Saint Paul vient de découvrir un mystère, caché jusque-là dit-il.
En réalité l’entrée des païens dans l’héritage d’Israël n’aurait pas du être une nouveauté pour lui. Cela avait été déjà annoncé par les prophètes et par certains psaumes. Seulement cette perspective demeurait une sorte de mythe, abstrait, comme l’avènement d’un grand soir. Pour Paul cela se produit maintenant, dans l’événement de la naissance de Jésus Christ.
Matthieu, avec l’épisode des Mages, raconte au fond la même chose, mais il montre comment cela se réalise dans la naissance de Jésus, à la fois naissance et révélation au monde. Bien sûr la réconciliation du juif et du païen, ces frères ennemis, est en route dès le commencement, mais elle apparaît maintenant en pleine lumière. Elle est « manifestée », selon le sens du mot épiphanie.
Il nous reste à la faire vivre par les décisions de notre volonté.
Elle nous est offerte, à nous de la prendre.
La parfaite réconciliation des hommes est pour la fin des temps. L’histoire est faite de nos conflits et de nos efforts pour les surmonter.
La bonne nouvelle, c’est de savoir que nous pouvons en venir à bout.
A l’Épiphanie, paradoxalement, ce ne sont pas les étrangers qui refusent ce « roi des juifs », prince de la paix, mais Hérode « et tout Jérusalem avec lui ». Là encore on retrouve ce qui s’est passé au temps de Paul. Il s’est tourné vers les païens, les « nations » parce que les synagogues refusaient son message. Hérode va ordonner le massacre des innocents pour éliminer le Messie. Entreprise ridicule et vaine, car si ce Messie est envoyé par Dieu, comment l’éliminer ? Mais il faut voir là comme une préfiguration de la Pâque, avec la même volonté folle de supprimer Celui qui ne peut être que vainqueur. Au pied de la Croix, c’est un païen que Marc nous montrera déclarant : « vraiment cet homme était fils de Dieu »
Nous voici, chrétiens, dans un monde professant un grand nombre de croyances. Ce n’est pas si nouveau, mais nous sommes passés d’une certaine intransigeance à la tolérance et au respect mutuel, ce qui ne veut pas dire que tout se vaut, et que nous pouvons sans risque courir derrière tous les faux prophètes.
Il est bon de remarquer que les mages qui viennent adorer Jésus n’ont rien de commun avec la foi d’Israël. Ils étaient vraisemblablement des astrologues, peut-être des magiciens combattus ou ridiculisés par les prophètes. Ce sont des païens et pourtant ils viennent au Christ par le chemin de leur astrologie, de cette religion naturelle commune au plus grand nombre. Le Dieu qui se révèle en Jésus est bien celui que tous les peuples recherchent dans leur ouverture à quelque chose ou à quelqu’un qui les fait exister. Les psaumes nous disent que « les cieux racontent la gloire de Dieu », qu' « il ne parle pas dans le vide ». St Paul rappelle que depuis la création du monde ses œuvres rendent visibles ses attributs invisibles.
Dans ces circonstances, que nous apporte le Christ ?
Non pas une nouvelle religion qui ferait nombre avec les autres, même si c’est ainsi que l’on nous présente l’histoire des religions, mais la confirmation, l’aboutissement de ce qu’il y a d’authentique dans toutes les religions du monde. Le christianisme est d’abord une bonne nouvelle : celui que les hommes cherchent à tâtons, dans le clair obscur de leur foi est tout proche d’eux, cet enfant de Bethléem qui fait route avec eux pour les sauver.
Que sont devenus les mages ? Nul ne le sait. On sait seulement qu’ils sont repartis par un autre chemin.
Telle est la foi en Jésus Christ :
elle ouvre la route d’une vie nouvelle.
MS 6.1.19
Prière universelle
Aujourd’hui une grande lumière a brillé
jusqu’aux extrémités de la terre :
Le Sauveur s’est manifesté à tous les peuples.
Portons la multitude des hommes dans notre prière.
I 54 : En toi notre salut, Seigneur Emmanuel !
Les mages ont scruté le ciel et se sont mis en route.
Pour l’Église, qu’elle scrute les signes des temps pour proclamer le Christ à tous ceux qui sont en quête de sens à leur vie.
Supplions le Seigneur, Lumière des Nations.
Les mages chargés de présents sont venus adorer le Seigneur
Pour les hommes d’État et leurs collaborateurs… qu’ils travaillent avec justice à une réelle répartition des richesses entre tous les peuples.
Supplions le Seigneur, Espérance des Peuples.
Dans la nuit les mages ont suivi l’étoile.
Pour les émigrés, les réfugiés … ceux qui errent sur tant de route du monde qu’ils rencontrent des frères porteurs d’espérance.
Supplions le Seigneur, Étoile radieuse du matin.
Devant l’Enfant les mages se sont prosternés et ont offert leurs présents.
Pour chacun de nous, que nous apprenions à l’adorer en vérité et à lui offrir le trésor de nos vies.
Supplions le Seigneur, Lumière née de la Lumière.
Seigneur, Lumière des hommes,
Écoute notre prière et daigne remplir le monde de ta clarté,
Toi qui règnes pour les siècles des siècles. Amen