Au début de cette lecture, nous pouvons nous étonner de voir Jésus entrer chez un pharisien pour y prendre son repas. Leurs relations se seraient elles améliorées ? En réalité un piège lui est tendu en la personne d’un pauvre hydropique, là devant lui. Cette maladie était perçue comme une malédiction envoyée par Dieu pour punir d’une faute. On épie Jésus pour voir s’il va le guérir. La Loi l’interdit un jour de sabbat. Jésus demande : « Est-ce permis par la Loi ? » Les invités ne savent que dire. Jésus sait Lui ce qu’il va faire. Il le délie, le guérit et questionne : « Quel père ne ferait pas pareil pour son fils ou son bœuf ? » Une question de bon sens.
Cette entrée en matière n’a pas empêché Jésus de voir comment certains choisissaient les premières places, occasion pour lui de leur dire, à eux et à nous, quelque chose d’important sur ce qu’Il est.
La parabole que nous venons d’entendre commence par une simple question à propos de celui qui veut passer devant les autres et qui se voit invité à faire route vers la dernière. Où que nous soyons nous sommes dans le provisoire, nous ne trouverons notre place que dans la vie éternelle. Seul celui qui s’est mis à la dernière place a trouvé celle que le Maître lui avait réservée.
Une chose est sûre : notre vie doit être vécue sous le signe du service, comme Jésus Serviteur. Décidons-nous de dominer ou de servir ? La réponse n’est pas si simple, car l’esprit de domination se cache souvent sous le masque du service.
L’esprit de service selon l’évangile, c’est celui de Jésus. Il veut d’abord permettre aux autres de s’accepter tels qu’ils sont, tels que l’hérédité, les épreuves, l’éducation les ont constitués. Nous nous construisons en faisant nôtres tous ces apports extérieurs. Nous avons à les accueillir chez les autres comme nous les accueillons en nous-mêmes. Mais ceci peut parfois dire que nous avons à inviter les autres à changer, ce qui demande discernement, courage, comme quand Jean Baptiste demande à Hérode de changer. Nous savons ce que cela lui a coûté.
C’est agir alors en disciple du Christ, en esprit de service, et combien il nous faut demander l’Esprit de Jésus pour ne pas blesser
« S’il t’écoute, tu auras sauvé ton frère »
Mt 18/15
C’est le jeudi saint que Jésus prend la dernière place, en lavant les pieds des apôtres, en se donnant lui-même en nourriture. Sur la croix, il est vu comme un coupable et finalement il, passe par la mort, descend aux enfers, plus bas que terre. C’est pourquoi Dieu lui donne le Nom au-dessus de tout nom et l’installe à la première place.
Après les invités, Jésus considère celui qui invite. En principe, il a le beau rôle. Les convives vont devoir renvoyer la balle, mais voici que Jésus leur demande d’inviter ceux qui n’ont rien et ne peuvent pas rendre. A la table du Royaume nous sommes invités sans avoir rien à donner en échange. Nous avons alors à imiter la gratuité du don de Dieu, car nous ne pouvons donner que ce que nous avons-nous-mêmes reçu. Donner sans espoir de retour nous met dans la situation de Celui qui prend la place du serviteur pour donner sa vie, cette vie qui nous fait vivre. Donner à celui qui n’a rien n’est pas question de générosité, mais de justice.
Une question : n’est-ce pas ce que nous vivons maintenant dans le repas eucharistique ?
1.9..19
Prière universelle
Tournons-nous avec confiance vers Dieu notre Père qui se fait proche de chacun
en Jésus le médiateur de l’Alliance nouvelle,
et supplions-le pour tous nos frères en humanité.
Prions pour toutes les communautés chrétiennes qui en ces jours préparent la pastorale d’une nouvelle année :
Qu’attentives au souffle de l’Esprit,
l’annonce de l’Évangile et l’attention aux plus petits soient leurs premières préoccupations.
R/ I-13 : « Dieu d’amour, prends pitié ! »
Prions pour les responsables politiques :
Que le souci de l’éducation des jeunes, des plus démunis, et des émigrés,
entraine pour eux, une juste répartition des dépenses de l’État.
Prions pour ceux qui sont humiliés, en particulier les peuples d’Amazonie et de Hong-Kong :
Qu’ils puissent trouver l’aide attendue au niveau international.
Jésus nous invite tous, ce matin à Sa table, prions les uns pour les autres :
Qu’Il enseigne à chacun de nous comment trouver la « dernière place ».
Dieu de Miséricorde reçois notre prière,
et accorde à chacun la pleine mesure de ce qui lui est nécessaire
pour marcher d’un cœur joyeux sur le chemin que tu nous traces.
Toi qui règne aux siècles des siècles.
Amen