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Textes à méditer

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Il y eut devant le Seigneur un vent fort et puissant qui érodait les montagnes et fracassait les rochers; le Seigneur n'était pas dans le vent. Après le vent, il y eut un tremblement de terre; le Seigneur n'était pas dans le tremblement de terre. Après le tremblement de terre, il y eut un feu; le Seigneur n'était pas dans le feu. Et après le feu le bruissement d'un souffle ténu.1er livre des Rois, chap. 19

Tendre l’oreille au plus profond de son cœur… jusqu’à y discerner cette musique de fin silence dans laquelle Dieu se révèle.
C’est là aussi que résonne la Parole de Dieu, non pas celle écrite dans nos Bibles, mais « celle écrite avec l'Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur les cœurs. »
Pour conduire sur le chemin de ce silence du cœur, nous vous proposons quelques textes à méditer. Tirés de la Bible, ou d’auteurs de différentes époques, nous espérons qu’ils vous donneront le goût de faire halte « dans le ciel de votre âme » (Élisabeth de la Trinité

Et vous, vous allez mettre où les deux petits points ?

Vous le savez, à l’époque où les évangiles ont été rédigés, il n’y avait pas d’imprimerie, pas de mise en page, pas de ponctuation. Aussi les textes bibliques tels que présentés aujourd’hui dans nos missels sont le résultat d’un travail de lecture, de recherche de sens, d’interprétation. D’où la ponctuation telle que nous la connaissons, ce qui nous a fait lire : « voix de celui qui crie dans le désert : préparez ».

Crier dans le désert : on voit bien ce que cela signifie aujourd’hui. C’est ce que nous ressentons comme peuples de la terre dans notre désir de paix exprimé à des responsables politiques qui n’écoutent pas ce à quoi aspirent leur population. C’est ce qui est exprimé par leurs concitoyens lorsque les dirigeants n’arrivent pas à se mettre d’accord afin de venir en aide aux pays en voie de développement. C’est le constat que nous faisons lorsque des instances internationales refusent ce qui parait pourtant de plus en plus nécessaire : le respect de la création. Oui, « crier dans le désert », ce constat nous le faisons tous les jours ! C’est comme « prêcher dans le désert ! »

A moins que cette expression « crier dans le désert » ait un autre sens. Grâce aux réseaux sociaux, aux portables, de toutes parts convergent des milliers de personnes pour une manifestation, pour un concert, pour une « teuf » comme il est dit aujourd’hui, et se retrouvent alors, foule impressionnante, sur un terrain parfois boueux pour un rassemblement pas toujours pacifique. C’est le bouche à oreille qui fonctionne et qui fait que, dans un lieu isolé sinon désert, on se retrouve pour l’écoute d’un leader, pour le refus de tel tracé d’autoroute, pour un temps de fête avec force décibels !

« Une voix crie dans le désert : préparez ». Ici c’est Jean, fils de Zacharie, qui fait retentir sa voix. Et la rumeur est parvenue jusqu’à la ville. Un prophète s’est levé et c’est dans le désert que sa voix retentit. « Ne serait-il pas le Messie attendu, avec un message qui sort de l’ordinaire ? » Quittons alors nos gros bonhommes vêtus de rouge et à barbe blanche, qui ont pris la place d’un autre qui doit venir ; quittons nos foies gras, nos truffes noires, nos caviars et nos homards, signe d’un repas de fête tant attendu ; quittons nos calendriers de l’Avent avec leurs 24 fenêtres qui sont à ouvrir jour après jour sur des règles de grammaire, des saucissons, des parfums, et même des cases qui renferment pour 60 000 euros de surprise préparés par les grands groupes de luxe ! Qu’y peut-il bien y avoir à ce prix là derrière chaque case ? J’ai entendu dire, mais je n’ai pas vu !

Sortons et mettons-nous en route vers ce prophète dont la présence nous a été révélée par le bouche à oreille et dont la tenue évoque étrangement un autre prophète, Elie, avec sa peau de bête et sa nourriture ascétique. Ce prophète, notre prophète du jour est l’auteur d’une parole qui invite à quitter, à sortir, à aller, nous invitant à nous remettre en présence de l’essentiel, et cela dans un désert !

