Sr Dominique-Marie
Faire-part
Ce mercredi 14 décembre 2016,
à l’aube de la fête de Saint Jean de la Croix,
au cœur de l’Avent,
Le Seigneur est venu
combler l’attente confiante de
SœurDominique-Marie Cartier
Sœur Dominique-Marie, née à Douai le 10 février 1950, est entrée au Monastère du Don de Dieu d’Ecuelles le 17 octobre 1980. Elle y a été consacrée le 3 août 1986 par le Père Denis Huerre, abbé émérite de la Pierre-qui-Vire, alors abbé Président de la Congrégation de Subiaco.
Son cœur de disciple et de « moine » la conduisit à soutenir sa prieure Mère Hildegarde Kauffmann jusqu’à l’extrême limite de ses forces. Hospitalisée en urgence en août 2012, on découvrit le mal dont elle souffrait et contre lequel elle n’a cessé de lutter depuis.
Accueillie dans notre monastère en octobre de la même année, elle s’y est fixée définitivement en 2014 au moment de la fermeture du Monastère du Don de Dieu.
Dans un courageux acte de foi elle fit ensuite don de ce lieu qu’elle aimait au Diocèse de Meaux, rêvant qu’une autre communauté religieuse puisse un jour le faire revivre. Devant l’impossibilité concrète d’une telle réalisation, toujours avec la même foi, elle consentit au projet diocésain de la Maison Magdalena, ouverte en septembre dernier et animée par le Père Jean-Philippe de la Congrégation Saint Jean pour des personnes blessées et prostituées. Des mots même de notre évêque, le Père Jean-Yves Nahmias : « C’est sur son acquiescement qu’aujourd’hui cette structure peut prendre racine et porter fruit magnifiquement ».
Pendant les quatre années vécues au milieu de nous, Sœur Dominique-Marie a su nous émerveiller par sa confiance, son sourire et aussi son esprit de service, son humour et son solide bon sens !
Elle avait une vie personnelle très profonde cultivée comme un jardin secret par de longues heures à genoux devant le Saint Sacrement. Jardinière et sacristine avec bonheur autant que ses forces le lui permettaient, elle ne manquait jamais une occasion de rendre grâces dès qu’elle sentait un peu de forces lui revenir :
« J’ai ressenti une immense action de grâce au Seigneur : quand on mesure que tout, petites choses, efforts, avec Lui sont bonnes, si on les voit. Je suis vraiment heureuse. »
Ou encore
« Pour ma part, j’ai la chance de ne pas me heurter à la question : « Et s’il n’y a rien après ? » : je trouve que le poids de Tout ce que le Christ a fait pour nous l’emporte sur ce petit goût de néant qui entame l’âme humaine et saint Bonaventure dit qu’il ne faut pas avoir un sens étriqué de la toute-puissance de Résurrection de Dieu sur nous. »
Nous la confions à votre prière,
en rendant grâces à notre tour au Seigneur qui nous a donné de vivre avec elle !
Homélie du P. Michel
A Ecuelles, on voyait une petite souris qui trottinait derrière sœur Hildegarde, présente à tout à la fabrication des cierges comme à la cuisine ou au ménage, toujours comme ici soucieuse de bien faire.
De temps en temps par ma fenêtre, je la voyais jardiner. De loin, je ne savais pas trop ce qu’elle plantait, souvent à genoux. J’ai pensé que c’était pour pouvoir mieux dialoguer avec les fleurs. En ce temps de Noël, elle vivait ce sens profond de l’incarnation, du Verbe qui se fait chair, l’un d’entre nous. Tout le contraire de quelqu’un qui aurait cherché à se grandir.
Et pourtant je crois dire qu’elle fut une grande dame.
Comment ?
Par une certaine noblesse d’âme.
Par un extrême souci de plaire à Dieu, de considérer d’abord en toutes choses ce qu’il voulait. Quand elle le savait, on la voyait sourire, c’était sa joie. Elle regrettait parfois d’être passée à côté.
A l’école de Jésus, elle avait appris qu’il était lui doux et humble de cœur, qu’il ne s’imposait pas à la manière des maîtres de ce monde, que son pouvoir, le vrai, était d’un autre ordre. En bonne disciple, elle savait qu’Il était un bon Maître. C’était sa règle de vie.
Elle n’aurait pas trop aimé que je continue sur ce ton et que je dise trop de bien d’elle. Aussi vaudrait-il mieux la laisser nous parler, nous dire ce qu’elle aurait aimé nous dire, entendre sa dernière parole, revoir son dernier geste.
Au jour de sa mort, je ne crois pas me tromper en disant notre sentiment unanime : son passage parmi nous fut une grâce pour tous. Nous comprenons mieux alors l’action de grâces de Jésus :
« Je te rends grâces ô Père de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux puissants et de ce que tu les as révélées aux tout petits ! »