« Ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux ». Jésus dit : « Viens ! » (Mt 14, 22-33)
La foi, c’est aller d’un point A à un point B. Il ne s’agit pas d’affronter l’épreuve, mais de la traverser.
Souvent, on pense que la foi c’est affronter une épreuve,
alors qu’il s’agit de la traverser.
La foi, c’est un déplacement…
des montagnes,
de soi-même, parfois plus compliqué encore que le déplacement des montagnes.
Pierre ne manque pas de courage, c’est le seul à oser ce test sur l’eau.
« Mais, voyant la force du vent, il eut peur. »
Alors Jésus lui dit : « Homme de peu de foi ». Le mot utilisé est un néologisme, un mot créé qui n’existe pas dans la langue grecque et que l’on pourrait traduire littéralement par « mini-croyant ». C’est intéressant, parce qu’on le retrouve dans un texte juif de l’époque, dans sa version araméenne.
Je vous le cite :
« Celui qui, ayant un morceau de pain dans son panier, se demande ce qu’il va manger le lendemain est le type même du mini-croyant ».
(Rabbi Eliezer le Grand, cité par Sr Jeanne d’Arc, dans son commentaire sur Matthieu, sur le verset Mt 8, 26).
C’est assez éclairant, puisque, justement, on sort d’une multiplication des pains… « Jésus avait nourri la foule dans le désert. Aussitôt, il obligea les disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive » Cela nous éclaire sur la foi : il ne s’agit pas de se jeter dans l’inconnu : nous avons, à y bien voir, suffisamment de quoi voir dans notre aujourd’hui des raisons de nous lancer dans l’aventure (pas l’inconnu) de la foi.
Peut-être Pierre n’a-t-il pas vraiment bien entendu le mot du Christ qui est « Viens ». Pas « Marche sur l’eau », mais « Viens ! ». Ce « Viens ! » c’est celui des parents à un enfant qui lance ses premiers pas. La maman est le point A, le papa est le point B et il dit « Viens ! »… et ça marche. L’enfant est bien seul, mais il se lance, attiré par ce « Viens ! ». Ce « Viens » des parents est une parole performative et combien plus l’est la Parole de Dieu.
Nous ne manquons pas d’épreuves… en cette année 2020. Que ferons-nous, où serons-nous en septembre, octobre, novembre prochain ? Cet évangile nous donne un mot « Viens ! ». Point A, point B. Multiplication des pains : Point A. Autre rive, où nous attend le Christ : point B. Il nous attend vraiment : c’est une action de sa part, il nous attend et nous attire.
Laissons-nous traiter de mini-croyants, c’est vrai, mais entendons aussi : « Viens ».
Aujourd’hui, toi, où que tu sois,
quel que soit ton point A, va vers ton point B :
là, quelqu’un t’attend et te dis « Viens ! »
Matthieu 14, 22-36 - 9 août 2020 (Jouarre)
fr. Xavier Loppinet
Prière universelle
Dans la brise légère ou l’ouragan,
Dieu notre Père ne cesse de parler à nos cœurs.
Tournons vers lui pour lui confier notre prière.
Pour notre Pape François et la barque de l’Église
qu’il gouverne à travers vents et tempêtes,
Demandons la force de l’Esprit
I 20 Dieu d’amour entends notre prière
Pour nos frères juifs qui méditent la Torah jour et nuit,
Demandons la lumière de l’Esprit
Pour les jeunes qui entendent son appel en ce temps de vacances
et sont pris de peur devant un engagement,
Demandons la liberté de l’Esprit
Pour les migrants, les pécheurs qui affrontent les dangers de la mer,
et ne reçoivent aucun soutien
Demandons la grâce de l’espérance
Pour nous tous, rassemblés autour de la Parole,
qui nous invite à la confiance,
Demandons l’audace des disciples et le sens de l’adoration
Dieu notre Père,
entends la prière que nous t’adressons pour tous nos frères
par Jésus le Christ Notre Seigneur. Amen