Qui faut-il voir à travers ces deux fils ? La réponse vient à la fin de la parabole. Il y a d’un côté les prêtres et les anciens, et de l’autre les publicains et les prostituées. Les gens bien et les autres.
Une première remarque : les uns et les autres sont présentés comme des fils, fils de Dieu, aimés par Dieu qui veut le salut de tous les hommes. On ne nous dit pas comment ils en sont venus à être ainsi qualifiés, on dit seulement qu’ils ont même origine.
On comprend que les chefs des prêtres et les anciens, les gens en place, n’aient pas envie de changer et d’accueillir du nouveau. Ils ne sont pas sans mérite, mais ils en ont sans doute trop conscience et ils sont satisfaits de leurs mérites. Ils se trouvent bien tels qu’ils sont, comme ce pharisien de St Luc qui énumère ses mérites en se comparant au publicain. Il m’arrive de bien aimer les pharisiens, parce que je me retrouve souvent en eux. C’est facile de les condamner sans balayer devant notre porte.
Mais nous avons tous à comprendre que nous sommes en route vers un ailleurs ou un autrement. Il y a deux ans, un ami, décédé depuis, m’a bien rendu service en me disant qu’il fallait « vivre autrement ». J’y pense souvent, sans doute parce que j’étais bien disposé à l’entendre.
La vie, n’est pas derrière soi, mais devant soi, de toute façon pour la donner.
Sans doute, ceux qui sont en attente d’une vie meilleure, parce qu’elle les a peut-être durement éprouvés sont mieux à même de le comprendre, même s’ils sont portés à se justifier et à s’absoudre trop facilement. Mais du désert, s’il s’agit de Jean Baptiste, ou du haut de la Croix s’il s’agit de Jésus, une autre voix s’élève. Elle nous dit autre chose que nos routines, nos idées trop bien protégées, et nous tourne vers une autre justice, une autre source de vie.
Peut-être croyons-nous connaître le Christ, comme ceux qui lui répondaient trop facilement qu’il était Jean Baptiste, un prophète des temps anciens, sans trop chercher à le voir vraiment, à le regarder aujourd’hui, à l’écouter. Il ne se révèle à nous que si nous le laissons s’approcher de nous, nous habiter, nous renouveler.
C’est le chemin du Royaume. Publicains et prostituées s’y avancent en priorité, parce qu’ils croient à la parole venue d’ailleurs, acceptent de se convertir et de revenir sur leur refus initial. Ils se mettent en route, ouvrent l’avenir. Il n’est pas dit que les prêtres et les pharisiens ne se mettront pas en route à leur tour, mais ils prennent du retard, parce qu’ils n’ont pas cru à l’invitation du Maître, et n’ont pas compris le sens de la démarche des autres. Jésus le leur reproche. Ces gens qui se mettent en route, ils existent aujourd’hui autour de nous. Savons-nous les voir ? Que de dévouements cachés, que de prières silencieuses ! « Une lumière est semée pour le juste, pour les cœurs simples une joie ». Dieu seul sait ce qu’il y a dans le cœur de l’homme, ce qui s’y cache de regrets, de générosité et d’espoirs.
Les prêtres et les anciens ne sont pas allés travailler à la vigne après avoir dit oui, trop habitués peut-être à entendre ou à lire la Parole.
Seigneur ouvre mes oreilles à ta Parole
pour que je puisse l’entendre et la comprendre.
Ouvre mon esprit et mon intelligence
pour que tes paroles soient pour moi autant de lumières
qui m’éclairent et me guident pour aller à Toi et te suivre.
1.10.17
Prière universelle
Ouvrons nos cœurs aux besoins et aux détresses du monde ;
Et ensemble prions Dieu notre Père qui veille sur chacun de ses enfants.
R/I-44 : « En ton amour, souviens-toi de nous! »
Pour les églises chrétiennes encore séparées, et pour ceux qui œuvrent à l’unité et à la paix dans le dialogue œcuménique et interreligieux,
prions Dieu notre Père, le Dieu unique et trois fois Saint
R/
Pour les victimes des catastrophes naturelles au Mexique et dans les Antilles, pour les conflits armés entre peuples frères à travers le monde, et pour ceux qui s’efforcent de leur rendre espérance et dignité,
prions Dieu notre Père, le Dieu de tendresse et de pitié.
R/
Pour ceux que le confort anesthésie, et pour ceux que la pauvreté, la souffrance ou la maladie écrasent,
prions Dieu notre Père, le Dieu toujours fidèle et riche en miséricorde.
R/
Pour nous tous ici rassemblés, désireux d’accomplir la volonté de Dieu pour ne former qu’un seul Corps dans le Christ,
prions Dieu notre Père, le Dieu de nos vies.
R/
Dieu notre Père, qui veux le bien de tous tes enfants,
entends notre prière et réponds à nos appels par Jésus ton Fils notre Seigneur.
Amen