Souvenez-vous : dimanche dernier, le même saint Luc nous racontait cet épisode surprenant de Jean et Philippe voulant mettre le feu à un village de samaritains qui refusait de les accueillir. C’est assez proche de l’évangile d’aujourd’hui. Les apôtres voulaient répondre par la violence au refus des samaritains, réflexe tout naturel que Jésus réprime vigoureusement.
De nos jours on entend souvent dire que les religions engendrent la violence. Or il est impossible d’imposer la foi de cette façon. Chaque fois que nous avons eu recours aux armes pour imposer la foi, chaque fois que nous avons fait peser quelque contrainte économique ou culturelle, nous avons agi en contradiction avec l’évangile, en particulier avec les textes que nous venons de lire. Les quatre évangélistes disent bien que, lors de sa passion, Jésus a refusé tout recours à la violence. Les légions d’anges ne sont pas convoquées (Mt 26/53).
L‘évangile d’aujourd’hui nous aide à comprendre
pourquoi nous devons nous présenter démunis
lorsque nous prétendons annoncer l’évangile...
Des agneaux au milieu des loups. Sans argent, sans provision, sans moyen d’influence, de prestige, de pression, sans rien qui puisse peser sur la liberté des destinataires. A cette liberté de ceux qui reçoivent le message répond la liberté totale de ceux qui le transmettent. Inutile pour eux de s’encombrer de techniques sophistiquées, de tout ce qui pourrait s’interposer entre les personnes. Jésus demande un contact vraiment humain et comme nos contacts peuvent être de méfiance, de défense, d’hostilité, il précise que la paix doit être au principe. Les disciples, du seul fait qu’ils se présentent dans la pauvreté, incitent ceux qui leur ouvrent la porte à leur ouvrir aussi leur table et leur cœur. Les voici appelés à vivre concrètement ce qui va leur être annoncé.
Quand notre message est refusé, pas de souci, allons voir ailleurs. En effet l’accueil de l’évangile n’est pas notre problème sauf bien entendu si nous le présentons mal, si nous l’altérons par nos paroles et nos comportements. En partant le disciple n’emporte rien mais il laisse l’affirmation que le royaume est proche.
Tout cela peut nous aider : nous ne sommes pas tenus à insister de façon intempestive. Quand Paul donne à Timothée la consigne d’insister à temps et à contre temps il s’agit de chrétiens dont il a la charge (2 Tim 4/1-2). Ainsi pour parler du Christ à des collègues de travail, si l’occasion se présente, c’est possible si des questions viennent à propos de notre comportement.
L’évangélisation commence par les manières de vivre et non par les paroles.
La consigne de Pierre demeure : « Soyez toujours prêt à rendre raison de l’espérance qui est en vous, mais avec douceur et respect » (lPetr 3/15)/ Il ne s’agit pas de critiquer ou de condamner mais d’expliquer les raisons de notre assurance et de notre joie.
7.7.19
Prière universelle
« La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux »
Prions le Maître de la Moisson pour tous nos frères les hommes
Pour les prêtres, pour les chrétiens engagés dans la pastorale et la vie de l’Église,
et ceux au service de leurs frères dans la vie de la cité…
Prions Dieu notre Père d’envoyer des disciples porter l’espérance et la paix au monde.
R/36 Dieu notre Père, prends pitié de nous !
Pour les dirigeants politiques des pays où règnent les forces de division et de destruction…
Prions Dieu notre Père d’envoyer des artisans de paix.
Pour ceux qui partent en vacances
et pour ceux que la pauvreté, la maladie, le grand âge empêchent de partir…
Prions Dieu notre Père d’envoyer des frères porteurs de son amour auprès de chacun.
Pour nous tous ici rassemblés, pour tout ce que nous portons dans notre cœur…
Prions Dieu notre Père, lui qui nous envoie témoigner de la paix et de la joie de l’Évangile.
Dieu notre Père, Maître de la Moisson
accueille notre prière en ce jour, et exauce nos demandes
par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
AMEN