Homélie
Prière universelle
SOIS SANS CRAINTE MARIE
(Lc 1/26-38)

Tout au long de l’Avent, nous avons vu défiler différents personnages, Élie, Élisabeth, Zacharie, Joseph, Jean Baptiste tout petit alors qu’il est si important. Enfin paraît la dernière, Marie, dans un événement sans témoin, raconté par Luc pour nous faire comprendre ce qui est en jeu dans la naissance du Christ. La pointe de ce récit est à la fin, quand nous entendons Marie se déclarer servante du Seigneur et accepter ce qui lui est proposé.

Nous apprenons ainsi que Dieu ne peut se faire un avec nous sans notre assentiment.
Marie est celle qui ouvre à Dieu la porte de l'humanité.
Cela vaut pour chacun de nous.

N’y a-t-il pas en nous cet espace vierge, au delà de toutes nos ignorances, nos perversités, où Dieu peut se poser, prendre racine, porter du fruit ? Il y a en chaque homme quelque chose de la Vierge Marie, cette capacité d’accueillir, de dire oui, de reconnaître Dieu comme son créateur. Dieu ne s’impose pas, il se propose. Il y a d’ailleurs dans ce que Luc rapporte tout un cheminement. Le oui ne vient qu’à la fin.

Nous ne saurons jamais ce qui se cache sous la figure de la visite de l’ange. En tout cas, la première réaction de Marie est la crainte. L’ange lui dit : « Ne crains pas » Elle va devoir vivre le passage de la peur à la foi, passage que nous avons tous à faire, qui représente le cœur de l’acte de foi. Passage à faire et à refaire, même pour Marie. L’ange va la quitter, l’éblouissante lumière va disparaître et elle va retrouver la vie quotidienne. Elle va devoir croire sans voir. Trente ans d’une aventure incompréhensible, tantôt merveilleuse, tantôt tragique. Elle va chercher à récupérer Jésus, A Cana, elle va reconnaître qu’il est le Maître « Faites ce qu’il vous dira ». A la Croix, le glaive de la Parole lui transpercera le cœur. Alors se trouvera accompli tout ce qui était contenu dans le récit de l’annonciation, et nous la retrouverons avec les apôtres au Cénacle, en train de mettre au monde l’Église.
Pour l’instant, restons à l’heure de l’annonciation, car elle vaut pour nous. Nous avons à nous ouvrir à Dieu afin qu’il fasse en nous sa demeure.

La première lecture nous disait déjà que l’on ne peut enfermer Dieu dans un lieu particulier. En Jn 4/21 il est dit que l’on n’adore Dieu « ni sur cette montagne de Samarie, ni à Jérusalem ». De même sa venue ne peut être datée. L’événement Jésus Christ porte au grand jour quelque chose qui se produit depuis toujours et qui toujours se reproduira. C’est le « mystère » jusqu’alors caché qui se manifeste (seconde lecture). Jean dit bien que celui qui vient était là avant lui et que se tient déjà au milieu de nous celui que nous ne connaissons pas encore et qui sans cesse se révèle. Toujours nouveau, toujours surprenant, en fonction de ce que la vie nous donne de vivre. A chaque fois, nous avons à passer de la peur à la foi. Même quand survient le pire, nous avons à croire que nous avons à l’utiliser pour faire advenir le meilleur.
Pour Marie, c’est bien le meilleur qui lui arrive, ce qui lui fera dire sa joie dans le Magnificat.

Esprit saint,
Toi qui donnes au Verbe de prendre chair en elle,
conduis-nous sur le même chemin.

24 12 17

Prière universelle

Avec Marie, accueillons l’heureuse annonce de la venue de Jésus en notre chair,
et prions pour tous les hommes nos frères.

I29 B « Exauce-nous, Dieu notre Père »

Nous le croyons, rien n’est impossible à Dieu.
Prions-le de combler de sa présence
nos frères chrétiens persécutés
qui célébreront Noël dans la clandestinité.

Nous le croyons, rien n’est impossible à Dieu.
Prions-le de faire se lever l’aurore de l’espérance
sur tous ceux qui traversent l’épreuve, le deuil, la solitude
comme une nuit qui leur paraît sans fin.

Nous le croyons, rien n’est impossible à Dieu.
Prions-le d’ouvrir à la joie discrète de Noël
tous ceux pour qui les fêtes de fin d’année
sont occasion de jouissance, de consommation, de dépenses sans frein.

Nous le croyons, rien n’est impossible à Dieu.
Prions-le de faire de nous les témoins inlassables
du don immense qu’il nous a fait en son Fils bien-aimé.

Dieu notre Père qui accomplis toujours tes promesses,
veuille accueillir nos appels en Jésus, ton Fils…

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre