Jean Baptiste et Marie sont les grandes figures qui nous sont présentées au cours de l’Avent, mais c’est seulement dimanche prochain que nous écouterons le récit de l’annonciation, le premier jour de l’attente.
Mais déjà les trois lectures d’aujourd’hui nous parlent de joie. Elles nous font penser à ce que Marie a vécu au temps de sa grossesse. Entre les deux premières lectures, nous avons chanté le magnificat. Comprenons donc que c’est l’humanité qui est en état de grossesse, de gestation jusqu'à la dernière venue du Christ. Celle de l’homme parfait, mais aussi de nous-mêmes.
Aussi ne nous laissons pas prendre par ce qui se passe dans le monde sous nos yeux mais croyons que le meilleur est devant nous, le bonheur indépassable. Le texte d’Isaïe est particulièrement éloquent.
Au fond le temps de l’Avent est
celui de la reprise de conscience de la Bonne Nouvelle,
de l’évangélisation par la joie.
Parce qu’elle est bonne, nous avons du mal à y croire, comme les apôtres qui suffoquaient de joie à la vue de Jésus ressuscité et ne pouvaient y croire. Il y a un au delà des mauvaises nouvelles qui nous bouchent la vue.
Quand on demande à Jean qui il est il se définit par une voix, de façon anonyme, car sa voix est plus que la sienne, c’est celle du Verbe de Dieu. Lui, le Verbe est déjà là, mais de façon voilée. C’est devant sa plénitude que Jean disparaît. Faut-il insister ? Nous en sommes toujours là. La venue du Christ, en ce qui concerne sa plénitude, est encore au futur. Il y a encore juif et païen, homme et femme, homme libre et esclave. Nous ne sommes pas tous Un dans le Christ. C’est déjà réalisé en droit, en germe, en possibilité et c’est la Pâque du Christ qui le fait advenir, et nous avons à le réaliser historiquement. Les envoyés de Jérusalem sont toujours là pour s’enquérir de notre identité véritable, celle que nous avons dans le Christ. A nous d’être vrais dans notre réponse.
Ceux qui veulent entendre Jean doivent se déplacer, quitter leurs soucis, leurs préoccupations habituelles, faire le vide, pour s’ouvrir à la nouveauté de l’évangile. Le désert c’est cela. Il est un chemin spirituel pour certains qui ont l’occasion de le parcourir physiquement, mais il peut l’être sous d’autres formes, ne serait-ce qu’en prenant cinq minutes de vrai silence chaque jour. Nous nous retrouvons symboliquement au seuil d’une nouvelle création
Au désert, nous rencontrons cet homme dépouillé qui nous en indique un autre. Il est en quelque sorte à traverser. Mais demandons-nous s’il n’en va pas de même de tout homme que nous rencontrons. Tous nous signalent la présence du Christ d’une manière ou d’une autre : Christ fraternel, Christ accueillant, exigeant, parfois blessé, défiguré.
Tout homme n’est-il pas habité par Dieu ?
Le Christ est sans cesse à retrouver, à reconnaître.
C’est pourquoi il est bon d’entretenir en nous une part de désert,
une place sans encombrement pour accueillir celui qui vient
et connaître la joie de la Bonne Nouvelle.
17.12.17
Prière universelle
En ce Dimanche,
dans la joie de l’attente de celui qui vient,
prions Dieu notre Père.
R/ : Exauce-nous, Dieu notre Père ! (I 29b)
Pour le Pape et tous les pasteurs de l’Église
afin que, soutenus par le peuple chrétien,
ils ne craignent pas d’annoncer sans relâche
que Jésus Christ est la vérité et la vie
prions ensemble.
Pour tous ceux qui, dans notre monde si bouleversé,
vivent dans le malheur et la détresse
afin que nous sachions leur ouvrir notre bourse et notre cœur,
prions ensemble.
Pour tous ceux qui, aujourd’hui, viendront à l’Abbaye et au marché de Noël
afin qu’ils vivent une belle journée de paix et de joie,
prions ensemble.
Pour nous tous, ici réunis pour l’offrande du Christ à son Père,
afin que nous nous attachions aux vraies joies
et sachions dire à notre entourage par nos paroles et notre vie
l’espérance qui nous habite,
prions ensemble.
Dieu notre Père,
tu es l’ami des hommes,
entends notre prière et, dans ta bienveillance,
veuille l’exaucer
par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
AMEN !