Homélie
Prière universelle
JE SUIS LA VIGNE
(Jean 15/1-8)

Jésus ne nous enseigne pas à partir d’idées générales, abstraites, mais à partir de ce qui se voit, de ce qui fait notre vie quotidienne. Aussi la Bible est-elle pleine d’images. Dimanche dernier c’étaient celles du berger et de son troupeau, de la porte, aujourd’hui c’est celle de la vigne.
Pour Jésus il s’agit toujours de nous donner accès à une autre réalité, invisible. Une autre réalité, non pas une simple représentation, une construction idéale, fruit de notre esprit.
La vraie vigne ne nous est accessible que par la foi. Nous en avons sous les yeux une ébauche imparfaite, mais cependant révélatrice. Ainsi Dieu avant de se faire connaître par le Christ qui est l’image du Dieu invisible, le fait par des images, prises dans la création qui, comme le dit saint Paul , « nous manifeste les attributs du Dieu invisible » Rom 1/20 Elle est une sorte de livre qui nous parle de Dieu.

Lorsque nous abordons l’Ecriture, nous pouvons toujours nous poser deux questions : « Que me dit-elle de Dieu ? Que me dit-elle de l’homme ? » Ainsi la vigne que nous connaissons nous dit déjà quelque chose du lien qui existe entre Dieu et nous. Deux mots reviennent sans cesse dans ce que nous venons d’entendre : vous et moi :

« Demeurez en moi comme moi en vous…Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruits…je suis la vigne, vous les sarments »

Saint Jean insiste beaucoup sur cette présence de Dieu en nous. Elle se fait par le Fils et par l’Esprit. La sève qui coule dans les sarments, peut nous faire comprendre comment cette vie de Dieu qui pénètre en nous, est tout aussi vitale que le sang pour notre organisme humain. De même qu’il y a une multitude de grappes, de grains, de feuilles sur le cep, il y a aussi en nous une foule d’organes, notre esprit est capable d’une multitude d’opérations. Ce sont elles que la sève de Dieu vient alimenter, faire croître. L’Esprit fait corps avec nous et fait de nous un corps.

Nous savons aussi que les sarments sont différents les uns des autres. Les uns portent du fruit, les autres non. C’est alors l’image de ce qui dans nos vies où parmi nous demeure stérile, mauvais, ce qui ne peut que brûler. Une réalité que nous ne pouvons pas écarter, qui nous pousse à entendre et prendre au sérieux la parole de Jésus : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire ». Comment l’Esprit pourrait-il nous être donné avant la manifestation de la gloire du Christ dans sa mort et sa résurrection ?
Le fruit que nous pouvons porter n’est en fin de compte que celui de l’arbre de la Croix.

La vie nouvelle dans laquelle nous introduit le baptême nous conduit à vivre à la façon de Jésus qui nous dit qu’il aime le Père, qu’il fait toujours ce qui lui plaît..  Certes nous ne sommes pas toujours à la hauteur, et c’est pourquoi les sarments ont besoin d’être émondés. C’est toute la vigne, dans l’unité de l’Église, qui doit rendre gloire au Père.
Toute une aventure à vivre.

29.4.18

Prière universelle

Prions Dieu notre Père qui veille avec sollicitude
sur chacun de ses enfants comme le vigneron sur sa vigne

I 12 Dieu d’amour, écoute-nous !

- Prions pour l’Église qui reçoit une sève nouvelle en ce temps pascal,
que les baptisés restent attachés au Christ pour porter des fruits de sainteté.

- Prions pour les croyants des différentes religions,
Que le dialogue interreligieux dans le respect de l’autre
soit une pierre de fondation pour construire des ponts d’amitié entre tous les hommes.

- Prions pour les populations pauvres victimes des cartels de la drogue,
Qu’elles soient soutenues dans leur combat pour la vie.

- Prions pour notre assemblée
Que chacun, par son attention aux petits détails de la vie quotidienne,
soit témoin du Ressuscité en semant dans son milieu de vie des petites graines de paix et de joie.

Dieu notre Père,
Entends la prière que nous t’adressons aujourd’hui
et accorde-nous de porter en toi un fruit qui demeure.
Nous te le demandons par Jésus Christ notre Seigneur. Amen

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre