre à la question : Qui est Dieu ? Comment est-il ? Et aussi comment lui ressembler, puisque nous sommes créés à son image et ressemblance. Nous avons d’abord à nous connaître, à prendre conscience de ce que nous sommes, de ce qui nous forme ou nous déforme.

Nous ne devons pas avoir peur de dire ce que nous sommes, ce que nous croyons, notre vérité. Jésus pouvait dire qu’il était la Vérité, le chemin qui nous conduit vers lui.

Mais les gens de Nazareth ont leur idée sur lui. Ils l’ont catalogué, rangé dans un tiroir, et ce que dit Jésus révèle leur manque de foi. Non pas qu’ils n’aient pas foi en Dieu, comme tout le monde à cette époque. Mais impossible d’admettre que Dieu puisse s’approcher au point d’être l’un d’eux, de leur parler comme ce fils de Joseph et de Marie qu’ils connaissent bien. On comprend pourquoi, quelques semaines plus tard, ils ont voulu se saisir de lui, sous prétexte qu’il avait perdu la tête

Ils sont fermés à l’inattendu, à Dieu qui parle vraiment pour eux, dans leur langue.

Lui Jésus s’étonne. Il n’imaginait pas ce refus, cette fermeture dont il n’avait pas fait l’expérience. Il apprend par ce qu’il souffre ce que c’est qu’être homme, livré aux jugements des hommes, à leurs opinions, leur méfiance en attendant d’être livré entre leurs mains. Il est réduit à l’impuissance, «  il ne pouvait accomplir là aucun miracle » Comment peut-il être surpris ? Ne sait-il pas tout d’avance ? Eh bien non, nous le voyons apprendre, s’étonner, s’émouvoir. Dieu peut-il apprendre quelque chose de l’homme ? Certainement, ne serait-ce que ce mal, ce refus dont il n’a aucune expérience. N’est ce pas ainsi que nous vivons avec lui le mystère de l’Alliance ?

Mais cela ne l’empêche pas d’aller ailleurs, de continuer à enseigner, à guérir. Il ne fait là aucun miracle, mais il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains. Comprenons que notre manque de foi n’empêche pas Dieu d’agir, de sauver, d’aimer.

Homélie du P. Pierre 

Dieu envoie le prophète Ezéchiel vers un peuple de rebelles, révoltés de pères en fils contre lui, un peuple que le péché tient éloigné du Dieu source d'amour et de vie. Ezéchiel est donc missionné pour leur porte de la part de Dieu un message, certainement celui du retour de leur cœur et de leur vie entière vers Dieu, une invitation à la repentance, à la conversion aussi.
Dans l'histoire concernant notre salut, nous apprenons que beaucoup de prophètes, presque tous d'ailleurs, ont été astreints à cette mission. Et Jésus, lui-même envoyé par le Père, avait commis ses disciples à cette tâche, avec invitation à la conversion et au repentir, Mc 6,12. L'évangélisation est donc une entreprise initiée par Dieu lui-même, il s'en sert pour attirer à lui ceux de son peuple que le péché pousse à la révolte, sous toutes ses formes. Elle implique donc qu'il y ait des évangélisateurs et des évangélisés.
Les premiers sont les porteurs de la Bonne Nouvelle, la Parole de Vie, dont le message est destiné à toucher et libérer les cœurs que le péché, à la fois virulent et sournois, tient les hommes prisonniers de la mort. Il est donc impératif de travailler pour Dieu, en portant aux hommes le remède qui peut sauver et guérir : la Parole de Dieu et les Sacrements. L'Apôtre Paul reconnaît la pertinence de cette mission pour la vie, qui pour lui, passe du désir à la contrainte : "Malheur à moi si je n'annonçais pas l’Évangile" 1Co 9,16. Les évangélisateurs sont des instruments , pécheurs ayant besoin du salut, mais que Dieu envoie à l'annonce de ce salut.
Les évangélisés sont la cible que Dieu recherche, son peuple, ceux pour qui Jésus est mort sur la croix.
Ce que Saint Paul nous dit dans 2 Co 12,7-10, concerne à la fois les évangélisateurs et les évangélisés. En toute œuvre, les épreuves sont probables, voire certaines. Concernant les souffrances dans sa chair, il estime que "c'est un envoyé de Satan qui les lui inflige, pour l'empêcher de se surestimer"v. 7. C'est une manière pleine de confiance et de foi, de considérer l'épreuve, de se dire qu'elle n'a pas échappé à Dieu qui l'a autorisée. Son réflexe a été de prier, pour demander au Seigneur de la lui écarter. Le rôle de Dieu est-il d'écarter l'épreuve ? d'empêcher l'oppression et la persécution ? Il l'aurait fait pour Job, il ne l'a pas fait pour Paul.
En réponse, Dieu lui dit : "Ma, grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse" v. 9. Nous pouvons le comprendre ainsi : "comme tu es en communion avec moi, fidèle à ma Parole, menant une vie de foi profonde, tu disposés de tous les arguments de la puissance de mon amour pour toi, te permettant de résister, et même de triompher de l'adversaire". Cela dit, il confie ses faiblesses à Dieu, rassuré de la puissance du Christ en œuvre dans sa vie.
L'expérience de Paul est celle de beaucoup d'entre nous. Des épreuves, des souffrances, des maladies, des persécutions, des oppression, nous en avons, et elle peuvent nous valoir des humiliations, des insultes, des moqueries, des contraintes où on est obligé d'abandonner ou de se voir expulsé de ce qui vous appartient, de ne sentir aucune lueur d'espoir, parce que vos projets sont engloutis par les forces de la haine.
Vous ne connaissez que humiliation, blessures et frustrations, voire dépression sans un environnement où rien ne vous sourit ; la réponse de Dieu à Paul nous indique la conduite à tenir : nous ouvrir à la grâce du Christ, et à elle seule, qui rend capable de tenir dans l'adversité et de vivre là où on pensait avoir donné la mort.

Seigneur donne-nous de vivre dans la communion de ton amour avec toi,
que nous en soyons les témoins en actes et en paroles,
portant l'espérance et la joie de vivre aux affligés Amen !

Prière universelle 

Appelés à accueillir dans nos vies la puissance de salut du Christ,
confions-nous à sa grâce.

Pour que l’Église garde au cœur de rester ouverte
à la sagesse des plus petits et des plus humbles,
prions ensemble.

R/ : Conduis-nous dans l'Esprit ! (I 10)

Pour les chrétiens qui prennent un temps de ressourcement cet été
et pour tous les pèlerins de Lourdes
afin que le services des pauvres et des malades
les ouvre au mystère de l’Église,
prions ensemble.

Pour que les élus de notre pays travaillent au bien des citoyens
et pour que nous sachions être responsables
les uns des autres,
prions ensemble.

Pour ceux qui partent en vacances,
pour les bénévoles de l'accueil et de l'évangélisation
afin qu'ils soient ouverts à la vie de l'Esprit en eux
et à la beauté de la création,
prions ensemble.

Pour nous tous, rassemblés ce matin
afin que l'Esprit fasse de nous des témoins vivants
du Christ toujours au milieu de nous,
prions ensemble.


Dieu notre Père, accueille notre prière
pour que nous vivions en peuple nouveau
par Jésus, le Christ, notre Seigneur. AMEN

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre