Parler ainsi ressemble bien à de la provocation. A quoi bon travailler plus si l’on ne peut pas gagner plus ? Comment ce qui nous apparaît comme une injustice flagrante pourrait-il ne pas nous révolter, à moins que d’entendre cet évangile chaque année finisse par nous laisser indifférent. Une énigme irritante qui ne nous empêche pas de dormir, que nous écoutons ou lisons plus ou moins distraitement.
Pour des juifs qui avaient observé la Loi depuis toujours, c’était insupportable ! La première lecture nous a prévenus :
"Mes voies ne sont pas vos voies".
Jésus nous dit que Dieu n’est pas juste, que le salaire qu’il nous donne n’a rien à voir avec la quantité ou la qualité de notre travail, nos efforts, notre petit capital de mérites ? Alors pourquoi se fatiguer ? Pourquoi faire le bien ?
Mais souvenons-nous de l’évangile de dimanche dernier. En dernière analyse, nous ne méritons rien, nous sommes tous débiteurs, nous sommes tous dans le rouge. Notre vie, notre intelligence, notre cœur, nous les avons reçus. Le bien que nous faisons vient de la source qui nous fait exister.
Le salaire n’est pas une réponse au travail fourni, mais une manifestation de la bonté du maître.
Bien entendu, notre société ne fonctionne pas ainsi. Le salaire de ceux qui travaillent est un dû. A qui ? A eux bien entendu, mais aussi à travers eux, à Dieu lui-même. Il est sans cesse au travail avec nous.
Tout ceci nous conduit à reconnaître qu’il n’y a rien de « profane » dans nos vies, le matériel d’un côté et le spirituel de l’autre. Dieu est en toutes choses, en toute activité, présent en tout, à un titre à un autre.
Mais alors, dirons-nous, est-il présent aussi dans tout ce mal qui continue à nous accabler, ces guerres, ces conflits ? Oui, mais pas en tant que cause, en tant que victime. Il est celui qui est toujours crucifié quand nous écrasons l’homme, défiguré lorsque nous le méprisons. Il a voulu, dans le Christ, épouser le sort des victimes et, en tant que tel, il est blessé chaque fois que nous blessons l’homme, mais c’est pour renaître à une vie nouvelle.
Tous, coupables ou non, chômeurs ou actifs, nous recevrons la même pièce d’argent, en commençant par les derniers, ce qui signifie la priorité donnée aux non-ayant droit. Les récits bibliques sont pleins d’exemples de ces choix des petits derniers : Jacob qui supplante Esaü, Joseph qui réussit mieux que ses frères, David préféré à ses aînés, le bon larron premier introduit dans le Royaume. Voilà de quoi nous réconforter quand nous gémissons sur nos insuffisances.
Mais loin de nous installer dans la médiocrité,
cette parabole nous invite à agir comme lui, dans la gratuité,
pour être vraiment à son image et à sa ressemblance.
24.9.17
Prière universelle
Proche est le Seigneur de ceux qui l’invoquent !
Que monte de nos cœurs la prière de son Église
pour tous les hommes.
R/ n° 10b : Conduis-nous dans l’Esprit !
Pour les chrétiens anciens et nouveaux,
venus à l’Évangile conduits par l’Esprit,
pour les catéchistes et les enfants
à qui ils transmettes l’amour de Dieu pour eux,
prions le Maître de la Vigne, généreux pour tous.
R/ n° 10b : Conduis-nous dans l’Esprit !
Pour ceux qui sont sans travail et sans toit,
pour ceux qui cherchent un sens à leur vie,
prions le Fils de Dieu de leur faire rencontrer
des cœurs ouverts et généreux, capables de leur redonner confiance.
R/ n° 10b : Conduis-nous dans l’Esprit !
Pour la fécondité des efforts vers la paix et la réconciliation,
pour les responsables de la justice entre les hommes,
prions le Christ, Prince de la Paix.
R/ n° 10b : Conduis-nous dans l’Esprit !
Pour les malades, et ceux qui endurent le poids d’un lourd labeur,
pour nos communautés respectives, et chacun d’entre nous,
prions le Fils Bien-Aimé du Père
de raviver l’ardeur de notre charité.
R/ n° 10b : Conduis-nous dans l’Esprit !
Seigneur du monde et Maître de la Vigne,
toi qui es juste en tout ce que tu fais,
reçois notre prière en ce jour,
toi qui es avec nous pour les siècles des siècles
AMEN.