Nos trois lectures s’accordent. La seconde décrit avec vigueur les conséquences désastreuses de la volonté de domination : un univers sans paix et sans justice, régi par l’idolâtrie du pouvoir, génératrice de violence. Une violence qui s’exerce avec un acharnement particulier contre les messagers de paix. Ne prétendent-ils pas que la vérité de l’homme réside dans la décision de servir ? La première lecture décrit de façon saisissante l’hostilité des partisans de la puissance envers celui qui proclame la justice, la douceur, la patience.. Fidèle à son message il ne peut pas répondre par la violence aux coups qu’on lui porte. Tout cela est si proche des récits de la Passion. Pas de doute, nous sommes ici devant le drame central de l’humanité. Nous le retrouvons dans tous les conflits qui déchirent notre monde.
Si nous relisons l’évangile d’aujourd’hui, nous voyons que les disciples sont pris dans le mensonge du culte de la grandeur. C’est un tableau saisissant. Nous voyons sur le vif comment Jésus ne se contente pas dans son enseignement de commenter un texte. Il part de la vie, de ce qui se passe sous nos yeux.
Il marche vers Jérusalem, vers la ville qui « tue les prophètes ». Il sait ce qui va arriver. Les disciples suivent, physiquement dociles, mais mentalement fermés à l’œuvre qu’il va accomplir, des disciples qui n’osent même pas demander d’explication. Deux mondes séparés par une cloison étanche. D’un côté Jésus qui annonce qu’il va donner sa vie pour nous, donc qu’il se fera le serviteur, le « dernier ». A côté des hommes qui discutent pour savoir qui est le plus grand, le chef.. Jésus est vraiment seul et cette solitude durera jusqu’à la fin. Les disciples ont sans doute mauvaise conscience. Ils ne sont sans doute pas à l’aise, pas très fiers de leur désir de grandeur. En parlant d’eux Marc nous parle en fait de nous-mêmes. Qui d’entre nous ne s’accuse pas de suivre Jésus mollement, de ne pas lui avoir vraiment tout donné. Nous nous cachons souvent à nous-mêmes, une façon de se cacher à Dieu. Faisons-nous mieux que les disciples ?
A la suite, Jésus prend les Douze à part. Spécialement choisis, ils auront des responsabilités dans le peuple qui va se former. Ils recevront des pouvoirs. Forte sera la tentation de se considérer comme les « plus grands » Jésus prend un petit enfant et le place au milieu d’eux. Il ne dit pas ici qu’il faut devenir comme un petit enfant pour entrer dans le Royaume. C’est sous-entendu, à cause de tous les textes qui nous invitent à renaître. Ici l’accent est mis sur l’accueil. Quiconque accueille le plus petit accueille en fait le plus grand. D’abord le Christ qui se dépouille de toute grandeur et ensuite le Père.
Le chemin vers Dieu passe donc par la prise en considération des plus petits, des plus démunis.
La foule rassemblée dans la cathédrale de Meaux aujourd’hui va entendre cet évangile. Tous pourront voir dans la foi cet enfant que Jésus place au milieu d’eux, de nous tous.. Nous en sommes tous là, et il n’y a pas de foi chrétienne sans le désir de trouver celui qui nous comblera et nous fera accéder à la taille adulte à laquelle nous sommes destinés.
23.9.18
Prière universelle
Le Christ s’est fait le dernier et le serviteur de tous,
par lui, présentons au Père la vie de notre monde.
R/ 13 Dieu d’amour prends pitié.
Prions pour le Papa serviteur des serviteurs de Dieu :
que ses paroles soient entendues et accueillies par tous les hommes de bonne volonté
et qu’elles portent du fruit dans l’Église.
Prions pour les responsables des Etats et tous ceux qui sont engagés au service du bien commun :
qu’ils trouvent le courage de prendre des décisions juste et audacieuses pour l’avenir et la paix du monde.
Prions pour les hommes et les femmes qui traversent l’épreuve :
qu’ils croisent des visages de frères et de sœurs prêts à faire route avec eux.
Prions pour notre Diocèse en ce jour de clôture de son synode :
que le travail effectué toute cette année favorise l’élan missionnaire d
ans le Diocèse autour de notre évêque et de ses collaborateurs.
Prions pour nous tous ici rassemblés :
que nous sachions à la suite de Jésus serviteur,
nous mettre au service les uns des autres dans une vraie charité.
Père, nous t’adressons notre prière : accorde-nous d’être signe du Royaume au cœur de ce monde. Nous te le demandons par Jésus le Christ notre seigneur. Amen