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Textes à méditer

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Il y eut devant le Seigneur un vent fort et puissant qui érodait les montagnes et fracassait les rochers; le Seigneur n'était pas dans le vent. Après le vent, il y eut un tremblement de terre; le Seigneur n'était pas dans le tremblement de terre. Après le tremblement de terre, il y eut un feu; le Seigneur n'était pas dans le feu. Et après le feu le bruissement d'un souffle ténu.1er livre des Rois, chap. 19

Tendre l’oreille au plus profond de son cœur… jusqu’à y discerner cette musique de fin silence dans laquelle Dieu se révèle.
C’est là aussi que résonne la Parole de Dieu, non pas celle écrite dans nos Bibles, mais « celle écrite avec l'Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur les cœurs. »
Pour conduire sur le chemin de ce silence du cœur, nous vous proposons quelques textes à méditer. Tirés de la Bible, ou d’auteurs de différentes époques, nous espérons qu’ils vous donneront le goût de faire halte « dans le ciel de votre âme » (Élisabeth de la Trinité

La porte !

Non, il ne s’agit pas de réclamer que la porte de cette église soit – fermée – ouverte -, afin que nous soit évité les courants d’air, que l’atmosphère ne se refroidisse ou que les bruits de l’extérieur ne viennent nous déranger. Non, mais dire « la porte » c’est attirer votre attention sur le fait que chacun de nous est parvenu à la place qui est la sienne parce que, d’abord, il a franchi la porte de cette église.

Dire « la porte » c’est vous rendre attentifs à ce qui va se passer cette année pour la communauté chrétienne durant laquelle, par média interposés, une porte, telle porte, 4 portes vont être mises à la une de l’actualité.

C’est Alfred de Musset qui nous a proposé cette remarque devenue proverbiale : « il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée » !

Samedi prochain, le 7 décembre, en fin d’après midi, après le discours du Président de la République, l’archevêque de Paris entreprendra le premier rite de l’ouverture renouvelée de la Cathédrale Notre Dame. Avec sa crosse épiscopale, il frappera par 3 fois les portes closes depuis 2 063 jours, ayant permis l’intervention d’innombrables corps d’état pour rendre à cet édifice incendié son aspect originel. Et à ces 3 coups frappés sur les portes, répondra de l’intérieur le psaume 121 : « quelle joie quand on m’a dit : nous irons à la maison du Seigneur. Maintenant notre marche prend fin devant tes portes, Jérusalem ».

Ce sera alors le réveil du grand orgue, l’entrée de l’archevêque, le début de l’office et la bénédiction finale. Cela dans l’attente de la célébration de la messe, le lendemain, 8 décembre, au matin. A ce moment, ce que peut dire Victor Hugo, dans son roman « Notre Dame de Paris 1482 » sera contredit : « les 2 battants de la grande porte tournèrent comme d’eux-mêmes sur leurs gonds, et l’on vit, dans toute sa longueur, la profonde église sombre, tendue de deuil ». Plutôt, ce soir d’ouverture des portes, ce sera moment de joie, d’émotion, de fête, de renaissance, de lumière, de marche vers Celui qui se proclame dans l’évangile de Jean : « Je suis la Porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé ».

Autre porte dont la communauté catholique est invitée à attendre l’ouverture : ce sera le mardi 24 décembre, à 19 heures. François, notre Pape, ouvrira solennellement les portes des 4 basiliques majeures de Rome. Là encore, au terme d’une marche, devant les portes fermées, ceux qui se seront fait « pèlerins d’espérance », le thème de cette année jubilaire, pourront eux aussi chanter le Psaume 121, en communion avec ceux de Paris, 3 semaines en avant : « maintenant notre marche prend fin devant tes portes, Jérusalem ».

Pour avoir vécu, personnellement, le passage par la porte sainte de la cathédrale de Saint Jacques de Compostelle, je rejoins ce que dit Sylvaine Lacout, théologienne, dans la revue « Prions en Eglise » : « franchir une porte, la pousser pour entrer, est souvent intimidant. Qu’y a-t-il derrière cette porte, est-ce que quelqu’un se tient derrière et attend ma visite ? Comment va-t-il me recevoir ? N’avons-nous pas peur de nous approcher de cette porte ? N’avons-nous pas peur de la franchir ? ».

Si vous le voulez bien, enlevons tous les points d’interrogation et entrons dès aujourd’hui dans ce thème « pèlerins d’espérance ». Oui, c’est bien à l’espérance que nous sommes appelés comme femmes et hommes de foi. C’est bien comme pèlerins que nous sommes en marche vers Celui qui sera au terme de notre route. Et déjà avec lui à nos cotés comme le visiteur des pèlerins d’Emmaüs, nous aurons la force d’échapper à tout ce qui doit arriver afin, un jour, « de nous tenir debout devant le Fils de l’Homme ».

Cette espérance est à vivre, aujourd’hui, dans notre monde tel qu’il est et décrit dans ces images apocalyptiques que nous proposent Saint Luc. Ces catastrophes sont là, sous nos yeux, nous associant, déjà par la prière, à ceux qui les vivent passionnément, au sens de souffrances.

Les portes de Notre Dame, les portes de Saint Pierre de Rome annoncent ces portes devant lesquelles nous nous présenterons au terme de notre « chemin d’espérance ». En parcourant l’évangile selon Saint Luc, tout au long de cette année C, il nous sera donné de relire le dimanche 27 juillet, 17ème dimanche ordinaire, la parabole de l’ami qui se laisse fléchir. Au milieu de la nuit, cet homme viendra dire à son ami : « prête moi 3 pains parce qu’un de mes amis m’est arrivé de voyage ». Et l’autre de l’intérieur lui répondra : « la porte est fermée ». « Je vous le déclare », annonce Jésus, « s’il ne se lève pas pour lui donner du pain parce qu’il est son ami, mais, parce que l’autre est sans scrupule, alors il se lèvera pour lui donner tout ce qu’il lui faut ». Croyons-nous qu’il en sera ainsi lorsque, au terme de notre marche de pèlerins, nous paraitrons debout devant les portes du Royaume du Fils de l’homme, contemplant Celui qui est au cœur de notre espérance.

Ce jour, nous pourrons chanter « maintenant notre marche prend fin devant tes portes », Seigneur de gloire. Ce jour, ne craignons pas de frapper à ces portes, et lorsque les battants s’ouvriront, nous paraitrons, debout, devant le fils de l’Homme.

Bonne année. Bonne année liturgique, année C, avec lecture de l’évangile de Luc, l’évangile de la miséricorde. Et souhaitons-nous quelques dimanches ensemble, à l’occasion de remplacements. Mais d’ici là, pas de beuveries ni d’ivresses. Par contre, soyons sûrs, nous ne serons pas dispensés des soucis de la vie : à ces moments, relevons la tête. Oui, bonne année !    

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre