Au début de son évangile, Luc déclarait : « Il m’a paru bon, à moi aussi, après m’être soigneusement informé de tout à partir des origines, d’en écrire pour toi un récit ordonné, très honorable Théophile, afin que tu puisses constater la solidité des enseignements que tu as reçus » 1/1-4. C’est ce qu’il fait dans l’énumération que nous venons d’entendre. C’est bref, précis, cela suffit. Il suggère aussi que les événements qu’il raconte ne se sont pas déroulés dans un coin perdu de l’univers, mais qu’ils concernent le monde entier.
Contraste saisissant, la Parole de Dieu, celle qui fait exister l’univers n’est adressée à aucun de ces potentats qui le gouvernent, mais au fils de Zacharie, dont on ignore les titres, même pas s’il est prêtre comme son père.
Matthieu et Marc le décrivent comme un ascète, un personnage transparent, une voix qui crie dans le désert, la voix d’un autre devant lequel il disparaît. On l’a représenté avec un doigt pointé vers celui qu’il désigne. Dans nos déserts de l’absence de Dieu nous pouvons rencontrer le Christ à travers n’importe quel inconnu. Il nous rejoint à travers de tous ceux dont nous nous faisons le prochain, « le moindre de ces petits » dont parle Jésus. Ainsi Jean Baptiste n’a pas disparu. Il revit en chacun de nous dès que nous renonçons à attirer le regard des autres sur nous-mêmes pour orienter leur attention vers celui qui vient.
Trente ans après son père, Jean est investi de la Parole de Dieu, comme le fut autrefois Jérémie, lui aussi fils de prêtre. Dieu réalise son histoire de salut au cœur d’une histoire présidée par les grands.
Jean répond librement à cet appel. Il quitte le désert et vient dans toute la région du Jourdain. Il ne se fixe pas, mais adopte le style de vie d’un prophète itinérant., comme Jésus plus tard. Il inaugure du neuf. Jamais avant lui aucun prophète n’avait « proclamé un baptême de conversion pour le pardon des péchés ». C’était une innovation audacieuse. Il prend sur lui de baptiser les gens de la région dans les eaux du Jourdain, sans se référer à aucune autorité ou tradition religieuse. Il invente ce geste qui prend symboliquement la place des sacrifices pour la purification des péchés. Il agit comme un prêtre, spécialiste des sacrifices. Il faut mesurer ce que cela avait de scandaleux pour les autorités sacerdotales de Jérusalem. Au nom de qui agissait-il ainsi ?
Non seulement Jean baptise, mais il proclame. Le mot est très fort. Il ne se contente pas de proposer ou d’inviter, il affirme. Le moment de la conversion est arrivé ; Il s’agit de se décentrer de soi pour se tourner vers Dieu, de revenir à l’observance de la Loi et de pratiquer la justice. C’est maintenant, il y a urgence, car le Seigneur est prêt à pardonner, il est déjà sur le chemin qui le conduit vers son peuple. Sa venue est imminente. Jean vient la préparer.
Mais il y a des obstacles à surmonter.
Deux images : les montagnes et les collines d’une part et les chemins tortueux de l’autre.
Deux attitudes du cœur : l’orgueil et la duplicité. Se tenir au dessus des autres ou suivre les chemins d’un cœur dédoublé. Dieu ne peut pas rencontrer ceux qui vivent ainsi. D’où la nécessité d’entrer dans une attitude humble et droite, en un mot, se convertir, être vrai avec soi-même, habiter sa propre terre.
Alors toute chair verra le salut de Dieu. L’assurance du prophète est totale. Il s’adresse à tous sans exception, y compris ceux que les autorités religieuses excluaient : publicains, pêcheurs et païens. Ce salut n’est autre que la personne du Christ, sa manière de vivre sa vie d’homme, proche de tous, sans aucune discrimination.
Voir le salut,
c’est accueillir le Christ dans sa vie,
se mettre à son écoute,
se donner à lui dans la foi.
9.12.18
Prière universelle
Jean-Baptiste nous appelle aujourd’hui à préparer le chemin de Celui qui seul peut combler l’attente des hommes.
Prions ensemble pour tous nos frères en humanité.
R/I-18 : « Viens, Seigneur, viens nous sauver ! »
« Dieu conduira son peuple dans la joie, lui donnant comme escorte sa miséricorde et sa justice » nous dit Baruch.
Prions pour le pape les évêques et les prêtres malmenés par les scandales actuels dans l’Église,
et confions-les à la miséricorde et à la justice de notre Dieu.
R/
« Dieu se souvient et conduit son peuple à la lumière de sa gloire »
Prions pour les peuples opprimés, humiliés et leurs gouvernants,
et confions-les à notre Dieu toujours fidèle en ses promesses.
R/
« Dieu veut que ses enfants cheminent en sécurité »
Prions pour ceux qui vivent dans l’insécurité, la détresse, l’isolement, la souffrance,
et confions-les à Celui qui veut le bonheur pour ses enfants, et qui apporte la Lumière.
R/
« Dieu a décidé que les hautes montagnes seraient abaissées et les vallées comblées »
Prions pour chacun de nous appelé en ces jours à redresser ses sentiers tortueux,
et à préparer en son cœur un lieu pour Celui qui vient tout sauver
R/
Seigneur reçois notre prière, et accorde à chacun la pleine mesure de ce qui lui est nécessaire
pour marcher d’un cœur joyeux sur le chemin que tu nous ouvres,
Toi qui règne aux siècles des siècles.
Amen