Tout a commencé par un malentendu lors de cette entrée à Jérusalem ; C’est un drôle de roi qui est entré, sur une ânesse, une monture peu glorieuse, même quand il faut accomplir l’Écriture, une monture qui ne lui appartient même pas, avec comme escorte une foule de Galiléens, ces gens mal vus de ceux de Jérusalem. Rien de bien triomphal, tout aussi déconcertant que la crèche de Bethléem.
Mais pour les apôtres c’est enfin l’accomplissement de ce qu’ils espéraient. Jésus prend possession de la ville royale, la cité de David, la ville sainte où il doit inaugurer le Règne de Dieu.
Mais on est en pleine méprise. Il en va souvent de même avec les foules qui poussent en avant un homme fort, un leader politique : combien d’exemples dans l’histoire à la naissance des dictatures ! Les faibles ont plus que d’autres besoin d’un pouvoir fort.
Ici la foule va devoir mettre sa foi en un Christ crucifié.
Tout au long du récit de la Passion, nous avons vu s’affronter comme deux logiques, celle du péché et de la mort et celle de la vie.
La première est terrible. Nous y voyons des hommes enfermés dans la haine, la bêtise aveugle. Ils trahissent ce qu’ils entendent défendre pour mieux assurer la perte de Jésus. Il y a les témoins, paralysés par la peur, Pilate le gouverneur sans conscience, les apôtres qui trahissent et s’enfuient..
Cette logique, celle de la victime expiatoire, fonctionne toujours. Elle continue à écraser des peuples entiers dont on prend la vie pour les dominer, exploiter leurs richesses.
« Quand ils mangent leur pain, c’est mon peuple qu’ils mangent »Ps 14/4.
En toute liberté, Jésus les rejoint. Il n’a pas voulu nous laisser seuls. Il est avec nous dans nos pires détresses, y compris dans la mort.
En face il y a donc l’autre logique, celle de Jésus.
Il n’est pas venu pour prendre la vie, mais pour la donner, se donner lui-même en nourriture.
L’Eucharistie va donner sens à la Passion.
En voulant sa mort, l’adversaire a épuisé toutes ses ressources de haine et Jésus utilise cette faiblesse pour faire triompher l’amour
« Ma vie nul ne la prend, c’est moi qui la donne ».
On ne peut rien prendre à celui qui donne. Alors qu’il semble anéanti, sa victoire s’affirme. Le rideau du Temple qui se déchire marque bien la fin d’un monde dans lequel le peuple serait séparé de Dieu, et pour nous le début d’une vie nouvelle dans la lumière de la Croix, source de vie.
25.3.18
Prière universelle
Depuis le mercredi des Cendres nous attendons ce moment de confrontation dans le désir et la crainte.
Levons les yeux vers le Christ en Croix et prions ensemble.
R / I 62 Nous implorons, Seigneur, ta miséricorde !
Pour les catéchumènes en cette dernière étape,
pour les baptisés et toute l’Église en démarche de conversion,
prions le Christ en Croix.
Pour les personnes en agonie à l’hôpital,
pour les enfants à qui on vole la grâce d’enfance,
pour les anciens qui se perçoivent comme à charge de leur famille et de la société,
prions le Christ en Croix.
Pour les prisonniers qu’on veut nous faire oublier,
pour les otages et les disparus,
pour tous nos frères noyés dans les jungles des mégapoles,
prions le Christ en Croix.
Pour ceux qui entreront dans une église cette semaine,
pour ceux qui planteront un rameau de buis dans leur maison en ce jour,
pour nous tous qui voudrions tellement être de bons disciples.
prions le Christ en Croix.
Seigneur Jésus, toi qui as ouvert le passage dans le sang de ta Croix,
aide-nous à mettre nos pas dans les Tiens,
écoute nos prières, nous t’en prions,
toi qui vis pour les siècles des siècles,
AMEN