Homélie
Prière universelle
CE QUE JE VOUS COMMANDE
(Jean 15 9-17)

Je voudrais seulement essayer de commenter trois mots :

commandement,
demeurer
et amour

qui reviennent plusieurs fois, dans ce que nous venons d’entendre.


Ces paroles de Jésus sont parmi les dernières entendues par les apôtres, son testament, des paroles d’une exceptionnelle gravité. Mais l’on est peut-être surpris par ce mot de commandement, une consigne, un ordre, des mots que nous n’aimons pas beaucoup, si nécessaires soient-ils. L’aboutissement de notre foi serait-il une éthique, une morale ?
Mais ils viennent en référence aux commandements de la Loi pour en faire apparaître ce qui en est l’âme, l’amour dont elle est issue. Elle n’a de sens que si nous aimons les commandements.

Les conduites selon l’amour sont multiples. Elles sont liées à l’Esprit qui nous permet de donner sens à ce que nous vivons. Il est en nous comme la sève dans le cep et les sarments dont il était question dimanche dernier. Il est en nous présence du Père et du Fils, donc de cette relation d’accueil et de don qui fonde tout ce qui vit. Dieu demeure ainsi en nous et nous demeurons en lui dans la mesure où nous entérinons cette présence en nous. Rien ne se passe sans notre liberté. Il s’agit de faire notre demeure dans cet amour dont nous sommes aimés.

Une comparaison peut nous aider à le comprendre : Où demeurons-nous exactement ? On se le demande quand il nous arrive de déménager souvent. Il y a plusieurs réponses : celle figurant sur notre carte d’identité, le lieu de notre naissance où nous avons tant de souvenirs, ou bien plus réellement là où nous avons des amis, là où nous existons pour les autres. Or la réalité, c’est que nous sommes aimés par Dieu qui nous a aimés le premier. C’est en lui que nous habitons d’une certaine manière, sa Parole est notre maison que nous pouvons ouvrir à d’autres, une belle et grande maison que nous sommes heureux d’habiter. C’est à ce titre que l’Église, à commencer par la famille, la paroisse, se doit d’être une communauté fraternelle où l’on apprend à se connaître, parce qu’elle est demeure de Dieu parmi les hommes.
Ainsi les disciples du Christ sont reconnaissables à l’amour qu’ils portent aux autres, à la simplicité de leur vie, à leur bonté. Mais tout cela est fondé sur la réalité et la vitalité de leur foi, ce que l’Esprit verse en leur cœur de ce qui est dans le Christ.

Un dernier mot : l’amour. Ce n’est pas le plus facile. C’est bien pourquoi le Christ nous demande de nous aimer, non pas n’importe comment, mais comme lui-même nous a aimés. Et pour que nous ne confondions pas cet amour avec quelque sentiment chaleureux, il nous dit qu’il s’agit d’aimer l’autre en allant jusqu’à donner sa vie pour lui.
Regardons comment Jésus a aimé : ce qui est proprement divin, comment il a aimé le Père, mais aussi ce qui est très humain, très proche de nous, comment il a aimé Marie, Joseph, ses frères, ses sœurs, les gens de Nazareth ou de Capharnaüm, ses amis comme ses opposants, et finalement, dans les derniers jours, comment il a été capable d’aimer jusqu’à l’extrême.

Nous ne sommes pas tous appelés à donner notre vie dans ces conditions, mais il y a tant d’autres situations dans lesquelles ce commandement s’applique, y compris en famille dans un couple. Ne sommes nous pas toujours portés à pousser un conjoint à adopter nos opinions, notre manière de vivre, de s’occuper ? Avec les enfants, c’est la même chose.

Aimer, ce n’est pas aimer pour nous, mais pour l’autre.

5.5.18

Prière universelle

Confiants que le Père nous donnera
tout ce que nous lui demandons au nom de Jésus, prions ensemble.

  1. 29 b Exauce-nous, Dieu notre Père !

En communion avec ceux qui franchissent barrières et frontières
pour porter la Bonne Nouvelle de Jésus Sauveur,
prions pour ceux qui attendent une lumière dans leur nuit,
une main fraternelle au cœur de leur solitude.

En communion avec ceux qui combattent jour après jour
pour la dignité de leurs frères,
prions pour ceux qui souffrent de la violence,
de la haine, de l’indifférence.

Unis à tous ceux qu’habite la joie d’aimer et d’être aimés,
prions pour ceux qui ne connaissent
que des caricatures de l’amour et de la joie.

Les uns avec les autres, les uns pour les autres,
prions pour que grandisse notre amitié et notre familiarité
avec le Christ Jésus.

Père, accueille la prière que nous t’adressons au nom de ton Fils,
toi qui règnes…

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre