La liturgie des jours saints nous donne le temps de vivre pas à pas les derniers moments du chemin terrestre de Jésus.
Ce temps particulier permet de vivre plus intensément, plus profondément le compagnonnage avec Jésus,
qui ultimement et chaque jour donne sens à nos vies.
Aujourd’hui, six jours avant la Pâque, nous avons entendu l’annonce de la mort de Jésus. On ne peut ignorer, car elle est comme ce parfum qui se répand dans la pièce (Jn 12, 3), et nous avons également entendu le projet crapuleux de supprimer Lazare. Davantage, à partir de jeudi saint, nous vivrons plus longuement la liturgie, non par goût du théâtre mais pour se laisser imprégner par la grâce que le Seigneur veut nous donner.
Dans ces jours saints, la grâce se déploie, et nous permet de découvrir plus personnellement Jésus, la vérité de nos vies.
Nous avons vécu un certain nombre de Carême et de temps pascal, mais nous arrivons aussi, au seuil de cette semaine sainte, avec une attitude intérieure ou des demandes particulières.
Cette semaine n’est pas celle de l’année dernière ou d’il y a dix ans, c’est celle de cette année.
C’est là que le Seigneur veut nous rejoindre.
Laissons-le agir en le suivant dans sa Passion et acceptons la place qu’il nous donne.
C’est peut-être la chose un peu délicate à entreprendre, car nous connaissons déjà le fait de la mort et de la résurrection de Jésus. Mais connaître la mort et la résurrection de Jésus, ou encore avoir vécu profondément une grâce lors d’une semaine sainte précédente, ne signifie pas obligatoirement que le Seigneur nous donnera cette année de le suivre comme saint Jean ou Marie jusqu’à la croix. Bien évidemment, l’Église célèbre le mystère pascal dans la liturgie.
Mais personnellement, peut-être serons-nous cette année comme Pierre en passant par le reniement, comme ceux qui n’arrivent pas à tenir leur prière, ou bien comme saint Jean. Ou encore, avec les personnages de l’Évangile de ce jour, peut-être que le Seigneur parle à certains à travers les figures de Marthe, Marie, Lazare, des Juifs, de Judas.
Conscients que l’amour du Christ vient jusqu’au bout
et répare les dommages de nos fautes,
qu’il enlace jusqu’au fond de nos vies,
laissons-nous aimer,
choisir sur cette route,
par celui qui va être défiguré
mais qui est le plus beau des enfants des hommes (Ps 45, 3).
Amen.