« Comme vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites pour eux de même »
Ce verset, porte un nom, signe de son importance : la règle d’or. A qui s’adresse Jésus ? A toute une foule de gens venus de Judée et de Jérusalem, du littoral de Tyr et de Sidon, pour l’écouter et se faire guérir de leurs maladies ; des gens de toutes sortes, pas seulement des juifs. Une parole de portée universelle, valable pour tout homme.
Les paroles qui viennent ensuite signalent les réformes les plus indispensables de nos jugements et de nos attitudes. La loi du talion autrefois marquait déjà un grand progrès dans tout un cycle de vengeance.
Mais il est possible d’aller plus loin.
« Donne à qui te demande », c’est bien, mais ce n’est pas à mettre en pratique immédiatement et dans tous les cas. Nous savons qu’il y a des occasions où il ne faut pas donner parce que cela encouragerait de mauvaises habitudes.
Jésus veut éveiller notre conscience :
« Pourquoi refuses-tu de donner ?
As-tu peur de ne pas être remboursé ?
N’est-ce pas le moment de te défaire de ton trésor ?
Et l’on peut faire encore un pas de plus :
« Aimez vos ennemis. ». Un rayon de soleil en plaine nuit. La règle d’or prend alors une signification proprement chrétienne. Nouveauté radicale, signe distinctif des disciples du Christ. Entendre cette parole, invite à passer des sentiments que l’on éprouve à l’égard de ses ennemis à une façon positive d’être en relation avec eux. Prendre le contre pied de leur comportement, leur faire du bien, les bénir, prier pour eux au moment même où ils maudissent, haïssent, calomnient.
Deux images illustrent ces paroles : frapper sur une joue et tendre l’autre, prendre un manteau confirment cette attitude de fond avec la réponse non violente et même une surenchère dans l’amour : tendre l’autre joue, donner aussi sa tunique, ne pas réclamer à qui prend.
C’est ici que les auditeurs de Jésus peuvent comprendre la règle d’or. Elle fait écho à ce qu’ils viennent de vivre. Ils désiraient que Jésus les guérisse et il les a guéris sans rien leur demander en retour. Qu’ils agissent ainsi avec les autres, qu’ils n’en restent pas au donnant-donnant : donner pour recevoir. S’ils donnent sans rien espérer en retour, la grâce de Dieu ira reposer sur eux. La grâce, c'est-à-dire la manière même de Dieu. Il est bon lui pour ceux qui sont ingrats et ceux qui font le mal.
Il aime chacun gratuitement, indépendamment de ses actions.
Père compatissant, il ne cesse de donner la vie.
A nous de nous laisser engendrer par lui comme ses fils.
A son exemple ne pas juger, ne pas condamner, acquitter, car personne n’est sans malice : chacun trouve dans sa vie de quoi être jugé lui-même voire condamné. Donner plutôt et revoir en retour un surcroit, selon une mesure qui déborde du tout au tout la mesure de chacun. Ou plutôt découvrir, émerveillé, que la démesure de l’amour de Dieu se donne à la mesure même de notre amour.
24.2.19
Prière universelle
Dieu est plus grand que notre cœur
Présentons-lui avec confiance
tous les besoins de l’humanité.
R/ I 42 Vienne sur nous ta miséricorde.
Les yeux fixés sur Jésus qui accueillait aussi bien les justes que les pécheurs,
prions pour que personne ne se sente rejeté par l’Église, mais
accueilli au contraire avec délicatesse et respect .
« Aimez vos ennemis » Cette parole semble souvent impossible pour le cœur humain.
Prions pour qu’elle se glisse et prenne racine dans les relations internationales,
ouvrant un espace de dialogue, sans recourir à la violence et aux armes.
« Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux »
Prions pour tous ceux qui sans bruit fondent leur vie sur cette parole
et mettent leur temps et leurs compétences au service des plus pauvres.
« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux »
Prions les un pour les autres ; que l’Évangile prenne corps en nos vies,
afin que nous soyons vraiment enfants de Dieu.
Père très bon, conscients de notre faiblesse,
c’est en nous appuyant sur la parole de ton Fils
que nous remettons tout à ta Miséricorde.