Une histoire d’héritage.
Chacun sait combien ces affaires sont délicates à traiter si l’on ne veut pas entrer dans des conflits interminables.
Quelqu’un demande à Jésus d’arbitrer un conflit de ce genre entre son frère et lui. Il le nomme Maître, le titre propre aux légistes, spécialistes de ces procès. Mais Jésus ne répond pas à sa requête, ce qui supposerait d’entrer dans une fonction qui n’est pas la sienne. Il se démarque des docteurs de la Loi et il en tire occasion pour attirer une nouvelle fois l’attention sur le danger des richesses.
Ce danger n’est pas nouveau. Il n’est pas lié à la société de consommation. Il est de tous les temps. On peut s’attacher à un sac de billes aussi fort qu’à une paire de ciseaux comme Thérèse ou à un patrimoine de milliers d’hectares. Cela peut aller à des formes assez innocentes de l’esprit de possession jusqu’à des formes mortifères. Alors ce sont les richesses qui nous possèdent. Le cri d’Harpagon pleurant la disparition de sa cassette n’est il pas tragique.
Ce n’est pas la possession, l’avoir en soi qui est condamnable. La terre nous a bien été donnée pour que nous en soyons responsables, mais c’est la cupidité, l’attachement, le désir d’un confort excessif par exemple. C’est se laisser prendre par la convoitise.
Aujourd’hui, dans nos sociétés occidentales, ce danger est aggravé par l’oubli de Dieu. Là aussi, ce n’est pas nouveau. Pensons au psaume 72, au scandale de voir les riches amasser sans se soucier de Dieu
« C’est pourquoi mon peuple va vers eux :
des eaux d’abondance leur adviennent.
Ils disent : « Comment Dieu saurait-il ?
Chez le Très Haut y a-t-il connaissance ?
Voyez les, ce sont des impies
Et, tranquilles toujours, ils entassent » /21.22
C’est ici, après avoir donné une petite parabole pour illustrer son propos, que Jésus laisse ses auditeurs et nous avec eux sur une question : Que veut dire « s’enrichir pour Dieu ? » N’allons nous pas fuir trop facilement nos responsabilités dans le domaine économique ? Allons nous collectionner les sacrifices pour avoir des bons points auprès de Dieu ? Tout de suite nous vient en mémoire le souvenir de la pauvre veuve du Temple qui a donné tout ce qu’elle avait, celui du garçon qui a donné ses cinq pains et ses deux poissons. Quelques versets plus loin, Jésus nous révèle comment investir pour le ciel et pour l’éternité.
Vendez ce que vous avez, et donnez le en aumône ;
faites–vous des bourses qui ne vieillissent point
et un trésor dans les cieux, qui ne défaille jamais
Car où est votre trésor, là sera aussi votre cœur.
(Luc 12.33)
Notre trésor n’est-ce pas notre capacité d’aimer et d’être aimé?
31.7.16
Prière universelle
Appelés par notre Baptême à être riche en vue de Dieu,
ouvrons largement notre prière pour tous les hommes,
et supplions notre Père des cieux.
R/ : Dans ta miséricorde, souviens-toi de nous ! (I 43)
Pour l’Église, appelée à se faire servante de toute forme de pauvreté :
qu’elle témoigne à temps et à contretemps
de la joie du don, du bonheur de partager et de celui de recevoir,
prions notre Père.
Pour les responsables des Nations
et tous ceux qui détiennent un pouvoir :
qu’ils l’exercent dans le respect de la liberté de chacun,
prions notre Père.
Pour ceux qui vivent dans la haine et le sang,
pour les victimes du terrorisme :
qu’ils reçoivent du Christ la force et la vie,
prions notre Père.
Pour ceux qui se laissent submerger par les affaires, le pouvoir, l’extériorité :
que l’Esprit les ouvre aux réalités d’en-haut pour la vie éternelle,
prions notre Père.
Pour nous tous rassemblés en ce temps de vacances :
que l’Esprit de Jésus rassemble notre cœur
et nous fasse revenir à la source de la vraie Sagesse,
prions notre Père.
Dieu notre Père, tu es le maître de la vie
et tu la donnes en abondance :
daigne écouter nos prières et les exaucer dans ta miséricorde,
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
AMEN !