Dimanche dernier, une assemblée diocésaine a eu lieu à Meaux pour la proclamation des orientations pastorales des prochaines années. Certains parmi vous y étaient probablement. Il y a eu un moment d’émotion très forte quand l’évêque, au début de la messe a prononcé une demande de pardon pour l’Eglise, y compris notre Eglise diocésaine, en ces temps difficiles. Qui n’a pas hurlé avec les loups, dit comme tout le monde, pour ne pas se désolidariser du groupe qui vous protège, pour ne pas avoir d’histoires ?
Regardons ce qui fait mal. Quand nous parlons de « péché » pensons d’abord à ce qui fait du mal à quelqu’un, à ce qui le blesse ou l’exclut. A ce sujet, il faut prendre très au sérieux la seconde lecture. Quand Jésus dit : « celui qui entraînera la chute d’un de ces petits qui croit en moi », on doit comprendre : « celui qui fera perdre la foi en moi à l’un de ces petits, faibles dans leur foi ». Le péché, tel que Jacques le présente est meurtrier à trois points de vue : il lèse, dans son droit à vivre, une personne humaine et par là il est meurtrier, il détruit, en celui qui le commet, l’image de Dieu qui fait vivre, il incite la victime à ne plus croire à la bonté de Dieu et à rejeter le Christ de qui nous nous réclamons. En Église ou individuellement, portant le nom du Christ, nous le compromettons par tout ce que nous faisons. Tout comportement de ce genre induit les autres en tentation de ne plus croire.
Tout péché est donc tout à la fois
contre soi-même, contre le prochain et contre Dieu.
Tout cela qui est très vrai est bien douloureux. N’oublions quand même pas qu’évangile signifie « bonne nouvelle ».
Dès la première lecture, dans le livre des Nombres, nous voyons le paysage s’élargir. Ceux qui disent une parole de Dieu ne sont pas tous parmi les prophètes officiels. Chasser les démons, est œuvre divine. Or les authentiques chasseurs de démons ne sont pas tous dans nos rangs. Il est difficile souvent de reconnaître le bien chez ceux qui ne sont pas « de chez nous », chez les musulmans, les bouddhistes ou les athées. Pourtant, chaque fois que quelque chose de bon est produit, il y a Dieu, le Christ. Ces gens sont avec nous sans le savoir. Je sais que notre texte insiste sur « en mon nom » et parle du verre d’eau avec ces mots : « parce que vous appartenez au Christ ». Ici Dieu est nommé et reconnu. Mais Mt 25 va plus loin : c’est après coup que l’on reconnaît le Christ en celui que l’on a aidé et alors il peut être nommé.
Prenons donc quand même au sérieux la nécessité de nommer Jésus. Celui qui reçoit peut sans grande difficulté identifier la présence de Dieu dans le geste fraternel, mais celui qui le donne n’est-il pas sur le chemin qui conduit à le nommer, donc à la foi, car il vient de poser un geste évangélique. Que lui manque-t-il pour nommer Dieu ? Peut-être que nous aussi, nous sachions donner le « verre d’eau » ?
Donne nous Seigneur, de connaître ta volonté et de l’accomplir !
30.9.18