Homélie
Prière universelle
CHERCHER ET SE LAISSER TROUVER
(Luc 15/1.32)

D’un côté les collecteurs d’impôts et les pêcheurs. Ils étaient déjà présents lors du repas que Matthieu avait offert en l’honneur de Jésus. Ils s’approchaient de Jésus pour l’entendre sans le suivre comme ses disciples. D’ l’autre côté les pharisiens et les scribes. Chez Mathieu ils murmuraient déjà : pourquoi mangez-vous avec les collecteurs d’impôts et les pécheurs. Ils n’ont pas changé.

En réponse à leurs accusations deux premières paraboles. Jésus s’adresse à chacun et non pas à un groupe : « Quel homme d’entre vous ? » Chacun de nous est concerné. Un homme d’un côté, une femme de l’autre. La brebis perdue, tout comme la drachme devient unique. D’une parabole à l’autre la conclusion est presque identique « La joie advient dans le ciel ou chez les anges de Dieu pour un pêcheur qui se convertit »

Deux paraboles qui donnent à découvrir comment Dieu voit le pêcheur : c’est quelqu’un qu’il perd, comme le berger une brebis et la femme une drachme. Il ne regarde pas la responsabilité du pêcheur, mais il part à sa recherche jusqu’à ce qu’il la trouve. Alors sa joie éclate et il la communique. Pour lui, se convertir, c’est être trouvé par lui. Quelqu’un vient l’écouter, c’est que Dieu l’a trouvé.

Puis vient la troisième parabole. Un homme avait deux fils, comme ce berger avait cent brebis et la femme dix drachmes. Ces trois paraboles se complètent. Elles résument les principaux thèmes depuis le début de l’évangile de Luc. Le plus jeune réclame à son père sa part d’héritage comme un dû. Déjà Jean Baptiste disait que l’alliance avec Dieu ne revient pas en droit aux fils d’Abraham. Il importe de produire des fruits de justice. Mais inversement le salut ne se mérite pas non plus par son travail et le respect scrupuleux de la Loi comme le revendique l’aîné. Il se donne gratuitement. Être trouvé et se laisser trouver : ces deux mouvements sont vécus l’un dans l’autre.

Entrer dans cette alliance avec Dieu rend proche de tous les aveugles, mendiants, publicains ou autres boiteux, ceux qui ne risquent pas de vous rendre si vous les invitez. Il devient tout naturel de manger avec eux. Par là Jésus donne réponse à la question des pharisiens « Pourquoi mangez-vous avec les publicains et les pêcheurs ? »

D’une parabole à l’autre se dessine progressivement une toute autre image de Dieu. Il ne cherche pas à peser le degré de culpabilité du pêcheur. Il souffre de le voir se perdre et sa réaction est de partir à sa recherche, inlassablement, jusqu’à ce qu’il le retrouve. C’est cette image du Père que chrétiens, nous avons à faire connaître, sans vouloir juger, ni condamner, ni exclure. Il y a des milieux d’exclusion, des quartiers, des peuples, où la présence chrétienne est significative, où nous avons notre place.

 Que le Seigneur nous donne de connaitre sa volonté et de l’accomplir !

11.9.16

Prière universelle

Pour que la miséricorde ne reste pas de beaux textes entendus
ou le thème d’une année jubilaire
mais nous habite au quotidien,
laissons-nous guider par les mots du Pape François
et demandons la miséricorde du Père.

R/ I31 : Ô Seigneur, écoute et prends pitié !

« L’Église est appelée à sortir d’elle-même et à aller aux périphéries existentielles :
celles du mystère du péché, de la douleur, de l’injustice, de l’ignorance. »
Il y a 15 ans, volaient en éclats les tours de New-York emportant dans leur chute  des milliers de victimes.
Depuis combien de milliers s’y sont ajoutés ?
Pour que le Seigneur donne aux dirigeants et à chaque homme le courage de choisir la paix et le dialogue plutôt que la violence et le silence,
Prions le Père de toute miséricorde.

« L’Église est la maison paternelle où il y a de la place pour chacun avec sa vie difficile. »
Pour que l’Église reste signe et témoignage de miséricorde
envers tous les hommes et sache les accueillir dans la joie de Dieu,
Prions le Père de toute miséricorde.

« Accueillons avec affection et tendresse l’humanité entière, spécialement les plus pauvres, les plus faibles, les plus petits. »
Pour que le Seigneur ouvre nos yeux et nos oreilles
aux souffrances de notre monde
et nous accorde ainsi d’apporter réconfort et espérance autour de nous,
Prions le Père de toute miséricorde.

« Le Seigneur ne se fatigue jamais de pardonner, c’est nous qui nous fatiguons de demander pardon. »
Cette Eucharistie qui nous rassemble nous lie les uns aux autres en Christ.
Pour que la force de ce don total du Christ nous ouvre à la parole qui libère
dans le pardon mutuel et la charité fraternelle,
Prions le Père de toute miséricorde.

Père tout-puissant d’amour fait de nous tes instruments de paix et de miséricorde
pour tous nos frères en humanité, par Jésus le Christ, notre Sauveur.
AMEN

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre