Le moment est venu, Jésus vient de prendre la décision d’aller à Jérusalem. Il décide résolument de faire route vers la ville où il mourra. Le texte grec dit que Jésus « durcit sa face » comme pour le serviteur d’Isaïe qui avait rendu sa face dure comme un silex face aux outrages qui l’accablaient. A travers cette épreuve le Père accomplit « l’enlèvement de son Fils », le prenant dans la gloire. Luc aime ces contraires, comme à Noël quand la naissance de Jésus dans le dénuement le plus complet est le signe de la royauté et de la gloire.
Jérusalem ! Le diable y avait conduit Jésus et l’avait quitté jusqu’au moment fixé. Ce temps est désormais tout proche. Pour atteindre la capitale de la Judée, Jésus doit traverser la Samarie, une région peu accueillante. Devant le refus de les accueillir les disciples plus ou moins adeptes de la violence, Jacques et Jean, proposent rien moins que de mettre le feu au village. Jésus les rabroue vivement comme lorsque Pierre l’avait déclaré prématurément « Christ Fils du Dieu vivant ». Dans les deux cas, ils ne comprennent pas qui Il est vraiment.
Trois rencontres vont permettre de faire la vérité.
La première est celle d’un inconnu qui lui propose de le suivre partout où il s’éloignerait. Jésus lui dit son genre de vie : renoncer à une maison pour une mission de prophète itinérant. L’allusion aux renards et aux oiseaux qui ont un nid ou un terrier est claire.
Puis Jésus en invite un autre à le suivre, mais cet homme pose une condition : aller d’abord enterrer son père. Jésus le place devant une exigence radicale. Il invite à rompre les liens qui assujettissent à l’espace familial. Il introduit un espace de liberté et d’autonomie au sein de la famille, une image très forte dans une société où s’impose la soumission au père de famille. Le disciple doit être disponible partout.
Un troisième candidat propose à Jésus de le suivre, mais après avoir pris congé de sa famille. Jésus maintient la même exigence.
Ces paroles particulièrement abruptes nous apparaissent excessives, choquantes, mais il convient de remarquer qu’elles concernent les disciples itinérants, chargés d’annoncer la bonne nouvelle du royaume. Ils préfigurent les collaborateurs des Apôtres qui les envoyaient dans tout le bassin méditerranéen
Au nom du Christ ils iront partout où l’Esprit les poussera acceptant les séparations difficiles et affrontant l’incertitude du lendemain. Les exigences posées aident à grandir en liberté et ouvrent à des solidarités plus larges que celles de la famille. A la chapelle du séminaire des missions étrangères à Paris, une grande fresque représente bien la même scène. Au 19ème s. ceux qui partaient ne revenaient plus.
Nous ne sommes plus à cette époque, mais suivre Jésus Christ aujourd’hui quelle que soit notre condition peut fort bien, si nous l’aimons vraiment, nous conduire aux mêmes choix, sans pour autant durcir notre visage !
30.6.19
Prière universelle
Unissons nos prières, pour présenter à Dieu les besoins de notre humanité,
dans l’espérance et l’action de grâce.
Aujourd’hui comme hier, que chaque personne réponde à l’appel du Christ,
dans la disponibilité et la générosité,
Pensons spécialement aux ordinations de prêtres et diacres de ces jours-ci,
Ensemble, prions
R Dieu d’amour, écoute-nous I 12
Que l’appel à la liberté exprimé par saint Paul puisse toucher le cœur des baptisés,
et qu’ils sachent découvrir l’appel du Christ dans leur vie.
Ensemble, prions.
Pour que nous cherchions toujours à nous mettre au service les uns des autres,
spécialement auprès des plus démunis, et que notre foi nous donne de vaincre le mal,
Ensemble, prions.
Pour nous tous rassemblés pour célébrer l’Eucharistie :
que l’Esprit nous fasse vivre dans l’amour mutuel.
Ensemble, prions.
Seigneur notre Dieu,
Accorde à tes enfants la grâce de toujours marcher avec le Christ,,
Animés par l’Esprit Saint,
Et rends-nous attentifs on envers tous nos frères humains.
Par le Christ notre Seigneur.