Il est la voix qui crie, dans le désert. Mais sa parole n’est pas neuve, puisqu’elle reprend ce que déjà le prophète Isaïe avait dit. Aussi, allons relire ce que ce prophète de l’A.T. avait prédit aux alentours des années 530 avant Jésus Christ. « Réconfortez mon peuple » Le prophète fait parler Dieu. « Réconfortez mon peuple. Son châtiment est accompli. Une voix proclame : dans le désert, préparez un chemin pour le Seigneur ». Surprise ! Les 2 petits points ont changé de place ! Bonne nouvelle ! Le peuple était en déportation à Babylone et, par la parole du prophète, Dieu fait savoir qu’il va prendre la tête de son peuple afin qu’il retourne sur la terre qui est la sienne, qu’il lui a donné et que ce retour Babylone – Jérusalem va se faire en traversant le désert, lui Dieu, le Seigneur en avant. « Préparez un chemin pour le Seigneur ! »

Aussi y a-t-il un choix à faire : quitter la ville et venir dans le désert afin d’y écouter la voix du prophète qui propose les dispositions nécessaires afin d’accueillir Celui qui doit venir. Ce sont ces dispositions que nous entendrons dimanche prochain. Ou nous réjouir car est annoncé que, comme peuple, nous sommes en marche vers la terre à laquelle le Seigneur nous destine, mais pour cela il  nous faut passer par le désert, ce que peut être notre vie au monde, et dans lequel nous avons tant de mal à y reconnaitre sa présence.

Mère Christophe, Mère Abbesse, dans quelques instants vous allez prendre la parole pour reconnaitre l’une ici présente comme oblate. Oblat cela veut dire offrande. On peut dire que votre vie à vous toutes, sous votre conduite, est signe qu’un retrait par rapport à la vie du monde est possible pour nous rappeler que nos vies devraient être orientées vers la venue de Celui qui est déjà venu et qui est à - venir. Temps de désert pour se préparer à cette venue. Etre oblat, - oblate c’est être dans le monde, rattaché à une communauté, en communion avec cette communauté. Etre oblat c’est faire l’expérience d’une certaine solitude car souvent le signe d’une vie orientée vers le retour du Seigneur, à l’écoute de la parole qui accompagne la certitude de ce retour, nous fait ressentir que notre monde n’est guère à l’écoute de cette espérance. C’est peut être cela, pour certains, l’expérience du désert. Mais après tout, Jean, fils de Zacharie, n’a-t-il pas eu, lui aussi, à se justifier, affirmant qu’il n’était pas Celui qui devait venir.

Dans ce désert, ou dans le monde, certains choisissent de vivre selon la Règle de Saint Benoit, dont le premier mot est « écoute » : « écoute, ô mon fils, les préceptes du Maitre, prête l’oreille de ton cœur ». « Ecoute », comme il sera dit tout à l’heure dans la bénédiction de l’oblate, « écoute » toi qui es appelé à suivre le Christ dans la solitude et le silence. « Ecoute » toi qui es appelé à assumer les charges terrestres au milieu du monde. « Ecoute » la voix de Celui qui, au cœur du désert, nous rappelle le sens ultime de notre vie : préparer la venue de Celui pour lequel le sentier est à rendre droit, car il doit venir afin que tout être, un jour, voit le salut de Dieu.

Et nous tous, où allons-nous mettre les 2 petits points ? Qu’allons-nous quitter pour rejoindre, dans le désert, cette parole à écouter qui vient nous redire l’imminence de la venue du Seigneur ? « Une voix crie dans le désert : préparez » Allons-nous nous éveiller à la joie de savoir que nous sommes en marche vers Celui qui est l’auteur de notre salut, et cela à travers le désert ? « Une voix crie : dans le désert, préparez »

2 petits points qui, placés là où nous les plaçons, peuvent tout changer : rejoindre la voix qui crie dans le désert, ou bien rejoindre le Seigneur à travers le désert ? Oui, où allons mettre nos 2 petits points ?

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre