A la fin de son évangile, St Matthieu nous présente Jésus comme l’Emmanuel, Dieu avec nous, St Luc lui, déclare de façon assez surprenante :
« Pour eux, s’étant prosternés devant lui, ils revinrent à Jérusalem en grande joie »
Ne plus pouvoir entendre, voir, toucher quelqu’un que l’on aime, c’est une dure épreuve. Comment expliquer cette joie dont parle St Luc ?
Il arrive souvent qu’un sentiment nouveau apparaisse, la certitude d’une nouvelle présence de l’absent. Au souvenir du passé, l’on comprend mieux des attitudes, des paroles, le sens profond d’une vie. On s’engage alors à poursuivre une œuvre, à prolonger un engagement. C’est une approche très humaine de ce qu’ont vécu les apôtres après l’Ascension et la Pentecôte. Jésus les a quittés, mais soudain il est là, plus visible, plus réel que jamais. Disparu à leurs yeux, ils entrent dans un ordre de réalité jusque là inconnu.
Ils peuvent alors partir dans le monde dire que Dieu est avec nous jusqu’à la fin des temps.
Essayons d’approfondir un peu…
Qu’est donc ce ciel qui reçoit Jésus en ce jour de l’Ascension ? Le haut de l’espace ? Bien sur que non ! Nous ne serons pas plus près du ciel de l’évangile en montant dans le soleil qu’en restant sur terre.
Il faut aller à l’essentiel : le ciel est l’intimité même de Dieu, la manière d’être de Dieu vis à vis de lui-même, ce que St Paul appelle la lumière inaccessible.
Quand on rencontre quelqu’un, on peut l’observer, le décrire, mais il y a toujours en lui un coin réservé, une intimité que nul ne peut violer. Elle seule peut s’ouvrir, ce qui arrive quand deux êtres forment une communauté de vie.
Ce qui est nouveau et extraordinaire, c’est que Dieu accueille la créature dans son intimité divine.
L’amour de Dieu ne s’adresse pas seulement à l’âme, mais à toute la réalité humaine. Cette humanité sainte de Jésus sur laquelle repose la nôtre, commencée à l’Annonciation, s’achève à l’Ascension. Le Christ est alors l’Homme Dieu parfait. Ainsi Jésus s’en est allé, mais il revient à nous d’une autre manière. Il est entré dans la réalité absolue, celle de l’amour en Dieu.
Après la Pentecôte, les apôtres pourront parler du Christ en nous. C’est un nouvel espace chrétien, la vie intime du croyant et de l’Église, se conditionnant l’un l’autre, proclamant que le Christ est avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde. C’est ce dont nous sommes tous témoins, en vivant dans ce monde bien réel, le nôtre, citoyens du ciel et de la terre.
Prière universelle
Dans la joyeuse espérance du royaume où nous a précédé le Christ,
faisons monter vers Dieu notre Père la prière de tous les hommes.
R/ I 48 Mets en nous Seigneur un Esprit nouveau.
Pour l’Église chargée d’annoncer au monde le Christ vivant,
prions Dieu notre Père d’envoyer son Esprit de force.
Pour que ceux qui exercent des responsabilités politiques et sociales redonnent l’espérance aux opprimés et la dignité aux plus démunis,
prions Dieu notre Père d’envoyer son Esprit de sagesse.
Pour que ceux qui souffrent dans leur cœur et leur corps, ceux qui connaissent la guerre et les toutes sorte de violences soient apaisés,
prions Dieu notre Père d’envoyer son esprit de paix.
Pour que nous tous ici réunis autour de la table eucharistique, témoignions par notre vie de l’espérance qui nous habite,
prions Dieu notre Père d’envoyer son Esprit de joie.
Dieu notre Père,
Tu achèves la Pâque de ton Fils en le glorifiant. Exauce notre prière avant de nous prendre avec Lui dans ta gloire
Lui qui règne pour les siècles des siècles
Amen.