Homélie
Prière universelle
CE QUE JE VOUS COMMANDE
(Jean 14/15-21)

Je voudrais seulement essayer de commenter trois mots : commandement, demeurer et aimer.

Ces paroles de Jésus sont parmi les dernières qu’il est donné aux apôtres d’entendre, son testament, des paroles d’une exceptionnelle gravité. Mais l’on est surpris d’entendre que le dernier mot soit celui de commandement, une consigne, un ordre, un mot que nous n’aimons pas beaucoup.
L’aboutissement de notre foi serait-il une éthique, une morale, une façon de vivre ? Le mot est employé dix fois dans le chapitre. Pourquoi ?
Sans doute en référence aux commandements de la Loi pour faire apparaître ce qui en est l’âme, l’amour dont elle est issue. Elle n’a de sens que si nous aimons les commandements. Ainsi les conduites selon l’amour sont multiples. Elles sont l’effet de la réalité invisible qui nous habite, l’Esprit qui nous permet de donner sens à ce que nous vivons. L’Esprit est en nous comme la sève dans le cep et les sarments. Il est en nous présence du Père et du Fils, donc de cette relation d’accueil et de don qui fonde tout ce qui vit. Dieu demeure ainsi en nous et nous demeurons en lui dans la mesure où nous reconnaissons cette présence en nous. Rien ne se passe sans notre liberté. Il s’agit de faire notre demeure dans cet amour dont nous sommes aimés..

Une comparaison peut nous aider à comprendre : Où demeurons-nous exactement ? On se le demande quand il nous arrive de déménager souvent. Il y a plusieurs réponses : celle figurant sur notre carte d’identité, le lieu de notre naissance où nous avons tant de souvenirs, ou bien plus réellement là où nous avons des amis, là où nous existons pour les autres. Or la réalité, c’est que nous sommes aimés par Dieu qui nous a aimés le premier. C’est en lui que nous habitons d’une certaine manière, sa Parole est notre maison que nous pouvons ouvrir à d’autres, une belle et grande maison que nous sommes heureux d’habiter. C’est à ce titre que l’Église, à commencer par la paroisse, la communauté se doit d’être une communauté fraternelle où l’on apprend à se connaître, parce qu’elle est demeure de Dieu parmi les hommes.
Ainsi les disciples du Christ sont reconnaissables à l’amour qu’ils portent aux autres, à la simplicité de leur vie, à leur bonté. Mais tout cela est fondé sur la réalité et la vitalité de leur foi,  ce que l’Esprit verse en leur cœur de ce qui est dans le Christ.

Un dernier mot : l’amour. Ce n’est pas le plus facile. Il est plus qu’ambigu. C’est bien pourquoi le Christ nous demande de nous aimer, non pas n’importe comment, mais comme lui-même nous a aimés.. Et pour que nous ne confondions pas cet amour avec quelque sentiment chaleureux, il nous dit qu’il s’agit d’aimer l’autre en allant jusqu’à donner sa vie pour lui.

Il est bon ici d’en revenir au regard. Tout commence par là. Regarder comment Jésus a aimé. Il y a d’une part ce qui est proprement divin ; comment il a aimé le Père, mais aussi ce qui est très humain, très proche de nous, comment il a aimé Marie, Joseph, ses frères, se sœurs, les gens de Nazareth ou de Capharnaum, ses amis comme ses opposants, et finalement, dans les derniers jours, comment il a été capable d’aimer jusqu’à l’extrême.
Nous ne sommes pas tous appelés à donner notre vie dans ces conditions, mais il y a tant d’autres situations dans lesquelles ce commandement s’applique, y compris en famille dans un couple. Ne sommes nous pas toujours portés à pousser un conjoint à adopter nos opinions, notre manière de vivre, de s’occuper ? Avec les enfants, c’est la même chose. Aimer, ce n’est pas aimer pour nous, mais pour l’autre.           

Prière universelle

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