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Textes à méditer

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Il y eut devant le Seigneur un vent fort et puissant qui érodait les montagnes et fracassait les rochers; le Seigneur n'était pas dans le vent. Après le vent, il y eut un tremblement de terre; le Seigneur n'était pas dans le tremblement de terre. Après le tremblement de terre, il y eut un feu; le Seigneur n'était pas dans le feu. Et après le feu le bruissement d'un souffle ténu.1er livre des Rois, chap. 19

Tendre l’oreille au plus profond de son cœur… jusqu’à y discerner cette musique de fin silence dans laquelle Dieu se révèle.
C’est là aussi que résonne la Parole de Dieu, non pas celle écrite dans nos Bibles, mais « celle écrite avec l'Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur les cœurs. »
Pour conduire sur le chemin de ce silence du cœur, nous vous proposons quelques textes à méditer. Tirés de la Bible, ou d’auteurs de différentes époques, nous espérons qu’ils vous donneront le goût de faire halte « dans le ciel de votre âme » (Élisabeth de la Trinité

Il est interdit aujourd’hui de donner une fessée à un enfant. Pourtant après une angoisse pareille, il l’aurait bien méritée. « Il grandissait en sagesse » ! Tu parles ! Sale gosse, oui, mais avec Jésus on n’ose pas. Aussi, tu me donnes la main, tu ne me lâches pas et on rentre à la maison.

A chaque fois que retentit l’alerte enlèvement, à l’occasion de disparitions d’enfants, on peut comprendre l’inquiétude des parents de Jésus, et la question qui est la leur jusqu’au moment où ils le retrouvent dans le Temple : « Mon enfant pourquoi nous as-tu fais cela. Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ».

Tout avait pourtant bien commencé. Rien de spécial à signaler. Très tôt dans sa famille, l’enfant Jésus recevait une éducation religieuse. Il apprenait à lire et découvrait les textes de la Torah : la Loi. Car c’est une obligation pour un père juif que d’enseigner la loi de Moïse à son enfant. Et jusqu’au sabbat qui précède ses 13 ans, l’enfant reçoit, au moins deux fois par semaine l’instruction religieuse. Car à ses 13 ans, alors qu’il célèbre la Bar Mitzwah, cet enfant, dans la synagogue, en présence de ses parents et de tous les membres de la communauté est appelé à lire la Torah. De ce jour, il est majeur religieusement et soumis à toutes les obligations de la loi juive.

Et cela fait partie de son initiation que le fait de l’emmener pour accomplir le pèlerinage à Jérusalem à l’occasion de la fête de la Pâque, ainsi qu’à la Pentecôte et à la fête des Tentes ou des moissons. Les femmes peuvent évidemment accompagner leur mari, mais cette loi sur les pèlerinages ne les oblige pas, pas plus que les garçons avant 12 ans.

Faire ce pèlerinage à Jérusalem, 3 fois dans l’année, aux grandes fêtes, ou au moins une fois si possible, ou une fois dans sa vie, selon les distances, est très important pour tout juif. Car le pèlerinage fait entrer dans une symbolique qui veut dire le sens de la vie de tout homme, en marche vers son Dieu. « Il me faut être chez mon Père »

Partir en pèlerinage, comme le propose le Pape François en cette année jubilaire, en vue de passer l’une des portes du pardon, c’est reconnaitre qu’on appartient au peuple de Dieu qui un jour s’est mis en route sur l’ordre de Dieu transmis par Moïse et qui après le passage de la Mer Rouge a marché durant 40 années vers la Terre Promise, cette terre que Dieu allait donner à son peuple, cette terre où le peuple construirait le Temple de Dieu, manifestant par là sa présence au milieu des hommes, alors que durant 40 années Dieu était dans la nuée, sous  une tente, en tête de son peuple durant sa marche.

Partir en pèlerinage consiste à se mettre en route vers un lieu sacré, un lieu de dévotion, un lieu de mémoire, dans l’intention d’obtenir une grâce divine. On décide de partir pour aller demander à Dieu quelque chose qui nous tient à cœur, mais on accepte aussi que Dieu puisse avoir une autre vision des  choses et répondre autrement que souhaité par l’homme à la demande qui lui est faite.

Partir en pèlerinage, pour le croyant qui l’accomplit, c’est faire un acte de foi, car la marche n’est pas sans péril. Il y a un risque pour sa propre vie. Aussi décider de partir c’est déjà se convertir afin que l’acte que l’on entreprend soit bien voulu par Dieu, et qu’il permette que soit atteint le but d’une manière heureuse : ainsi sera vérifié que Dieu bénit cette entreprise.

Le récit que nous propose Luc de ce pèlerinage veut nous faire ressentir une ambigüité : il y a tout en même temps de la mort et de la vie dans ce pèlerinage. Ce pèlerinage a lieu lors de la fête de la Pâque. La Pâque c’est l’événement entre l’esclavage en Egypte et le désert. La Pâque c’est le passage de l’ange qui frappe les 1ers nés des Egyptiens et épargne les enfants des Hébreux reconnus par le sang versé sur le linteau des portes. La Pâque, c’est le passage de la Mer Rouge, passée à pied sec, alors que Pharaon sera englouti. La Pâque c’est par excellence l’événement du passage du Christ de la mort à la vie. Ce pèlerinage donne à Jésus l’occasion de disparaitre 3 jours. 3 jours c’est le temps durant lequel Jonas reste dans le ventre de la baleine avant d’être rejeté sur la plage de Ninive où il ne voulait pas aller, et où il appellera à la conversion. 3 jours c’est le temps de marche nécessaire à Abraham pour aller offrir son fils Isaac, de chez lui à la montagne. Mais sur l’intervention de l’ange, ce fils sera épargné. 3 jours, c’est la période durant laquelle Jésus restera au tombeau depuis sa mort sur la croix jusqu’au matin de sa Pâque.

Ce pèlerinage a conduit Jésus à Jérusalem. Cette ville est mentionnée 3 fois dans notre récit, autant de fois que l’annonce de la passion de Jésus dans le récit de Luc, et c’est lors de cette 3ème annonce que Jésus pourra dire à ses disciples : « voici que nous montons à Jérusalem et que va s’accomplir ce qu’ont annoncé les prophètes : le Fils de l’Homme sera livré aux païens, ils le tueront et 3 jours après il ressuscitera ». Et nous pouvons poursuivre l’ambigüité de ce récit : oui il y a tout en même temps de la mort et de la vie dans cette présence de Jésus à Jérusalem.

La réponse de Jésus à ses parents est sa 1ère parole dans l’évangile de Luc : « ne saviez-vous qu’il me faut être chez mon Père ? ». La dernière parole de Jésus, dans ce même évangile de Luc, alors qu’il est pendu à la croix, sera pour lui dire : « Père, entre tes mains, je remets mon esprit ». Tout l’évangile de Luc permet à Jésus de situer sa vie, du début à la fin, dans une relation au Père. Le grand désir de Jésus c’est d’être chez son Père, avec son Père, sous le regard du Père, et il le sera de nouveau après sa mort, 3 jours après, présence définitive lors de sa résurrection, à Jérusalem.

La question de Jésus à ses parents rejoint la question que les anges poseront aux femmes venues au tombeau, après le sabbat, pour les rites funéraires sur le corps mort de Jésus : « pourquoi cherchez-vous le vivant parmi les morts ? » Ainsi donc du début à la fin de l’évangile, on passe son temps à chercher Jésus !

Jésus a 12 ans, il est au Temple : récit concernant un préado qui fait une fugue et qui a désobéi à ses parents ? Bien sûr que non ! Récit qui nous invite plutôt à découvrir notre vie, et toute vie, comme un pèlerinage, pour un passage de ce monde au monde du Père, et durant lequel Jésus nous interroge : « qui cherchez-vous ? », question qu’il pose lors de son arrestation chez Saint Jean. Eh oui, au fait pourquoi le cherchons-nous ?

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre