Il était riche de pas mal de choses, pas seulement matérielles, mais il sentait quand même un vide en lui, un manque, puisqu’il vient trouver Jésus.
Restons un moment sur ce verbe « manquer ». On s’est beaucoup servi de cet évangile pour distinguer entre des commandements nécessaires (tu ne tueras…) et des « conseils » facultatifs (vends ce que tu as). Dans cette perspective, ce qui manque est un supplément gratuit, une sorte d’option dont on peut se passer. Ce n’est pas ce que dit notre texte. Les derniers 1000 euros qui vous manquent pour acheter cette voiture, vous empêchent tout simplement de l’acheter. On pourrait multiplier les exemples : tu veux épouser une telle mais tu n’as pas son consentement. Tout projet peut être réduit à néant quand « une seule chose manque », si cette chose est essentielle, autrement dit : l’observation des commandements ne peut suffire à procurer la vie éternelle. Paul ne parle pas autrement : on ne peut pas être sauvé par les œuvres de la loi. Il reste que cet homme doit choisir entre conserver sa richesse et son statut social et tout quitter pour suivre Jésus.
Mais alors « qui peut être sauvé » ?. Il ne s’agit pas seulement, même après un long chemin, d’aller jusqu’à la porte et de s’en contenter. Les disciples parlent « d’être sauvé », donc une question de vie ou de mort et non seulement d’une sainteté facultative et ornementale, une question qui se pose à tout homme en dehors de toute perfection chrétienne.
En face de la révélation de Dieu dans le Christ, chacun est appelé à se prononcer, à choisir. La première lecture nous place déjà devant ce choix, la seconde nous montre la Parole opérant ce tri et révélant ce qu’il y a dans tout homme. Cela vaut pour n’importe qui, chrétien, juif, bouddhiste ou musulman.
Mais alors que signifie « vends tout ce que tu as » ?
Vendre ses biens et suivre le Christ, deux faces d’une réalité unique, car suivre le Christ, c’est le préférer, c’est aussi donner au monde des signes de cette préférence. Salomon l’a fait sans connaître le Christ. La « Sagesse » qu’il préférait, c’était déjà le Christ. Chaque fois qu’un homme accepte de perdre quelque chose pour que d’autres puissent vivre il est sur le chemin du Royaume.
Ce chemin est le bon. Notre texte le dit quand il est question du centuple. C’est une manière naïve de comprendre cela : donnez une maison aux pauvres et vous recevrez cent maisons. Ce n’est évidemment pas à prendre au sens matériel, ni au mauvais sens spirituel comme si cela nous était réservé pour l’au-delà.
En réalité, suivre le Christ, prendre son chemin
c’est, dès maintenant, vivre de son Esprit,
lui ressembler, être assimilé à lui.
C’est le seul moyen d’accéder à notre humanité, à notre vérité,
donc à la paix et à la joie.
Prière universelle
« À Dieu, tout est possible », nous dit Jésus.
Animés par cette confiance,
et à l’orée de la semaine missionnaire mondiale,
prions Dieu notre Père.
R. 12 Dieu d’amour, écoute-nous !
Le Synode des jeunes est réuni à Rome autour du Pape François.
Pour que les jeunes se sentent écoutés et aimés
et trouvent une place agissante dans l’Église,
prions ensemble.
« Voilà que nous avons tout quitté… »
Pour que les réfugiés, les persécutés, les exilés
trouvent compréhension et accueil
auprès de personnes qui leur apportent aide efficace et espérance,
prions ensemble.
« J’ai supplié, et l’esprit de la sagesse est venu en moi. »
Pour que les responsables politiques, sociaux et économiques
demandent et accueillent cette sagesse
qui les fera œuvrer ensemble pour le bien de tous,
prions ensemble.
« Elle est vivante, la Parole de Dieu, elle pénètre au plus profond de l’âme. »
Pour que nous tous, rassemblés en ce dimanche
pour écouter la Parole de Dieu et partager le Pain de la Vie,
nous nous laissions transpercer par la Parole méditée en ce jour
et qu’elle porte fruit dans nos vies,
prions ensemble.
Père très bon, notre prière est celle des pauvres :
nous la remettons entre tes mains par Jésus, le Christ, notre Seigneur…